Au-delà de leurs apparentes différences, il y a forcément une cohérence entre
les peintures d’objets que sont les Vies silencieuses et les arbres, peints ou
dessinés, puisque les trois séries sont issues de la main d’Alexandre Hollan.
Les arbres dessinés proposent une modulation libre des gris, ceux qui sont
peints une vibration éclatante des couleurs, alors que dans les vies
silencieuses celles-ci sont juxtaposées, par teintes et par couches, pour
aboutir à une forme de sérénité et de calme apparents vibrant de l’intérieur, au
lieu que les arbres les exposent davantage, couleurs, matières et gestes. À
supposer que les Vies silencieuses soient plus introspectives – ce qui est une
interprétation – les arbres portent aussi un langage en attente. Les uns et les
autres parlent, différemment, et tous, en nous regardant les regarder, nous
parlent. Peints ou dessinés, la succession des arbres, par exemple, révèle à la
fois la différence, la spécificité de chacun, mais aussi l’approche que chaque
rencontre suscite chez l’artiste, qu’il s’agisse d’esquisses, de contours, de
vides ou de remplis : dans sa forme et son espace, chacun de ces arbres se
distingue et non se répète. Puisque aucune représentation ne peut englober un
tout ni être définitive, chacune figure une tentative, un inachèvement, qui
ouvre sur un autre. On pourrait faire le pari que c’est autant de visages
d’Alexandre Hollan qu’ils dessinent – et je fais aussi celui que dans ce qui
n’est pas un jeu de variations mais une tentative d’équilibre sans cesse
recommencée, chacun d’entre nous, à la manière d’un labyrinthe, peut y trouver
son chemin, et, d’une certaine manière, s’y retrouver voire s’y reconnaître. Que
vous préfériez l’une ou l’autre de ces œuvres, ou plusieurs, arbre vif de
couleur ou de fusain, vie silencieuse, je vous invite donc à vous demander en
quoi elle vous ressemble et ce que vous y découvrez de vous.
Ludovic Degroote
Vernissage exposition 'Belgoscopie' de Mike Eppe
Description
Pour sa 32e exposition (29/09/2023 > 07/01/2024, chaque 1er week-end du mois ou sur Rdv), Home Frit’ Home s’est acoquiné avec un personnage singulier : Mike Eppe. Praticien de la cytogénique et de la biologie moléculaire le jour, il est caricaturiste, illustrateur et peintre tout le reste du temps ! (Après avoir pris soin de sa famille, cela va de soi.)Le vernissage de « Belgoscopie » se tient le vendredi 29 septembre (18h00-21h30) chez Home Frit’ Home (rue des Alliés 242, 1190). Avec la complicité de la "Cuvée des Trolls".Eppe là-bas !Caricaturiste devant l’éternel (et tant d’autres), il a instillé dans le creuset de ses techniques artistiques l’essence de cet acquis, pour le mettre au service d’œuvres sur toile ou sur papier, plongées dans l’acrylique et l’aquarelle. « Belgoscopie », rien que par son nom, vous met sur la voie du chemin qu’il a suivi pour rejoindre nos cimaises.Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai l’impression que nous avons tous connu, dès nos premières années scolaires, un(e) camarade qui n’avait de cesse de griffonner, de garnir toute feuille de cours de multiples croquis et dessins jusqu’à ce que les marges étouffent. Mike Eppe compte parmi ceux-ci, au grand dam de ses parents et professeurs. Mais je vous parle aujourd’hui d’un cas à proprement parler indécrottable. Mike Eppe n’a jamais arrêté. Et il continue après avoir soufflé ses 48 bougies et plus de 20 ans de pratique en cytogénétique et biologie moléculaire dans un hôpital universitaire bruxellois, les yeux rivés sur un microscope. «Toutes mes caricatures et illustrations, mes peintures aussi désormais, m'ont permis d'échapper un peu aux tracas de mon enfance et ensuite aux tumultes de l'adolescence. Aujourd'hui, mes délires artistiques m’offrent de m'évader face au stress que nous inflige la vie d'adulte.»Le «Reviens, gamin !» du scientifique artisteLe scientifique artiste est un profil bien connu. Toutefois, Mike Eppe, lui, plutôt que de se tourner vers des standards contemporains ou les grands classiques qui illuminent les salons, est resté fidèle à l’esprit de ses premières caricatures de professeurs («C'était souvent mon défouloir quand une personne me prenait la tête, pour le dire poliment») et aux techniques de l’illustration arrachées sur le tas, avec la passion d’un gamin. «Je suis autodidacte dans le sens moderne du terme. Je n'ai pas fait d'études artistiques, mais j'ai beaucoup observé le savoir-faire des personnes que j'admire (Jan Op De Beeck, Jota Leal, Jeremy Geddes, Jeff Stahl, pour n'en citer que certains). Making-of, vidéos, tutoriels; tout est bon pour apprendre !» Et il leur rend hommage à travers ses créations où les réminiscences de ses «maîtres» se mettent au service de son univers, décliné en diverses techniques. «En-dehors du crayonné, qu’il s’agisse de crayon ou de bic, qui constitue toujours le début de mes illustrations, j'affectionne tout particulièrement la peinture acrylique et l'aquarelle.»«Belgoscopie», une expérience intérieureSon terreau, son terrain de prédilection, ce sont tous les personnages et univers qui l’ont bercé depuis l’adolescence jusqu’à aujourd’hui, avec un faible exprimé pour la galaxie belgo-belge. Il n’en fallait pas plus pour que Mike Eppe et Home Frit’ Home se télescopent.Home Frit’ Home est donc très heureux de vous présenter la première exposition (oui !) de l’artiste/caricaturiste/illustrateur Mike Eppe: «Belgoscopie».
Date info
Vendredi: de 18:00 à 21:30. Le 29 septembre