Au sein de l’Unité d’Habitation Le Corbusier, Kolektiv Cité Radieuse présente le
travail de l’un des principaux illustrateurs tchèques contemporains, Jan Sramek.
A travers une large sélection d’illustrations, animations et textiles,
l’exposition Endangered especies (Espèces menacées) témoigne de la richesse
architecturale tchécoslovaque des années 1960-1980 et de la fragilité du
patrimoine de l’architecture moderne.
Depuis 2010, Jan Sramek entend contribuer à la préservation de cet héritage
brutaliste. Multipliant les supports (bandes dessinées et récits graphiques
primés, illustrations pour la presse écrite, animations et vidéoclips), celui
qui se définit comme un graphiste activiste a créé un univers visuel familier,
aux accents tantôt dystopiques tantôt ludiques. Intermèdes précédant des séances
de cinéma, livres pour enfants et expositions se substituent à des
visualisations 3D sans âme. Ses dessins à plat aux teintes légèrement passées,
surgissent en différents lieux de l’environnement urbain et composent une toile
de fond où s’enchaînent bâtiments familiers (motels, centres commerciaux,
universités) et édifices emblématiques.
Jan Sramek parvient ainsi à susciter un rapport émotionnel avec une architecture
contestée et souvent négligée, dessinant une période où l’espace public était au
cœur des préoccupations et se traduisait par des projets urbains imposants et
souvent ambitieux. Car telles des espèces animales en voie d’extinction, ces
complexes en béton, d’acier et de verre font face à la disparition progressive
de leur écosystème urbain. Surdimensionnés, ces symboles d’un avenir radieux
sont démantelés ou remodelés, perdant peu à peu leur essence et cédant la place
à une architecture mondialisée et standardisée, guidée par les seuls principes
du marché.
Dans le cadre en béton de l’Unité d’Habitation, Endangered Species évoque le
contraste offert par la sophistication intérieure de ces palais brutalistes où
ressortent les mosaïques et luminaires en cristal des Hôtels Praha ou Thermal,
soulignant ainsi leur place dans l’histoire architecturale du 20e siècle.
Publié par : Ville de Marseille
Crash – Stephan Muntaner
Description
Il y a près d’un an et demi, l’intelligence artificielle a fait son apparition progressive dans notre monde, amorçant ainsi une nouvelle révolution numérique. Nous nous demandons alors si nous avons ouvert définitivement la boîte de Pandore ou si nous sommes témoins d’une transformation en cours. Cette nouvelle réalité suscite en nous un mélange de fascination et de crainte. Nous sommes fascinés par la puissance et la croissance exponentielle des algorithmes, mais en même temps, nous ressentons une appréhension face à une possible supériorité de la machine.
L’exposition ‘Crash’ explore quant à elle un sentiment différent : celui d’être écrasé. L’intelligence artificielle compile et absorbe l’essence même de l’humanité, compressant nos cultures, nos connaissances et nos techniques à une vitesse fulgurante. Cette exposition aurait tout aussi bien pu être intitulée ‘Burn-out’, ‘AVC’ ou plutôt ‘Blast’, évoquant cet effet de souffle qui nous laisse sonnés après une explosion. C’est un moment où le choc nous déséquilibre et nous laisse vacillants. Un choc de trop ! Trop rapide, trop d’images, trop de plein, trop de vide. Cette profusion vertigineuse est un gouffre, un trou noir qui absorbe notre capacité à appréhender les limites infinies du système.
L’exposition, réalisée à l’aide de générateurs d’images, présente des installations artistiques imaginaires, telles que des carcasses d’avions placées au milieu de palaces ou d’églises baroques, ainsi que d’immenses ‘room boxes’ qui invitent à découvrir des espaces bien plus vastes que leur contenant. La série ‘In My Reflexive Secret Garden’ expose dans une salle de musée la statue d’un artiste-soldat d’élite qui se camoufle avec ses propres œuvres pour mieux les défendre. Il contraste avec la sérénité d’un personnage féminin assis dans un jardin entouré de miroirs. Cette représentation symbolique interroge la protection de notre créativité ou, au contraire, personnifie l’IA comme une nouvelle muse se reflétant à l’infini dans son palais des glaces.
Enfin, le projet ‘The End of Modern-day Gomorrah’ fait référence à la soirée de clôture du Club 54 le 4 février 1980. Il nous plonge dans un univers artistique et psychédélique où freaks et top models envahissent l’espace dans une atmosphère décadente. L’ensemble de ces thèmes est accompagné d’ouvrages qui amplifient encore notre perception (toujours dans l’excès !) pour frôler l’indigestion plutôt que l’overdose. Si par le passé, la création assistée par l’intelligence artificielle était qualifiée de froide, en réalité, elle nous touche directement en plein cœur de nos viscères.
Vernissage jeudi 22 juin à 18h.
Publié par : Ville de Marseille
Date info
Fermé lundi et dimanche.
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Gratuit