MAssot/Florizoone/Horbaczewski

Ils se connaissent bien, Michel Massot (tuba, euphonium et trombone), Tuur Florizoone (accordéon) et Marine Horbaczewski (violoncelle). En trio, ils ont déjà sorti « Cinema Novo » (2006) et « Balades Éphémères » (2011) et, avec une poignée de collègues, ils ont également signé la musique de Florizoone pour « Moscow Collision » (2008) ainsi que le projet acclamé « Mixtuur » (2010), l’ode de Florizoone aux Melisses, nées à l’époque coloniale.
Pour leur dernier disque, « Secrets » (2016), avec la soprano « Claron McFadden », le groupe a donné une voix aux secrets confiés anonymement par son public.

Il n’est donc pas vraiment surprenant que les trois se retrouvent les yeux bandés. Pourtant, la souplesse avec laquelle ils tournent comme une équipe cycliste parfaitement huilée reste belle à entendre. Tout comme l’élégance mélodique des compositions et la précision méticuleuse avec laquelle tout est mis en place deviennent parfois carrément impressionnantes. Le groupe passe de la mélancolie à la Nino Rota à des morceaux plus doux, peut valser légèrement et flirte parfois avec le jazz, le tango ou le classique contemporain.

Si les trois musiciens peuvent passer d’un rôle à l’autre en douceur, c’est grâce à leurs qualités individuelles. Horbaczewski a la légèreté nécessaire pour se démarquer tant sur le plan mélodique que sur le plan de l’accompagnement, laissant au placard un lourd vibrato romantique. On retrouve la même délicatesse chez Massot, qui, à l’euphonium, au trombone et même au tuba, n’a pas l’air d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Sa maîtrise du son, de la dynamique et de l’intonation est désormais proverbiale et ses deux collègues peuvent en tirer le meilleur parti.
L’accordéon de Florizoone, quant à lui, sonne comme une miniature auditive, pleine de détails de vibrato, de dynamique et de précision rythmique. En fait, cet homme est un trio à part entière.