Marstlanta est un projet de création sonore basé sur des archives musicales, des
enregistrements de paroles et de bruits des rues des deux villes. L’objectif :
créer un pont entre Marseille et Atlanta par et pour la culture hip-hop.
Parfois dénigrées, souvent fantasmées, Marseille et Atlanta subissent des
transformations sociologiques et urbaines en accéléré. Situées à plus de 7000 km
de distance, ces capitales périphériques ont aussi pour point commun d’avoir été
placées sur la carte grâce au rap. Le projet propose de réunir les voix, les
ambiances sonores et visuelles de ces deux planètes singulières dans une
troisième ville imaginaire appelée MARSTLANTA.
Conçue comme une mixtape documentaire avec Djellali El Ouzeri aux manettes,
cette exposition sonore et visuelle esquissera trente ans d’histoire musicale et
de mutations urbaines des “sale sud” au travers des témoignages d’habitants,
d’intellectuels et d’acteurs de la scène hip-hop issus de différentes
générations. L’artiste invite, via sa transcription sensible, à expérimenter des
sensations, des découvertes et des réalités constitutives de ses deux villes
réunis dans un nouvel espace-temps.
Une expérience immersive qui propose un voyage singulier au cœur de ce
territoire allégorique.
UNE RÉSIDENCE DE CRÉATION
De sa résidence de recherche et création en 2023 à la Villa Albertine à Atlanta
est né son projet d’exposition MARSTLANTA. En s’appuyant sur ces deux
thématiques de création : « Géographie sonore, art, culture et transmission :
Dirty South vs Sale Sud » et « Innovation, transition, gentrification et
politique », cette résidence lui a permis de faire de nombreuses rencontres
d’acteurs majeurs de la ville d’Atlanta en relation avec sa recherche
(chercheur·euses, activistes, habitant·es, artistes, leaders institutionnel·les
et économiques).
Pendant cette résidence, il a donc réalisé plusieurs types de prises de sons
(field- recording, enregistrement musicaux, interviews) ainsi que des
photographies et vidéos. En amont de sa résidence à Atlanta, il avait réalisé ce
même travail de recherche et de production à Marseille.
DJELLALI EL OUZERI
Djellali El Ouzeri aka DJ DJEL est né à Marseille en 1974 et rencontre la
culture hip-hop en 1989. Il est vite attiré par la fraîcheur de cet art et ses
différentes disciplines. Il s’essaie à la danse, au graffiti (qu’il pratique
toujours, à l’écriture, avant de découvrir le deejaying, le sample et la
recherche musicale). De 98 à 2006, il sortira chez Sony Music, plusieurs disques
avec son groupe la FONKY FAMILY (plusieurs fois certifiés Or et Platine). À
partir de 2007, il produit d’autres projets d’artistes (albums, compilations,
mixtape) sur son label DON’T SLEEP. Il a collaboré sur scène ou sur disque avec
des artistes reconnus au niveau national et international (Oxmo Puccino, IAM,
Akhenaton, Soprano, Kendrick Lamar, Napoleon Da Legend, Infamous Mobb).
Beatmaker et producteur de musique électronique (Rap et autres), il continue
d’échanger autour de plusieurs sujets avec des artistes de tous bords.
(Plasticiens, réalisateurs, danseurs, peintres et chanteurs (opéra, slam, chant,
rap). Il transmet son savoir autour du mix, du scratch et de la composition dans
une école de DJ qu’il a créé avec l’Affranchi depuis 2017 et est artiste associé
et coach scénique pour l’AMI auprès d’artistes émergents de la scène locale. Il
continue de performer en concerts et en club. Djellali El Ouzeri a participé à
la réalisation de la pièce principale de l’exposition 360° Hip-Hop, Gloire à
l’Art de rue (titre de la FF) présentée à La Philharmonie de Paris.
Publié par : Ville de Marseille
Le Mauvais Oeil 70 – Paños Nation !
Description
Populaire et marginal, l’art du paño est une tradition carcérale où les mouchoirs servent à dessiner, à la plume avec de l’encre récupérée, de la cire ou du café.
L’art du paño, mouchoir en espagnol, est une tradition carcérale qui perdure au sud ouest des États-Unis dans la communauté chicana (américains d’origine mexicaine).
Les pintos (artistes emprisonnés) utilisent les mouchoirs en tissu distribués par l’administration pénitentiaire comme support pour envoyer des dessins à leurs proches à la manière d’une carte postale. Outre l’illettrisme fréquent, c’est aussi une façon d’exprimer pudiquement leurs émotions et d’offrir ce témoignage affectif. Les pintos sont généralement d’anciens membres de gangs qui purgent de longues peines. Tous ont grandi dans le barrio (ghetto chicano) où beaucoup de façades sont ornées de murales (fresques colorées) magnifiant l’identité chicana : mythes aztèques, guérilleros révolutionnaires mexicains, icônes religieuses… mais aussi la vida loca (vie folle).
S’inspirant de cette culture visuelle éclectique, les pintos reproduisent plus ou moins habilement cette imagerie sur des mouchoirs au stylo bille, par une technique de transfert proche de celle du tatouage. Les thèmes graphiques et les techniques varient en fonction du destinataire. Modestes dessins intimistes, personnages de cartoons, fantasmes érotico-sentimentaux, Jésus Christ et la Vierge de Guadalupe, Vida Loca, addiction à la drogue, dieux aztèques… Ces références s’entremêlent à celles de l’univers carcéral (barreaux, miradors, fils barbelés, sablier…) dans une composition dense.
RENO LEPLAT-TORTI
Reno Leplat-Torti est artiste, sérigraphe, graphiste, éditeur et collectionneur d’art. En 2009, il découvre l’art des paños en glanant sur internet des petits objets du quotidien fabriqués en prison. Frappé par la puissance graphique, il prend contact avec des familles de détenus chicanos. Les 400 mouchoirs de sa collection sont souvent exposés dans de nombreux musées et galeries en Europe. Reno prépare un film documentaire sur cette tradition carcérale.
Publié par : Ville de Marseille
Date info
Samedi et dimanche : de 14h à 18h.
Tickets
Info:
Gratuit