Qu'entendons-nous par démocratie ? Quel est l'attrait des régimes autoritaires ?
La violence peut-elle parfois être légitime ?
Le metteur en scène Piet Arfeuille réunit différentes générations et les fait
réfléchir à haute voix ; il brosse un tableau d'époque des années 1970 qui, en
même temps, donne l'impression d'être tout à fait actuel.
À notre époque, la radicalité semble être à la mode… Mais le vrai dialogue est
peut-être celui qui, au lieu d’apporter des réponses, pose des questions et
ouvre la réflexion.
Une histoire sur le droit ou le devoir de faire comprendre son point de vue, les
boussoles morales et la façon dont elles perdent parfois le nord, les brocolis,
les sonneries de téléphone et l'alcool en abondance.
*Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) : cinéaste pionnier dont les films
commentent les divisions de la société allemande. Il a réalisé 42 films en 14
ans. Il doit son décès prématuré à une vie amoureuse intense, beaucoup d'alcool
et de drogue.
Rideau de Bruxelles
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Louis et Rau doivent leur amitié de longue date à leur recherche commune d’un
art du réel. « L'essence du théâtre est la même que celle de la littérature : il
s’agit de montrer ce qui est difficile à montrer. Le théâtre ne doit pas être un
lieu sûr », a écrit Louis à propos de la pièce Familie de Rau.
Dans The Interrogation, les deux hommes présentent un texte profondément
personnel sur le doute et l'échec. Écrit et conçu au printemps 2021 à la demande
du Kunstenfestivaldesarts, de l'IIPM et du NTGent, il n’avait cependant jamais
été créé. Aujourd'hui, il est enfin proposé au public. Interprété par Arne De
Tremerie, un acteur de l'ensemble global du NTGent, The Interrogation offre une
« démonstration de vulnérabilité », un moment d'immobilité poétique.
L'art peut-il nous permettre d'échapper à notre biographie ou n'est-il que le
résidu d'une libération ratée ? « Il s’agit d’une pièce profondément
mélancolique, fragmentaire et tendre », expliquent Louis et Rau lors d'un
entretien. Elle est un échange continu d'idées sur le théâtre et la réalité,
l'échec et la transformation, la fiction et la vérité, le devenir et l'être.
Maryse Condé a attribué à Tituba une enfance, une adolescence et une fin de
vie fictives dans son livre primé Moi, Tituba, sorcière noire de Salem, qui à
son tour a engendré une réflexion de la philosophe Elsa Dorlin dans Moi, toi,
nous ... Tituba ou l'ontologie de la trace.
Quand Dorothée Munyaneza fait la connaissance d'Elsa et de son travail, aucun
doute ne subsiste : elles vont consacrer un projet à Tituba. Dans ce nouveau
solo en dialogue avec le musicien Khyam Allami, Dorothée Munyaneza cherche à
faire revivre les vies et les rêves de Tituba. Des hommes et des femmes dont
l'identité et l'existence ont été niées et écrasées par la traite
négrière et le régime colonial. À travers les mots. À travers le corps. À
travers l'espace occupé par la voix et les chants.
Dorothée dépeint une archive corporelle capable de collectionner et d'honorer
les souvenirs. Une archive vivante, sensible, physique et corporelle, dans
laquelle les expériences sont rassemblées. Un solo conçu comme une
pollinisation croisée, un espace hybride. L’Afrique, puis l’Amérique,
l’Europe, les Caraïbes, dans un sens puis dans l’autre... Un espace plein de
traces, de rêves et de violence.
Au cours de l’été 2022, STAN a créé un spectacle en plein air à Éleusis (Grèce),
le lieu de naissance d'Eschyle. En 2024, avec la collaboration d’Olympique
Dramatique, une adaptation théâtrale de Klytaimnḗstra voit le jour. Le spectacle
réunit trois versions de la célèbre tragédie grecque : le texte original
d'Eschyle, la magistrale traduction anglaise signée Ted Hughes et
l'interprétation brute de Gustav Ernst, Blutbad. En juxtaposant ces trois
lectures d’un texte mythique, le bellicisme débridé et la masculinité toxique
remontent à la surface pour nous faire découvrir le personnage d'Agamemnon sous
un jour nouveau.
La distribution rassemble des comédien·ne·s et performeurs·euses originaires de
Belgique, de Grèce, des Philippines et de Norvège. Un ensemble polyphonique qui
incarne différentes perspectives et expose la dynamique entre les danseurs·euses
et les comédien·ne·s. Une dissection de la misogynie, il y a 2 500 ans et
aujourd'hui. Une pièce sur la soif de pouvoir et la violence, sur l'indifférence
avec laquelle nous supportons la brutalité. Une remise en question des identités
(de genre) et des vérités contemporaines. Avec comme fil rouge structurel : où
l'intuition prend-elle le pas sur la raison ?
Pendant ce temps, Orphée partage avec une franchise débordante les réflexions
qu'il a accumulées pendant toutes ces années. Pour passer le temps. Avec son
propre mythe pour arme. Le public comme cobaye. La corde sensible comme appât.
L'impossible comme cape rouge. Le Groundhog Day Triplex. Propulsé par un dragon
sonore à quinze têtes baptisé Flat Earth Society (FES). Seize paires de
lèvres s’agitent sur une seule scène.
Koen De Graeve (LAZARUS) et Peter Vermeersch (Flat Earth Society Orchestra) sont
en pleine forme. Dans Orfeus, ils explorent les extrêmes de l'ingéniosité
humaine, sur un lit musical de vieux jazz grec surmonté d'un flot de mots
débordant d'images qui étonnent et déroutent, excitent et émeuvent.Deux heures
de tentative hilarante désespérée.Qui échouera.
Que chacun meure de plaisir. (Épicure)Ou d'une sublime lésion auditive. (Aphex
Twin)Ou d'ennui. (Dieu)
Past events
Le metteur en scène Ricard Soler Mallol, connu pour son approche
interculturelle et interdisciplinaire,et le percussionniste et artiste
multimédia Grey Filastine ont adapté l’épopée d’Ali – emblématique de celle
des nombreux migrants qui ont traversé continents et cultures avec le courage
du désespoir – en un opéra pour trois chanteurs, six danseurs, un acteur et
onze musiciens. Le livret a été écrit avec le protagoniste, tandis que la
composition réunit électronique, voix, synthétiseurs, analogiques,
instruments à cordes et à vent et percussions afin de reproduire le paysage
sonore du voyage d’Ali à travers l’enfer.
Une création de la Monnaie qui reçoit le soutien du réseau enoa.
Dans le sillage d’une ancienne sagesse du bouddhisme zen à laquelle Bruce Lee
fait allusion dans son film innovateur Enter the Dragon, « Quand le sage désigne
la lune, l’idiot regarde le doigt », Moya Michael propose de suivre le mouvement
de ce qu’on ne peut pas concevoir, de disparaître pour conserver les mots qui
nous précèdent et ne nous ont jamais quittés, de transformer pour sauvegarder ce
qui nous a précédés.
En étroite collaboration avec un groupe d’artistes invités, elle danse au plus
près des gardiens des mots et des rythmes de mondes inflexibles, toujours
vivants mais oubliés ou négligés, et nous invite à écouter les images de
rencontres au moment où elles résonnent. En relation intime avec l’élan orbital
de la lune, iels remettent en question la possibilité de ressentir
intérieurement les vestiges d’une langue, de sorte que plus on se meut en
profondeur dans notre corps, plus on s’immerge dans ses vocabulaires et sa
grammaire, fragmentés mais durables, sans jamais les saisir ou les revendiquer.
Le 25 décembre 2021 a eu lieu le lancement du télescope spatial James Webb. Ce
télescope infrarouge est le plus grand et le plus sophistiqué des télescopes
spatiaux. Il nous permet d'observer l'univers et le passé en profondeur. Webb
part notamment à la recherche de « l’aube cosmique » : la lumière des toutes
premières étoiles formées peu après la naissance de l'univers.
Mais plus encore que par les explorations rendues possibles par ce télescope,
Benjamin Abel Meirhaeghe est fasciné par la capacité de l'homme à s'élever, par
la pensée, au-dessus de lui-même et de l'univers. L'infini de l'univers nous
engloutit, la science cherche mais notre imagination est absolue.
La compositrice italienne Caterina Barbieri est la compagne de ce voyage au-delà
des frontières du corps et du temps. Barbieri fait de la musique électronique,
avec un potentiel de « transformation et d'expansion de l'esprit ». Sur
l'hypnotique Fantas (extrait du magistral album Ecstatic Computation de 2019),
les performeurs·euses, chanteurs·euses et danseurs·euses s'abandonnent à
l'inexplicable et à l'indicible.
Shelly Shonk Fiffit se profile comme un voyage musical et visuel intense et
extatique à travers notre monde intérieur et les recoins du cosmos. Fiffit !
L'audition fictive est dirigée par une actrice âgée et délirante qui se fait
appeler Kassandra. Elle croit connaître l'issue de tous les événements possibles
(et de nombreuses prédictions se réalisent en effet). Cependant, malgré ce
talent surnaturel, Kassandra est très imprévisible, ce qui transforme la vie de
son assistante en un véritable enfer. Les auditions se déroulent sur fond de
drames psychologiques dans la vie des comédien·ne·s. Ces étudiant·e·s en théâtre
dans un conservatoire branché (et particulièrement queer) plongent avec
fanatisme dans l'étude de leurs personnages, parcourant TikTok à la recherche
d'« archétypes contemporains de personnages tragiques ».
Un nouveau spectacle comique de la metteuse en scène Luanda Casella.
Mais selon le philosophe d'art et d'architecture Bart Verschaffel, une nature
morte n'a rien à voir avec desobjets sans vie ou avec le calme absolu d'un
monde sans signification humaine. Il affirme : « Dans l'atelier du peintre, les
choses peuvent rester immobiles, mais dans son tableau, elles bougent. »
Après sa dernière performance, 11 Seconds, dans laquelle elle fait regarder le
public pendant une heure la photo d'un musée dans un jeu d'esprit ludique sur
l'art, Charlotte Bouckaert se tourne dans You Are an Object to Me sur la vie
quotidienne. Sa question : comment défier le point de départ d’immobilité qui
entoure les objets ?
Que peut apporter le dialogue, dans un contexte où le cynisme a chassé le rire
? Dans une ville où les peurs et les addictions semblent plus fortes que ce qui
nous unit. Dans cet univers absurde dirigé par les médias sociaux, chacun
devient son propre héros. Au milieu de cette folle idolâtrie, Jr.cE.sA.r
tricote une pierre angulaire à sa série héroïque.
Dans R.I.S.A. (Reckless Idiots Seeking for Absolution), un cortège
carnavalesque de joueur·euse·s, d'écrivain·e·s, de musicien·ne·s résistent par
le rire. Join the revolution with a smile. Le monde est à nos pieds souriants,
nous l’accueillons en riant aux éclats.
Un groupe se retrouve avec l’intention de célébrer quelque chose. L’enjeu semble
de taille. Pourtant i·els hésitent : quelle tenue porter, comment s’accoutrer ?
Quelle première parole, quel geste pour commencer ? S’i·els se sont fait·es
belle·aux et sont ostensiblement heureux·ses de se retrouver, l‘ambiance trahit
quelques inquiétudes, l’atmosphère est changeante.
Petit à petit, l’irrationnel s’invite et la chose s’invente en même temps
qu’elle se cherche. La musique prend des détours. La cérémonie dérape et se
déploie. Des figures mythiques et ancestrales surgissent et prennent place, des
lieux et des mondes oniriques apparaissent, des êtres s’incarnent.
De nouveaux signes, de nouveaux questionnements – comment agir ? – pointent
alors à l’horizon.
Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Coprésentation KVS, Théâtre National Wallonie-Bruxelles
Dans ce nouveau spectacle, Lieselotte De Keyzer et Kobe Chielens s'appuient sur
la pièce Les Oiseaux de l'auteur comique grec Aristophane et s’entourent des
acteurs Louise Bergez, Hans Mortelmans et de l'artiste plastique Sibran Sampers.
À l’aide du texte en rimes, d’images et de danse, les cinq artistes
construisent leur propre théâtre.
Les Oiseaux est un spectacle joyeux, en profond contraste avec le message sombre
du texte.
Vous découvrirez combien cette représentation spontanée de textes depuis la
drôle de coulisse qu’est la table s’avère être tout aussi captivante pour ceux
qui prennent part à la lecture que pour ceux qui l’écoutent ! Le choix des
pièces incombe pour chaque séance à un professionnel du théâtre, de l’écriture,
de l’édition ou de la traduction, qui souhaite partager sa passion pour les
écritures dramatiques d’aujourd’hui, d’où quelles viennent.
Attiré par l'histoire de personnes qu'il n'a jamais connues, Peltzman a
développé un « lien » avec son oncle, Norbert Stern, un brillant pianiste
assassiné à Auschwitz à l'âge de 21 ans. Découvrant qu'il était possible
d'hériter du traumatisme de l'Holocauste, il explique comment il a pu donner une
place à ce traumatisme, celui de la deuxième génération de survivants, et
comment la musique l'a aidé à adoucir des blessures qui ne pourront jamais être
complètement cicatrisées.