Dans un univers peuplé d’animaux où il est possible de fabriquer des robots pour
palier à la solitude, Dog, un chien new-yorkais, se fait un nouvel ami : Robot.
Ils jouent à la console, se baladent
Projection du film, écoute collective, rencontre et échanges avec Camille Pierre
14februari
10:00 - 12:00
Rue Du Rouge-Cloître - Rokloosterstraat 3, 1160 Auderghem - Oudergem, Brussels-Capital, Belgium
1.25€
Description
Deux amies d’enfance préparent un repas pour une troisième qui se fait attendre. Toutes les deux sont nées dans les années 40 aux alentours de Kisangani. Toutes les deux ont appris la Brabançonne dans les rangs des guides catholiques du Congo Belge. Toutes les deux ont épousé des hommes blancs.
Par leur âge et leur éducation, leur foi et leur patience, leur mariage et leur béguin pour un roi Baudoin « plus beau que tous les blancs qu’elles avaient vu là-bas », ces deux femmes pourraient facilement apparaître, pour les générations qui les suivent, comme soumises et aliénées, engoncées dans un complexe d’infériorité colonial que leurs enfants et petits-enfants n’ont souvent pas hésité à leur reprocher.
Rien dans leurs existences et leurs choix n’aura pourtant été facile. En discutant de leur amie absente et qui n’arrivera finalement jamais, leurs langues se délient et c’est en parlant d’une autre qu’elles donnent peu à peu à voir leur propre colère et la fierté qui les anime.
Présentation de la création sonore : Nakomitunaka/ Je m’interroge
L’une de ces femmes était ma grand-mère et quelques mois seulement après le tournage du film, elle nous a quitté soudainement.
Comme la plupart des relations mère/fille, la relation de ma mère et de ma grand-mère n’avait rien de simple. Au-delà des problématiques et griefs « classiques » que la filiation engendre, leurs difficultés s’enracinaient, parfois violement, dans leur contexte politique, historique et raciale : la distance d’une mère qui considère sa propre culture comme autre, inferieure voir même néfaste à partager ; mais aussi la colère et l’incompréhension d’une fille face à ce qu’elle perçoit comme un fatalisme docile. D’autant que chez ma grand-mère, cette « résignation » s’exprimait surtout au travers d’une foi catholique imposée qui prenait souvent toute la place.
Son décès inattendu a laissé certaines de ces blessures et frustrations grandes ouvertes. En enregistrant ma mère et en rassemblant les enregistrements que j’avais eu l’occasion de faire de ma grand-mère quelques mois plus tôt, j’ai alors tenté de reconstruire l’ébauche d’une conversation qu’elles auraient pu avoir.
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