Pour cette exposition monographique dâenvergure, Alain Bornain (Genappe, 1965)
investit la salle Pierre Dupont de travaux anciens et nouveaux, lâensemble
retrace son cheminement artistique des 25 derniÚres années.Actif depuis le
milieu des annĂ©es 1990 et entretenant un rapport trĂšs actuel Ă lâimage (aux
images), Alain Bornain ne sâest jamais cantonnĂ© Ă une seule catĂ©gorie plastique,
ni à un sujet unique. Par des moyens variés (peintures sur toile ou objets,
installations, dessins, parfois sur post-it ou papier Ă imprimante), lâartiste
évoque sans détours le rapport à la vie, à la mort, aux origines, à la mémoire,
Ă lâeffacement, Ă la disparition, Ă la transmission ou Ă lâhĂ©ritage. Son travail
nâesquive toutefois pas une dimension autobiographique, ni les prĂ©occupations
propres au champ de l'art et leur inscription dans un systÚme de références
picturales, en réactualisant certains thÚmes historiques comme, par exemple,
celui de la VanitĂ©.Quâil sâagisse des sĂ©ries Blackboards, Greyboards ou
Whiteboards â des toiles peintes Ă la maniĂšre de tableaux d'Ă©cole â, ou de
portraits que lâartiste effectue au dĂ©part de photos (une nouveautĂ©), les Ćuvres
dâAlain Bornain jouent habilement sur la confusion entre une image et son
support. Depuis toujours, un mĂȘme procĂ©dĂ© sâimpose : celui dâexplorer toutes les
potentialitĂ©s quâoffrent les relations complexes que tissent la peinture et
lâĂ©criture. Tandis que certaines toiles font la part belle Ă lâeffacement du
sujet reprĂ©sentĂ©, dâautres voient les mots et les chiffres sâentremĂȘler,
suggĂ©rant des prĂ©occupations plus larges qui dĂ©passent le strict cadre de lâart.
LĂ rĂ©side sans doute toute lâambivalence des Ćuvres dâAlain Bornain ; des Ćuvres
qui peuvent aussi bien se comprendre comme lâimitatio prĂ©cise dâun objet ou dâun
sujet, porteurs de significations spécifiques, que comme un exercice pictural
qui consigne toutes les possibilités plastiques offertes par la
peinture.____Commissaire : Pierre-Olivier Rollin
