L’art est une suite générationnelle qui se déploie depuis la nuit des temps :
George Onslow et Felix Mendelssohn vont être le chaînon qui porte le quatuor à
cordes du classicisme viennois d’Haydn ou Mozart au romantisme de Beethoven,
Schubert ou Schumann.
Le quatuor op.10 n° 2 de Onslow, est en 1815 l’œuvre d’un compositeur
trentenaire qui s’approprie le répertoire folklorique de Basse-Auvergne, citant
pour thème principal du Minuetto, la « Montagnarde de Sauxillanges » - bourrée à
trois temps -dont les paroles « Viva leus Ouvergnats ! » sont explicites.
Onslow, au centre de ce quatuor aux formes classiques assumées et aux accents
schubertiens n’y affirmerait-il pas avec force son appartenance aux terres
d’Auvergne si caractéristiques, dont il ne se séparera jamais et dont Usson en
est la perle ?
En miroir, le quatuor op.13 de Mendelssohn est en 1827 l’œuvre d’un jeune homme
de 17 ans marqué par la mort de Beethoven. Mendelssohn inscrit comme thème
cyclique de ce quatuor, son lied Frage - question en français - évoquant avec
des formes classiques particulièrement savantes et un talent incomparable, les
tourments romantiques de l’adolescence. L’histoire retient que ce quatuor op.13
reste un des plus joués du compositeur berlinois aujourd’hui !
Ainsi ces deux quatuors de George Onslow et Felix Mendelssohn que le jeune
Quatuor I Folletti nous présente, interprétés sur des instruments historiques
tels que les compositeurs auraient pu les entendre en leur temps, nous mènent
chacun à leur manière, sur des contrées romantiques insoupçonnées…
George Onslow > 1784 -1853
Quatuor en ré m. op.10 n° 2 - 1815
Allegro maestoso ed espressivo
Minuetto, allegro > Air de Danse des Montagnes d'Auvergne
Adagio con variazioni
Finale, allegretto
Felix Mendelssohn-Bartholdy > 1809 -1847
Quatuor en la m. op.13 - 1827
Adagio - Allegro vivace
Adagio non lento
Intermezzo
Presto - Adagio non lento
6èmes Rencontres Culturelles d'Usson : Le Jardin féerique, contes en musique à 4 mains
Description
Nous connaissons tous La Danse Macabre, L’Apprenti sorcier ou Ma mère l’Oye, « tubes » de la musique française ! Pourquoi-pas les redécouvrir dans leur version originale à 4 mains, sur instruments d’époque, par les merveilleuses pianistes du Duo Ondine ?
Le poème symphonique est, dès les années 1850, un mode d’expression nouveau pour les compositeurs qui laisse place à la musique pure et magnifie l’orchestre. D’abord issu de l’Europe germanique ou slave, il s’empare de contes enfantins ou de légendes philosophiques des auteurs romantiques pour le colorer de sonorités évocatrices. À la Belle-époque, St-Saëns, Debussy, Dukas ou Ravel, tous pianistes, se mettent à leur clavier noir et blanc pour trouver l’inspiration avant d’orchestrer leurs partitions suivant l’héritage de Rameau ou Berlioz et donnent naissance aux tons symboliste ou impressionniste caractéristiques de l’art français.
Ainsi St-Saëns s’inspire du poème Égalité-Fraternité du poète-médecin Jean Lahor pour thème de sa Danse Macabre, Dukas de la ballade éponyme de Goethe pour L’Apprenti sorcier – deux œuvres mondialement connues et qui feront le bonheur du cinéma d’animation.
Quant à Ravel, il écrit sa suite Ma mère l’Oye d’après les contes de Perrault, Mmes Leprince de Beaumont et d’Aulnoy, pour les quatre petites mains des enfants de ses amis Godebski, Jean et Mimi, avant de l’étoffer, de l’orchestrer et d’en faire une suite de ballet d’un onirisme flamboyant.
Enfin Debussy rend hommage au poète Mallarmé en 1892 pour son étrange Prélude à l'Après-midi d'un faune qui suggère "le rêve d'un désir enfin réalisé : la possession complète de la nature entière" puis Debussy visite les expositions universelles des années 1889 & 1900, où il découvre les mondes de l’Antiquité et de l’Orient qu’il transcende en mondes fantasmés par une musique particulièrement descriptive dans les Épigraphes antiques.
Alors, rarement nous est donnée l’occasion d’entendre ces contes et légendes dans leur version originelle où le piano est le médiateur créatif avant l’orchestre. C’est ce que nous propose le Duo Ondine – premier prix du concours international de musique de chambre de Bolzano 2023 - qui s’empare de ces mondes imaginaires sur un piano Pleyel de 1889, pour attiser en chacun de nous, petits et grands, l’esprit des rêves.
Claude Debussy > 1862 -1918
Prélude à l'Après-midi d'un faune > 1892 – 1894
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Paul Dukas > 1865 -1935
L'Apprenti sorcier > 1897
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Claude Debussy
Épigraphes antiques > 1914 - 1915
Pour invoquer Pan, dieu du vent d’été
Pour la danseuse aux crotales
Pour l’Égyptienne
Pour remercier la pluie au matin
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Maurice Ravel > 1875 -1937
Ma mère l'Oye > 1908 - 1910
Pavane de la Belle au bois dormant
Petit Poucet
Laideronnette, Impératrice des Pagodes
Les Entretiens de la Belle et de la Bête
Le Jardin féerique
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Camille Saint-Saëns > 1835 -1921
Danse macabre op.40 > 1874