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La Cour des Contes revisitent l’Odyssée d’Homère : en musique et avec humour. Ils campent Ulysse en héros à visage humain, capable de reconnaître ses erreurs et d’affronter l’oubli et l’anonymat. Ne pas avoir droit à l’erreur, sacrifier tout et tous pour sa quête, éteindre les autres pour briller soi-même… Avons-nous encore besoin d’Ulysse ? Ne devrions-nous pas nous méfier de ce genre de modèle ? Dans un spectacle à deux voix, accompagnées au violoncelle et à la guitare, Arthur Binois et Guillermo Van der Borght s’amusent à bousculer (un peu) l’Odyssée d’Homère et invitent à déconstruire une certaine image toxique du héros. Pour cela, les deux conteurs et amis d’enfance s’interpellent, se contredisent et s’amusent. Avec le public, ils partagent leur vision d’Ulysse, un type qui, dans le fond, leur ressemble un peu : autoritaire, contradictoire, parfois lâche mais toujours sincère. Sur le dos de la mer épouse la forme simple, drôle et belle d’une histoire à raconter, à partager, à emporter, mise en scène dans un décor de studio photo, clin d’œil au besoin du héros de briller à tout prix et à sa peur de tomber dans l’ombre. Peu à peu, l’image d’Ulysse se dessine à la recherche de la juste exposition.
Dans un opéra miniature aux ambitions sonores et visuelles singulières, le metteur en scène Nino Laisné et le joueur de théorbe Daniel Zapico déclinent les métamorphoses d’un instrument baroque. Depuis dix ans, le metteur en scène Nino Laisné poursuit un travail au croisement de la photographie, de la mise en scène vidéo et de la pratique musicale, notamment marqué par une collaboration fructueuse avec le joueur de théorbe espagnol Daniel Zapico. Arca Ostinata est un opéra pense pour un seul instrument, un théorbe se rêvant architecture, cathédrale de bois érigée progressivement autour de son interprète pour mieux l’étreindre. Des multiples alcôves apparaissent, où des cordes tendues bourdonnent par sympathie, quand ailleurs des rosaces, traversées par la lumière, révèlent d’autres mondes. Par mirages successifs, le théorbe se laisse visiter par toute l’histoire des instruments à cordes pincées, empruntant les sonorités de la harpe puis celles de la mandoline ou de la basse. Grâce à des dispositifs électro-acoustiques, son timbre s’altère et se démultiplie jusqu’à quitter sa propre écorce pour résonner dans la scénographie et envelopper le public dans une expérience immersive. Dans le cadre de Baroque en scène
Accompagnées par l’accordéon de Pascal Contet, trois voix de l’Ensemble Tarentule tirent un fil entre des airs du baroque, de la Renaissance et d’aujourd’hui, en un souffle vivifiant. Formé en 2012 par Cecil Gallois et Xavier de Lignerolles, l’Ensemble Tarentule est un pôle de douze chanteurs, réunis autour d’un travail de recherche sur l’interprétation de la musique polyphonique a cappella. Le programme Histoire d’Air(s) est inspiré par les partitions graphiques du compositeur britannique Cornelius Cardew, qui devaient faire l’objet d’un consensus entre les musiciens avant l’exécution de l’œuvre. L’approche de cette musique a ouvert à l’Ensemble Tarentule de nouvelles voies d’interprétation et d’exploration de l’outil vocal, en termes d’expressivité comme de textures. Le programme rapproche des œuvres de plusieurs époques pour les éclairer d’une lumière neuve. Les voix élaborent une grammaire nouvelle, accompagnées par un accordéon qui devient voix à son tour, puis orgue ou clavecin dans les œuvres de Couperin ou Bach. Et les musiques des maîtres de la Renaissance que sont Sweelinck, Marenzio ou Gesualdo se parent de nouvelles couleurs au contact des compositeurs baroques ou des mélopées hypnotiques de Philip Glass. Dans le cadre de Baroque en scène, en partenariat avec Angers Nantes Opéra.
Les animaux de la forêt s’allient pour protéger leur territoire idyllique des bulldozers et autres tronçonneuses : un ciné-concert enchanteur où musique et film sont fabriqués en direct. Alors que les premières lueurs du jours font disparaître les étoiles, les abeilles butinent des fleurs, l’ours sort de sa grotte, les oiseaux chantent en crachant des bulles de couleurs, les sols grouillent d’une vie microscopique, les poissons descendent la rivière et les œufs éclosent. Mais… quel est ce bruit au loin qui vient perturber l’harmonie de la montagne magique ? C’est le bruit des machines ! Elles crachent d’énormes panaches de fumée, creusent la terre, détournent les rivières, coupent les arbres, rasent les prairies et incendient la forêt ! Les animaux s’allient pour protéger la nature et tenter de les arrêter. La Montagne magique & l’arrivée des machines est un spectacle expérimental et poétique porté par la musique d’Emmanuel Mailly et un film fabriqué en direct à partir d’illustrations originales, aux couleurs vives et formes douces, manipulées par Elie Blanchard devant une caméra et augmentées de systèmes interactifs.
Troisième volet du cycle consacré à Ryoji Ikeda, music for percussion 2 décline l’esthétique épurée du compositeur japonais au fil de cinq pièces fascinantes, où les instruments sont des objets. Joué pour la première fois au festival Musica de Strasbourg en septembre 2020, music for percussion 2 est un ensemble de cinq pièces où le compositeur Ryoji Ikeda élargit la palette percussive à des objets initialement non musicaux comme des manipulateurs de télégraphe, des métronomes, des tables, du papier, des crayons, des règles graduées, des ballons de basket et des balles de ping-pong ainsi que des livres aux pages vierges spécialement conçus pour l’occasion. Trois musiciens exécutent ces miniatures qui décalent l’esthétique de Ryoji Ikeda dans un champ purement acoustique. Entre mécanismes d’horlogerie rythmique et processus inéluctables, ces préludes et fugues du 21e siècle prolongent le geste d’épure sonore et visuelle initié par l’artiste au milieu des années 1990.
Inspirée par le spectaculaire accident dont a été victime le circassien Tsirihaka Harrivel sur un précédent spectacle, La Dimension d’après allie concert, cirque et performance multimédia La Dimension d’après fait dialoguer le fracas, la vidéo, la musique et l’humour volontairement violent du burlesque. C’est une histoire qui fait « comme si » on était dans un hôpital, « comme si » — pour en sortir — il fallait prononcer les paroles de quelques chansons, « comme si » il fallait passer six fois par le même chemin. Cette histoire, c’est un zoom sur un détail de la 28e minute du spectacle GRANDE, créé avec Vimala Pons, ce moment où Tsirihaka Harrivel s’apprête à effectuer une vertigineuse glissade sur un toboggan quasi vertical et chute de sept mètres. Après quelques mois d’hôpital, l’artiste reconsidère l’instant dans un concert performance percutant. Seul en scène, mais avec la présence de Vimala Pons sur un écran géant, le musicien et circassien associe cascades et compositions de son cru, jouées en direct sur des claviers et machines.
La claveciniste française Marie van Rhijn met en lumière les suites de danses d’Élisabeth Jacquet de la Guerre (1665-1729), compositrice pionnière et novatrice, figure majeure de la musique baroque. Claveciniste et chef de chant pour l’ensemble Les Arts Florissants, Marie van Rhijn publiait en 2016 un premier album soliste audacieux, adaptation pour clavecin de la musique composée par Marin Marais pour l’opéra ( Alcide ) et pour la viole. Deux ans plus tard, son nouvel enregistrement ( L’Inconstante ) était consacré aux pièces de clavecin de la compositrice Élisabeth Jacquet de la Guerre, qui fut l’une des musiciennes les plus importantes et célébrées sous le règne de Louis XIV, à qui ces suites sont dédiées. Composées tandis qu’Élisabeth Jacquet de la Guerre n’avait que 22 ans, ces pièces permettent de découvrir un aspect poétique et léger d’un répertoire par ailleurs très varié : musique religieuse ou profane, penchant tantôt vers la tradition française, tantôt vers des influences italiennes, sonates pour violons et clavecin, cantates et même une tragédie lyrique. Dans le cadre de Baroque en scène
Un piano, deux pianistes et des micros suspendus : Alvise Sinivia et Frédéric Blondy composent et improvisent une pièce mouvante, mixée et spatialisée en temps réel. Depuis dix ans, Alvise Sinivia et Frédéric Blondy collaborent au sein de l’Orchestre de Nouvelles Créations, Expérimentations et Improvisations Musicales. Les deux pianistes ont en commun une approche “physique” de l’instrument, où le geste guide souvent les choix d’improvisations. Micrographia est leur projet de piano à quatre mains augmenté s’inspirant du livre _Terra Forma : manuel de cartographies potentielle_s de Frédérique Aït-Touati, Alexandra Arènes et Axelle Grégoire. De cette lecture est née l’envie de travailler sur ces propositions de cartes expérimentales comme on travaillerait sur un livret : écrire une partition graphique, voire cartographique, traçant le déploiement du jeu sur la totalité du territoire que représente le piano. Sur le plateau se trouvent donc deux pianistes et un piano à queue entouré de microphones, chacun relié à une enceinte. Les microphones sont manipulés en direct par les musiciens, permettant de jouer sur les échelles, déplacer et renverser l’espace acoustique du piano. Un véritable travail de mixage et de spatialisation rudimentaire et analogique en temps réel.
Clément Vercelletto propose une œuvre très singulière, à michemin entre installation et écriture musicale et chorégraphique. Un paysage sonore où l’interprète fait le lien entre le geste et le son. Devenir imperceptible naît du désir de Clément Vercelletto d’expérimenter avec les outils accumulés dans sa pratique de musicien et compositeur, de les transposer sur un plateau de théâtre pour les transmettre et les interroger. Le dispositif sonore est vecteur d’improvisation et d’écriture au plateau, de mise en scène. Il est ici assez simple : il s’agit d’un microphone fixé sur chacune des chevilles de l’interprète Pau Simon. Les sons du corps sont ainsi sur-amplifiés et spatialisés, presque matérialisés, et guident l’écriture de la chorégraphie. La scénographie est constituée par la matière sonore ainsi sculptée mais aussi par une œuvre de Bastien Mignot, un cercle d’écorces de pin d’environ 5 mètres de diamètre, disposé au sol. Sur scène également, une pièce de lutherie expérimentale au doux nom d’oiseau, l’engoulevent, instrument à soufflerie basé sur un sommier d’orgue portatif, né du croisement entre des appeaux et un orgue, qui joue le paysage sonore de cet écosystème inventé.
Portée par la performance exceptionnelle de la comédienne Clotilde Hesme, Stallone retrace un parcours de vie fulgurant en un dispositif simple et épuré. Un moment vivifiant, électrique et drôle. D’après le roman éponyme d’Emmanuèle Bernheim Stallone raconte comment la découverte d’une œuvre peut bouleverser une vie. Un soir, Lise, 25 ans, voit au cinéma Rocky 3, l’œil du tigre de Sylvester Stallone. L’histoire d’un boxeur qui, une fois devenu champion du monde, se laisse aller, perd son titre, et le regagne après s’être sérieusement repris en main. À la vision de ce film simple, sincère et efficace, Lise prend soudain conscience de la médiocrité de sa vie et tente de se ressaisir : elle décide de reprendre ses études de médecine, de quitter son ami et de rompre avec sa famille. Bref, elle change de vie. Avec la complicité de Pascal Sangla, Clotilde Hesme incarne cette figure féminine forte et libre au fil d’un spectacle qui sonne comme la restitution d’une expérience de lecture. Debout derrière un micro, elle nous donne à vivre et à voir la vie de Lise, avec l’énergie d’une chanteuse rock, la joie, la légèreté et la vitesse des mots d’Emmanuèle Bernheim. LSF / Audiodescription / sous-titrage le 17.03