Un dialogue intime entre nos imaginaires contemporains et une tradition orale
ancestrale, pour réveiller une mémoire enfouie au cœur de notre présent.
Un siècle et demi après sa mort, l’ombre de Ranavalona Ire plane encore sur
l’histoire de Madagascar. Montée sur le trône au décès de son époux en 1828,
celle que l’on surnomma « la Caligula malgache » ou encore « l’ogresse couronnée
», a dirigé son pays d’une main de fer, laissant derrière elle, à l’issue de ses
33 ans de règne, un souvenir pour le moins contrasté. Les historien·nes, surtout
en Europe, se sont attelé·es à lui fabriquer une sombre légende. Mais qu’en
est-il réellement de l’héritage de cette femme de pouvoir, qui n’a cessé de
défendre l’autonomie de son île face aux assauts des puissances coloniales ? Et,
à travers son destin, qu’en est-il du XIXème siècle, cette période aussi
troublée que mouvante, cette ère de profondes transformations qui mérite
aujourd’hui d’être requestionnée ? Ne serait-il pas temps de démystifier ce que
nous avons appris, et d'adopter de nouveaux points de vue pour raconter une
autre histoire ?
Voyageant dans le passé fracturé de l’île de Madagascar, d’où elle plonge une
partie de ses racines, la danseuse et chorégraphe Soa Ratsifandrihana tisse une
histoire qu’elle aurait aimé entendre quand elle était petite. Sur place, elle
est partie recueillir la parole de savant·es, de conteur·euses, d’aîné·es,
œuvrant à la défense d’une longue tradition orale aujourd’hui menacée, qui peine
à traverser les océans pour toucher les nouvelles générations de la diaspora
malgache, dont elle fait partie. À partir des témoignages qu’elle a pu récolter,
elle nous invite à découvrir une création hybride et sensorielle, dans laquelle
les mots, les corps et les paysages sonores s’enchevêtrent. Un nouveau langage à
vif, pour percer les mystères de son propre héritage, et faire vibrer une
mémoire ancestrale au cœur de notre présent.
Entre récit radiophonique, composition musicale et création chorégraphique, la
nouvelle création de Soa Ratsifandrihana mise sur la fusion de l’oralité et du
mouvement pour nous rappeler que nos corps, au même titre que nos paroles, sont
porteurs d’histoires. Dans son processus de travail, l’artiste s’est entourée du
musicien Joël Rabesolo, et des danseur·euses et performeur·euses Audrey Merilus
et Stanley Ollivier, avec qui elle n'a cessé de confronter son imaginaire
personnel à leurs propres vécus, à l’écoute des résonnances et des métissages
que ces rencontres pouvaient produire. Sur scène, iels en retirent un magnifique
travail de composition, comme une partition de gestes abstraits ou figuratifs,
au sein de laquelle se dépose un collage de danses inspirées de styles
traditionnels malgaches, que les interprètes confrontent à nos imaginaires
contemporains. Un spectacle puissant et authentique, qui dresse une passerelle
entre des continents, des cultures, des héritages que parfois tout oppose, mais
que la création vivante parvient ici à rassembler autour d’une même émotion.
Théâtre Varia
Venue
Upcoming events
********** English **********
Fampitaha, fampita, fampitàna – three Malagasy words that mean comparison,
transmission and rivalry. In a score of abstract and figurative gestures, dancer
and choreographer Soa Ratsifandrihana makes use of her own experience of
diaspora and her Madagascan origins to tell us the kind of story she would have
liked to have heard or seen as a child. Blending radio, musical and
choreographic storytelling, the show plays with orality and movement, reminding
us that our bodies, just like our words and sounds, are bearers of stories.
Ratsifandrihana – who came to attention as a dancer in Rosas’ new version of
Fase – drew inspiration from the words and stories she picked up on a recent
trip to Madagascar. Joined by guitarist Joël Rabesolo and performers Audrey
Merilus and Stanley Ollivier, she travels towards a form of wandering, exploring
how several influences can lead to an unheard-of explosion of cultures like
creolisation. Just as the change in accentuation between ‘fampitaha’, ‘fampita’
and ‘fampitàna’ alters the word’s meaning, the dancers glide from one state to
another, seemingly following a constantly changing movement – or perhaps a form
of creolisation.
********** Français **********
Fampitaha, fampita, fampitàna, trois mots malgaches signifiant comparaison,
transmission et rivalité. Dans une partition de gestes abstraits et figuratifs,
la danseuse et chorégraphe Soa Ratsifandrihana se nourrit de son récit
diasporique et de ses origines malgaches pour nous raconter une histoire qu’elle
aurait aimé entendre ou voir enfant. Récits radiophoniques, musicaux et
chorégraphiques s’entremêlent dans une performance entre l’oralité et le
mouvement pour nous rappeler que les corps, au même titre que les paroles ou les
sons, portent nos histoires. Ratsifandrihana – précédemment remarquée en tant
que danseuse de Rosas dans la nouvelle version de Fase – s’est inspirée de
paroles et récits qu’elle a recueillis lors d’un voyage récent à Madagascar.
Entourée du guitariste Joël Rabesolo et des performeur·euses Audrey Merilus et
Stanley Ollivier, elle voyage vers une forme d’errance et explore comment, à
l’image de la créolisation, plusieurs influences peuvent mener à un éclatement
inouï de cultures. Tout comme le changement d’accentuation entre « fampitaha »,
« fampita » et « fampitàna » fait évoluer le sens du mot, les danseur·euses
glissent d’un état à l’autre et semblent suivre un mouvement en perpétuelle
métamorphose.
********** Nederlands **********
Fampitaha, fampita, fampitàna, drie Malagassische woorden die vergelijking,
overdracht en rivaliteit betekenen. Danseres en choreografe Soa Ratsifandrihana
– met wortels in Madagascar – put inspiratie uit haar persoonlijke diasporische
verhaal en ontwikkelde een partituur van abstracte en figuratieve gebaren om ons
een verhaal te vertellen dat ze als kind graag had willen horen of zien. De
voorstelling combineert radiovertelling, muzikale compositie en choreografie,
speelt met oraliteit en beweging, en herinnert eraan dat onze lichamen – net als
onze woorden – dragers van verhalen zijn. Ratsifandrihana – die zich onder meer
liet opmerken in de herneming van Fase van Rosas – trok naar Madagascar en
verzamelde er getuigenissen en verhalen. In het gezelschap van gitarist Joël
Rabesolo en performers Audrey Merilus en Stanley Ollivier onderzoekt ze hoe
verschillende invloeden kunnen leiden tot een ongelooflijke explosie van
culturen, naar analogie met het proces van creolisering. Net zoals het
verplaatsen van de klemtoon tussen ‘fampitaha’, ‘fampita’ en ‘fampitàna’ telkens
andere betekenissen genereert, glijden de dansers van de ene staat naar de
andere, in een eindeloze metamorfose.
Avec Fampitaha, fampita, fampitàna, signifiant la comparaison, la transmission,
la rivalité en malgache, la chorégraphe Soa Ratsifandrihana fabrique une
histoire qu’elle aurait aimé entendre et voir. Entre récits radiophonique,
musical et chorégraphique, ce spectacle diasporique joue entre oralité et
mouvement, pour nous rappeler que nos corps, au même titre que nos paroles ou
nos sons, portent des histoires. Soa s’entoure du guitariste Joël Rabesolo et
des performeur.euses Audrey Merilus et Stanley Ollivier, avec qui elle voyage
vers une errance, une créolisation peut-être.
« La créolisation emporte ainsi dans l’aventure du multilinguisme et dans
l’éclatement inouï des cultures. Mais l’éclatement des cultures n’est pas leur
éparpillement, ni leur dilution mutuelle, il est le signe violent de leur
partage consenti, non imposé. » Édouard Glissant
À la mort de leur père, cinq frères et sœurs se retrouvent dans la maison de
leur enfance, qu’iels vont devoir se résoudre à quitter. Au gré des souvenirs
qui ressurgissent, c’est l’histoire de ce lieu qui, peu à peu, se dessine. Tout
un héritage enfoui dans les murs, qui remonte lentement à la surface, façonné
par les présences, les réminiscences des êtres qui, à cet endroit même, se sont
croisé·es à différentes époques. Quelques traces d’existences fugitives, et des
fragments de vie qui réapparaissent, se chevauchent, bousculent les chronologies
pour creuser, dans la ligne du temps, des failles au sein desquelles le passé,
le présent, et l’avenir coexistent. L’infiniment petit rencontre l’infiniment
grand, et la mémoire de cette maison, révélée par strates successives, repousse
doucement les limites de nos imaginaires…
Librement inspiré de Ici, un roman graphique de Richard McGuire, Ce qui arrive
questionne la façon dont nous habitons le temps. Depuis un seul et unique point
de vue, l’angle du salon d’une maison de famille, le spectacle se construit
comme un puzzle temporel dans lequel se dévoile, par bribes, la mémoire des vies
qui sont passées par là. Rencontres, retrouvailles, naissances et disparitions,
peines et joies des adultes, rires et jeux des enfants… Les personnages
glissent, se transforment au fil des époques, leurs histoires se croisent et
créent des résonances qui mettent en perspective ce qui, dans nos existences,
relève à la fois du dérisoire et de l’extraordinaire. Décors et costumes se
réinventent en permanence, et toute la machinerie théâtrale est mobilisée pour
nous entraîner dans un voyage vertigineux à travers les années, les siècles, les
millénaires, depuis les origines du cosmos jusqu’aux contours incertains du
futur qui nous attend.
En reprenant aujourd’hui ce spectacle créé en 2018, Coline Struyf, metteuse en
scène et directrice du Varia, tente de saisir au vol quelques éclats de vie
avant que ces derniers ne s’effacent. Avec beaucoup de tendresse, d’humour et de
poésie, les cinq interprètes composent un ballet perpétuellement en mouvement,
une fresque théâtrale et chorégraphique qui met tous nos sens en éveil. I·els
dansent, chantent et se démultiplient, pour habiter pleinement cet espace qui ne
cesse de se déplier, et de nous révéler toute la magie nichée dans les recoins
de sa mémoire. Une expérience puissante et magique du temps qui passe, pour
interroger, dans le creux de nos existences et des lieux où nous laissons nos
empreintes, ce qui perdure et qui s’envole au vent. Ce qui nous relie aux êtres
qui nous ont précédé·es, et ce que l’avenir dessine à l’horizon. Ce qui arrive,
en somme…
À la mort de leur père, cinq frères et sœurs se retrouvent dans la maison de
leur enfance, qu’iels vont devoir se résoudre à quitter. Au gré des souvenirs
qui ressurgissent, c’est l’histoire de ce lieu qui, peu à peu, se dessine. Tout
un héritage enfoui dans les murs, qui remonte lentement à la surface, façonné
par les présences, les réminiscences des êtres qui, à cet endroit même, se sont
croisé·es à différentes époques. Quelques traces d’existences fugitives, et des
fragments de vie qui réapparaissent, se chevauchent, bousculent les chronologies
pour creuser, dans la ligne du temps, des failles au sein desquelles le passé,
le présent, et l’avenir coexistent. L’infiniment petit rencontre l’infiniment
grand, et la mémoire de cette maison, révélée par strates successives, repousse
doucement les limites de nos imaginaires…
Librement inspiré de Ici, un roman graphique de Richard McGuire, Ce qui
arrive questionne la façon dont nous habitons le temps. Depuis un seul et unique
point de vue, l’angle du salon d’une maison de famille, le spectacle se
construit comme un puzzle temporel dans lequel se dévoile, par bribes, la
mémoire des vies qui sont passées par là. Rencontres, retrouvailles, naissances
et disparitions, peines et joies des adultes, rires et jeux des enfants… Les
personnages glissent, se transforment au fil des époques, leurs histoires se
croisent et créent des résonances qui mettent en perspective ce qui, dans nos
existences, relève à la fois du dérisoire et de l’extraordinaire. Décors et
costumes se réinventent en permanence, et toute la machinerie théâtrale est
mobilisée pour nous entraîner dans un voyage vertigineux à travers les années,
les siècles, les millénaires, depuis les origines du cosmos jusqu’aux contours
incertains du futur qui nous attend.
En reprenant aujourd’hui ce spectacle créé en 2018, Coline Struyf, metteuse en
scène et directrice du Varia, tente de saisir au vol quelques éclats de vie
avant que ces derniers ne s’effacent. Avec beaucoup de tendresse, d’humour et de
poésie, les cinq interprètes composent un ballet perpétuellement en mouvement,
une fresque théâtrale et chorégraphique qui met tous nos sens en éveil. I·els
dansent, chantent et se démultiplient, pour habiter pleinement cet espace qui ne
cesse de se déplier, et de nous révéler toute la magie nichée dans les recoins
de sa mémoire. Une expérience puissante et magique du temps qui passe, pour
interroger, dans le creux de nos existences et des lieux où nous laissons nos
empreintes, ce qui perdure et qui s’envole au vent. Ce qui nous relie aux êtres
qui nous ont précédé·es, et ce que l’avenir dessine à l’horizon. Ce qui arrive,
en somme…
La réputation de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des
techniques de diffusion (INSAS) n’est plus à faire. Depuis sa création, cette
école supérieure des arts basée à Bruxelles a contribué à faire émerger de
nombreux talents du théâtre et du cinéma, qui font aujourd’hui la richesse de
notre paysage culturel. Chaque saison, la section théâtre offre à ses élèves
l’opportunité de clôturer leur formation en participant à un exercice ambitieux
: la création d’un spectacle au sein d’une scène bruxelloise, qui permet à ces
jeunes interprètes, créateur·ices artistiques, techniques et producteur·ices en
herbe, encadré·es par leurs professeur·euses, de travailler main dans la main
avec les différents corps de métiers qui existent au sein d’une institution
comme la nôtre. Une transmission de savoir-faire qui sert de passerelle entre
l’école, et la vie qui attend ces futur·es professionnel·les de l'art vivant.
Cette année, ce projet verra le jour au Varia, dirigé par la metteuse en scène
et pédagogue Ingrid von Wantoch Rekowski. Reconnue en Belgique et à
l’international, elle développe des spectacles hybrides et transdisciplinaires,
souvent proches de l’opéra ou de la performance, au sein desquels elle cultive
des esthétiques polyphoniques ainsi qu’un goût marqué pour la recherche de
théâtralités toujours en mouvement.
En marge de ce spectacle, Les Lundis en coulisse, une initiative de Silvia
Berutti-Ronelt, auront lieu au Varia. Les étudiantes du master en écriture
seront invitées à partager leurs textes sous la forme de lecture à voix haute
suivie d’un échange avec le public. Une occasion unique de découvrir les
nouvelles écritures et formes dramatiques d’une future génération d’autrices
inspirées par des thématiques contemporaines.
Plus de détails sur ces expériences qui s’annoncent d’ores et déjà
passionnantes, à suivre très prochainement !
Past events
Comment souder nos rages, et regrouper nos corps pour passer à l’action ?
La nuit venue, trois jeunes femmes se faufilent dans le noir. Ce qu’elles
s’apprêtent à faire est interdit. Pourtant, rien ne peut les arrêter. Ni la
police, qui rôde dans la ville. Ni cette peur, qui fait trembler leurs jambes.
Ni le danger, qui n’est jamais bien loin. Ensemble, elles ne se dérobent pas.
Elles tiennent bon, se protègent, se réchauffent. Elles soudent leurs destins
pour passer à l’action. Elles avancent, corps furtifs bravant l’obscurité,
jusqu’à ce mur immense qui leur servira de page blanche, pour écrire leur colère
en lettres capitales. Dénoncer l’injustice, qui écrase leur monde et engourdit
leurs muscles, en inscrivant des mots que chacun·e pourra lire, partager,
peupler de ses propres peines, de ses propres désirs. Des mots qui résonneront,
qui réveilleront l’espoir et la puissance inouïe qui fait vibrer les corps
lorsqu’ils se mettent en lutte. Des mots qui feront foule, lorsque le jour
viendra …
Que faire de notre rage, dans une société qui fait passer sa violence
structurelle pour un mécanisme d’auto-défense, et considère les élans de
résistance populaire comme un poison séditieux à combattre sur-le-champ ? Tirant
son inspiration de l’engagement des colleuses d’affiches féministes et nourri
d’échanges avec des adolescent·es lors d’ateliers de recherche, Puissant·es nous
entraîne sur les traces de trois jeunes héroïnes contemporaines, aux prises avec
la brutalité du monde. Rassemblées dans l’espace public, elles décident de
rompre avec l’impuissance et de faire converger leurs combats pour mener une
action considérée comme illégale : inscrire leur révolte sur les murs de la
ville. Un groupe solidaire qui les renforce, et au sein duquel ces figures
opprimées vont peu à peu mettre leurs corps en jeu. Des corps à nouveau habités,
instinctifs et agiles, qui fusent, se soulèvent, courent, escaladent les
obstacles et déchirent les interdits. Des gestes qui résistent et se déploient,
porteurs d’une force insoupçonnée qui transforme leur rapport au monde et leur
sert de tremplin pour retrouver la joie.
Sur le plateau, les comédiennes Annette Gatta, Sophie Linsmaux et Coralie
Vanderlinden, qui signe également la mise en scène de cette nouvelle création de
la Compagnie 3637, tissent un imaginaire lumineux et combattif, d’une immense
liberté, qui mobilise aussi bien les jeunes spectateur·ices que les publics
adultes. Entourées de leur équipe, elles incarnent ce récit porteur
d’alternative, qui s’infiltre dans les brèches de notre époque pour documenter
une forme contemporaine de militantisme et questionner nos espoirs et nos
indignations. Entre poésie brute et images fortes, passages musicaux et
chorégraphies des corps en lutte, Puissant·es nous plonge au cœur d’une
expérience intime et sensorielle, qui ravive en nous une envie certaine
d’émancipation.
Comment souder nos rages, et regrouper nos corps pour passer à l’action ?
La nuit venue, trois jeunes femmes se faufilent dans le noir. Ce qu’elles
s’apprêtent à faire est interdit. Pourtant, rien ne peut les arrêter. Ni la
police, qui rôde dans la ville. Ni cette peur, qui fait trembler leurs jambes.
Ni le danger, qui n’est jamais bien loin. Ensemble, elles ne se dérobent pas.
Elles tiennent bon, se protègent, se réchauffent. Elles soudent leurs destins
pour passer à l’action. Elles avancent, corps furtifs bravant l’obscurité,
jusqu’à ce mur immense qui leur servira de page blanche, pour écrire leur colère
en lettres capitales. Dénoncer l’injustice, qui écrase leur monde et engourdit
leurs muscles, en inscrivant des mots que chacun·e pourra lire, partager,
peupler de ses propres peines, de ses propres désirs. Des mots qui résonneront,
qui réveilleront l’espoir et la puissance inouïe qui fait vibrer les corps
lorsqu’ils se mettent en lutte. Des mots qui feront foule, lorsque le jour
viendra …
Que faire de notre rage, dans une société qui fait passer sa violence
structurelle pour un mécanisme d’auto-défense, et considère les élans de
résistance populaire comme un poison séditieux à combattre sur-le-champ ? Tirant
son inspiration de l’engagement des colleuses d’affiches féministes et nourri
d’échanges avec des adolescent·es lors d’ateliers de recherche, Puissant·es nous
entraîne sur les traces de trois jeunes héroïnes contemporaines, aux prises avec
la brutalité du monde. Rassemblées dans l’espace public, elles décident de
rompre avec l’impuissance et de faire converger leurs combats pour mener une
action considérée comme illégale : inscrire leur révolte sur les murs de la
ville. Un groupe solidaire qui les renforce, et au sein duquel ces figures
opprimées vont peu à peu mettre leurs corps en jeu. Des corps à nouveau habités,
instinctifs et agiles, qui fusent, se soulèvent, courent, escaladent les
obstacles et déchirent les interdits. Des gestes qui résistent et se déploient,
porteurs d’une force insoupçonnée qui transforme leur rapport au monde et leur
sert de tremplin pour retrouver la joie.
Sur le plateau, les comédiennes Annette Gatta, Sophie Linsmaux et Coralie
Vanderlinden, qui signe également la mise en scène de cette nouvelle création de
la Compagnie 3637, tissent un imaginaire lumineux et combattif, d’une immense
liberté, qui mobilise aussi bien les jeunes spectateur·ices que les publics
adultes. Entourées de leur équipe, elles incarnent ce récit porteur
d’alternative, qui s’infiltre dans les brèches de notre époque pour documenter
une forme contemporaine de militantisme et questionner nos espoirs et nos
indignations. Entre poésie brute et images fortes, passages musicaux et
chorégraphies des corps en lutte, Puissant·es nous plonge au cœur d’une
expérience intime et sensorielle, qui ravive en nous une envie certaine
d’émancipation.
Entre danse, musique et humour ravageur, une inventivité sans borne, au service
d’un pur moment de jubilation théâtrale.
Paysan enrichi, George Dandin a épousé Angélique, fille de Monsieur et Madame de
Sotenville, un couple d’aristocrates désargentés. En échange de sa fortune, il a
pu obtenir ce qui lui faisait défaut : un mariage, un rang, et surtout un titre,
« Monsieur de la Dandinière ». Pourtant, rien ne se passe comme il l’avait
espéré. Refusant cette union qui lui fait honte, son épouse le délaisse, et ses
beaux-parents n’ont de cesse de lui faire comprendre qu’iels ne pourront jamais
appartenir au même monde. Un jour, voyant Angélique tomber sous le charme d’un
gentilhomme de passage dans la région, George tente maladroitement de démasquer
sa femme pour rompre leur mariage, ce cruel marché de dupes qui le rend si
ridicule. Mais la situation finit par se retourner contre lui…
Trublion incontournable de la scène belge francophone, la Clinic Orgasm Society
nous a habitué·es depuis plus de vingt ans à son univers haut en couleur, d’une
liberté déjantée. Une façon irrévérencieuse d’aborder la création de plateau,
volontiers exubérante et toujours extraordinairement festive. Jamais repu de
nouvelles aventures théâtrales, le duo formé par Ludovic Barth et Mathylde
Demarez a cette fois-ci décidé, pour la toute première fois, de se confronter à
un texte de répertoire, et non des moindres : George Dandin. L’une des pièces
les plus sombres de Molière, portrait au vitriol d’une société ensablée dans des
règles et des convenances sociales écrasantes. Une farce tragique, aussi drôle
que cruelle, sur le destin d’un homme impuissant et désespéré, pris dans un
naufrage sans fin entre deux mondes qui ne parviennent pas à se rencontrer.
Couronné meilleur spectacle de l’année 2022 aux prix Maeterlinck de la Critique,
le « Grand Divertissement Royal de la Clinic Orgasm Society » fait son retour au
Varia, où nous nous réjouissons de le redécouvrir, en co-présentation avec les
Halles de Schaerbeek. Musique live, costumes délirants, chorégraphies endiablées
: ce George de Molière s’autorise toutes les outrances. Une relecture jouissive
et iconoclaste, comme un pied de nez au classicisme, qui malmène les stéréotypes
sexistes et les totems sociaux. L’histoire d’un monde qui tourne en rond sur
lui-même, jusqu’à en devenir fou, et perdre pied dans une hallucination d’un
humour ravageur. Clin d’œil malicieux à la pastorale musicale et dansée qui
encadre l’intrigue originale, ce carnaval férocement loufoque nous offre un
moment de pure jubilation théâtrale, servi par des interprètes d’une inventivité
folle.
Entre danse, musique et humour ravageur, une inventivité sans borne, au service
d’un pur moment de jubilation théâtrale.
Paysan enrichi, George Dandin a épousé Angélique, fille de Monsieur et Madame de
Sotenville, un couple d’aristocrates désargentés. En échange de sa fortune, il a
pu obtenir ce qui lui faisait défaut : un mariage, un rang, et surtout un titre,
« Monsieur de la Dandinière ». Pourtant, rien ne se passe comme il l’avait
espéré. Refusant cette union qui lui fait honte, son épouse le délaisse, et ses
beaux-parents n’ont de cesse de lui faire comprendre qu’iels ne pourront jamais
appartenir au même monde. Un jour, voyant Angélique tomber sous le charme d’un
gentilhomme de passage dans la région, George tente maladroitement de démasquer
sa femme pour rompre leur mariage, ce cruel marché de dupes qui le rend si
ridicule. Mais la situation finit par se retourner contre lui…
Trublion incontournable de la scène belge francophone, la Clinic Orgasm Society
nous a habitué·es depuis plus de vingt ans à son univers haut en couleur, d’une
liberté déjantée. Une façon irrévérencieuse d’aborder la création de plateau,
volontiers exubérante et toujours extraordinairement festive. Jamais repu de
nouvelles aventures théâtrales, le duo formé par Ludovic Barth et Mathylde
Demarez a cette fois-ci décidé, pour la toute première fois, de se confronter à
un texte de répertoire, et non des moindres : George Dandin. L’une des pièces
les plus sombres de Molière, portrait au vitriol d’une société ensablée dans des
règles et des convenances sociales écrasantes. Une farce tragique, aussi drôle
que cruelle, sur le destin d’un homme impuissant et désespéré, pris dans un
naufrage sans fin entre deux mondes qui ne parviennent pas à se rencontrer.
Couronné meilleur spectacle de l’année 2022 aux prix Maeterlinck de la Critique,
le « Grand Divertissement Royal de la Clinic Orgasm Society » fait son retour au
Varia, où nous nous réjouissons de le redécouvrir, en co-présentation avec les
Halles de Schaerbeek. Musique live, costumes délirants, chorégraphies endiablées
: ce George de Molière s’autorise toutes les outrances. Une relecture jouissive
et iconoclaste, comme un pied de nez au classicisme, qui malmène les stéréotypes
sexistes et les totems sociaux. L’histoire d’un monde qui tourne en rond sur
lui-même, jusqu’à en devenir fou, et perdre pied dans une hallucination d’un
humour ravageur. Clin d’œil malicieux à la pastorale musicale et dansée qui
encadre l’intrigue originale, ce carnaval férocement loufoque nous offre un
moment de pure jubilation théâtrale, servi par des interprètes d’une inventivité
folle.
Quel feu nous réveillera ? Comment donner corps à tout ce qui nous indigne ?
Empoignant ces questions à bout de bras, Les Filles du Renard Pâle s’élancent
sur le fil pour en découdre avec tous les nœuds qui leur enserrent la gorge. En
scène, 3 circassiennes & 2 musiciennes vont chercher l’équilibre du groupe,
dépasser leurs discordes, pour incarner peu à peu la révolte qui enfle &
vrombit. « La révolte naît du spectacle de la déraison », écrivait Camus.
Funambules ou acrobates dans une roue giratoire, ces créatrices s’engagent
corporellement &et émotionnellement : leur poème rock devrait soulever la rage
qui est en vous. [A partir de 8 ans]
À ce titre, nous collaborons étroitement avec UP - Circus & Performing Arts, qui
met tout son savoir-faire, depuis près de trois décennies, pour accompagner en
Belgique et à l’international la nouvelle génération vibrante des arts du
cirque. Cette saison, avec elleux, nous aurons la joie de co-produire le
magnifique spectacle de Sarah Devaux, Plonger, dont la création aura lieu en
décembre 2023 au Théâtre Varia.
Nous accueillerons également sur nos scènes plusieurs artistes invités dans le
cadre du UP Festival qui, pour sa 18ème édition, mettra Bruxelles en
effervescence du 21 au 30 mars 2024. Restez à l’affût, la programmation
détaillée du Festival, au Varia et hors les murs, sera dévoilée au cours de la
saison !
« J’ai toujours adoré les histoires que les chansons racontent et j’ai toujours
adoré les histoires des gens. Ce concert-spectacle réunit les deux. »
Une chanson vous trotte dans la tête et des souvenirs, des sentiments, des
odeurs, des images débarquent sans crier gare. Une rengaine, un couplet ou deux,
inusables, ont le pouvoir de vous accompagner des années durant, de vous donner
la pêche ou de vous remuer les tripes… Pour Marie Lecomte, les chansons et les
musiques sont intimement liées à des moments de vie. Voilà pourquoi elle s’est
lancée dans ce projet : raconter l’histoire de la chanson préférée de quelqu’un,
l’interpréter sur scène avec deux musiciens et recommencer avec d’autres
histoires, d’autres chansons.
Dans chaque ville où le spectacle est joué, elle part d’interviews de personnes
de tous âges et de tous horizons pour composer une partition différente. Les
chansons sont ainsi une manière de recueillir des paroles intimes et de les
mettre en lumière pour raconter une partie de vie, un quotidien, de petites ou
grandes histoires personnelles.
Alors, musique ! Et dites-nous, pour vous, quelle est la plus belle chanson du
monde ?
Férocement drôles et poétiques, les aventures d’un employé de bureau, glissant
dans les méandres inconnus de l’univers qui l’entoure.
Pour Stanley, les jours se suivent et se ressemblent. Salarié numéro 427 d’une
entreprise qui l’emploie pour s’asseoir devant un écran d’ordinateur et presser
des boutons sur un clavier, il effectue un travail bien ordinaire, une monotonie
aussi douillette que rébarbative, dans laquelle il doit se contenter d’obéir
sans broncher aux instructions précises qui lui sont données. Mais que se
passe-t-il pour Stanley lorsque, soudain, une petite pierre se glisse dans le
mécanisme hautement rôdé de son quotidien ? Portrait d’un employé de bureau au
destin tout sauf banal, qui glisse lentement de sa routine pour se laisser
emporter dans un dédale aussi drôle qu’effrayant. Une sortie de route
jubilatoire, pour explorer les failles insoupçonnées d’une vie moins tranquille
qu’elle n’en a l’air…
Depuis plusieurs années, l’auteur et metteur en scène Simon Thomas creuse un
sillon réjouissant, vers un théâtre de l’absurde résolument contemporain. Pour
cette création, il s’est librement inspiré de The Stanley Parable, un jeu vidéo
dans lequel les participant·es se glissent dans les pas d’un agent de bureau,
chargé d’effectuer les ordres dictés par son employeur. S’iels respectent
docilement les consignes, l’expérience s’achève rapidement et sans surprise. En
revanche, s’iels refusent de suivre ce chemin tout tracé, iels découvrent petit
à petit un monde parallèle, semé d’embuches et d’évènements inattendus. Puisant
dans l’univers geek de cette fiction interactive, le spectacle s’en éloigne pour
se jouer malicieusement de nos attentes, à travers l’histoire d’un homme aux
prises avec les non-sens de l’existence.
Entre humour féroce et mélancolie, une infinie variation d’incidents loufoques
et de couacs hilarants transforment le quotidien répétitif de ce héros en un
véritable parcours d’obstacles, aussi cauchemardesque que salvateur. Seul sur
scène, Clément Thirion met tout son talent comique au service d’une partition
gestuelle millimétrée, pour incarner ce clown mutique et solitaire, explorant
les méandres d’un monde qui dérape sans fin. Consacré meilleure création
artistique et technique aux Prix Maeterlinck de la Critique en 2022, Stanley
nous entraîne dans une magie pleine de suspense, qui flirte parfois avec le
gore, sans jamais se départir de sa poésie étrange et singulière. Un spectacle
peuplé d’apparitions inquiétantes et de rebondissements inextricables, où de
banals objets de bureau nous donnent des sueurs froides, toujours prêts à nous
catapulter dans une autre dimension.
Cette fabrique s’articule autour d’un atelier, d’un goûter et du spectacle. Une
description précise est à venir.
La participation à la Fabrique est accessible aux adultes et aux enfants dès 9
ans. Les enfants doivent être accompagné·es d’un adulte. Maximum un adulte
présent par enfant.
Pour rappel, qu'est-ce qu'une Fabrique ?
Dans le prolongement de plusieurs spectacles, les Fabriques vous offriront
l’opportunité d’entrer au cœur des processus de création. Ces rendez-vous
ludiques et privilégiés vous permettront de rencontrer les artistes
programmé·es, pour amorcer avec elleux un dialogue intime en amont du temps de
la représentation, découvrir leur savoir-faire de l’intérieur et expérimenter un
pan de leur méthode. Des intervenant·es choisi·es orchestreront ces ateliers,
entre adultes ou en famille, autour d’un verre ou d’un goûter.
Qui peut participer aux Fabriques ?
Les Fabriques sont des moments de découverte artistiques qui s’adressent à un
public non-professionnel des arts de la scène. Aucun pré-requis n’est nécessaire
pour y participer.
Un secret peut-il tenir bien longtemps, quand un·e enfant décide de partir sur
ses traces ?
Yves était un grand magicien. Et puis, un beau jour, il a voulu réaliser le tour
de trop : « La Grande Disparition » … Et il a raté son coup. Depuis, rien n’est
plus comme avant. Ses petits numéros sont devenus désuets et sa fille, Louison,
en connaît par cœur toutes les ficelles. Pourtant, il en reste un qu’elle n’a
jamais réussi à comprendre jusqu’au bout : c’était quoi, cette histoire de
disparition ? Elle a beau essayer d’en parler avec Yves, ce dernier se dérobe
toujours, préférant s’enfermer dans sa propre illusion et jouer aux échecs en
compagnie d’un étrange personnage, avec qui il passe le plus clair de son temps.
Mais Louison n’est pas du genre à lâcher l’affaire : face aux silences de son
père, elle va tout essayer pour le démasquer, par-delà les fêlures qu'il cherche
à lui cacher...
Après Foxes, présenté au Varia la saison dernière, la Compagnie Renards / Effet
Mer continue de nous émerveiller, avec une nouvelle fiction intime et remplie de
tendresse. L’histoire d’un adulte, empêtré dans ses doutes et ses silences, et
d’une enfant qui, pour grandir, va chercher à percer ses arcanes, pour renouer
le dialogue avec lui. Comment réparer cette relation, abîmée par l’absence de
réponses ? Comment dissiper le brouillard des non-dits, pour retrouver la joie
d’être ensemble ? Une véritable quête initiatique, au fil de laquelle cette
jeune héroïne va explorer les méandres parfois sinueux de l’existence, pour
découvrir les zones d’ombre d’une figure paternelle aussi complexe
qu’attachante, un homme craquelé de toutes parts qui, sans vraiment se l’avouer,
a besoin de sa fille pour retrouver son chemin.
Dans un univers visuel enchanteur, les trois interprètes de Tadam creusent un
sillon poétique entre l’enfance et le monde des adultes, au sein duquel le réel
et l’illusion s’entrechoquent sans cesse, pour dévoiler le merveilleux sous
toutes ses coutures. Aussi drôle qu’audacieuse, cette fable est aussi émaillée
de métaphores sensibles, qui élargissent le champ de nos interprétations. S’il
est question d’échecs, il ne s’agit pas simplement de ceux auxquels on joue,
mais également de ceux que l’on cherche à oublier, par honte, ou par peur. Tous
ces petits ratés, ces moments de faiblesse, ces discrets renoncements que l’on
préfèrerait cacher mais qui, pourtant, nous constituent. Et si, pour mieux nous
reconstruire, nous commencions par accepter nos failles ? Spectacle réparateur
et lumineux, Tadam nous rappelle qu’au fond de nos cœurs sommeille le plus grand
des pouvoirs magiques : la richesse de notre imaginaire, et la puissance de
notre vulnérabilité.