Originaire du pays de Shakespeare, c’est pourtant en France que Dan Jemmett a
choisi de s’installer pour concevoir la grande majorité de son œuvre.
Avec une mise en scène inaugurale d’Ubu roi en 1998, sa carrière n’a cessé de
s’ennoblir. Grâce à des réalisations audacieuses telles que Presque Hamlet au
théâtre national de Chaillot et à de prestigieuses collaborations, son œuvre
s’est hissée comme une composante majeure du paysage théâtral. Et, pour sa toute
première fois aux Nuits, l’auteur arrive en grande pompe avec la première
mondiale de la pièce de Rémi De Vos, Tachkent !
Tachkent, c’est “l’éviscération méchamment drôle de l’artiste et de son
processus créatif ”, énonce Dan Jemmett. Imaginez un dramaturge célèbre et
vieillissant se vautrant, à la fin de sa vie, dans son humeur maussade.
Imaginez-le s’insurgeant contre les metteurs en scène qui, selon lui, ont tout
au long de sa carrière massacré ses pièces. Pis, ils ont aussi bafoué la
reconnaissance de son génie artistique. Imaginez maintenant sa femme (la
propriétaire effrontée d’un salon de caniches), son ex-femme (une actrice
célèbre et sentimentale) et un acteur amateur (qui a joué un petit rôle dans
l’une de ses premières pièces) tentant de l’extraire de ce sentiment de haine
primaire et de la rhétorique qui en découle.
De prime abord, ces trois personnages semblent lui apporter soutien et
réconfort. Mais, coup de théâtre ! Les apparences s’étiolent et les basses
convoitises des uns et des autres mettent en lumière leur mesquinerie. Entre
joutes verbales, guerre d’ego et violentes explosions, le rythme est incisif et
rien ne peut stopper la machine en route.
Si l’absurdité de la situation donne à sourire, la métaphore de fond ne s’en
voit pas pour autant amoindrie. Puisque l’auteur vit par et pour la
reconnaissance de ses pairs, que reste-t-il lorsque son entourage ne le
considère plus ?
L’expérience promet d’être mémorable avec une distribution de haute voltige :
Valérie Crouzet, Clotilde Mollet, Grégoire Oestermann et Hervé Pierre,
formidable acteur venant tout juste de se retirer de la Comédie-Française. Le
quatuor ira valser dans les profondeurs et les contradictions de l’âme humaine.
Théâtre la Renaissance
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Quoi de mieux qu’un opéra pour parler de sujets brûlants ! Alors que l’on voit
réapparaître les pensées conservatrices et moralisatrices, cette farce
grotesque, écrite après la Révolution française, interroge les mœurs et l’ordre
établi. Lors de sa création en 1879, à l’heure où l’éducation publique est
vivement discutée (Jules Ferry est alors ministre de l’Éducation nationale),
chant, théâtre et danse se mêlent pour créer un hymne joyeux et communicatif, et
faire face à l’obscurantisme avec plaisir, légèreté et frisson, sans y penser…
Le comte Gontran de Boismassif et Hélène de la Cerisaie sont deux jeunes mariés.
Issus de très bonnes familles, ils ont reçu la meilleure éducation qui soit.
Pourtant, le soir de ses noces, Gontran ne semble pas savoir ce que doit faire
un époux avec sa femme. Il fait venir Maître Pausanias, son précepteur, pour
essayer de combler ce manque…
À partir de cet opéra bouffe, œuvre méconnue de Chabrier, Quentin Gibelin et
Alice Masson créent une comédie musicale jouant sur le trouble des genres grâce
au travestissement du cabaret, au jeu explosif de la Commedia dell’arte, aux
paillettes du music-hall et aux costumes kitchs. Tel un homme-orchestre,
Luc-Emmanuel Betton arrange les partitions d’Emmanuel Chabrier, jonglant
habilement entre piano, violoncelle, orgue de barbarie et casseroles…
Le spectacle s’ouvre sur trois instants de vie, très concrets, qui pourraient
n’en être qu’un : l’attente anxieuse d’une réponse à un message SMS, la peur
d’un conjoint qui a peut-être deviné la trahison de son épouse, un règlement de
compte entre une fille et son père... Trois êtres en implosion dans trois
situations explosives. Un seul texte dit par trois femmes. Des femmes multiples,
plurielles.
Le texte de David Mambouch est vif et incisif, une descente en schuss qui
s’accélère. La performeuse britannique Alwynne Pritchard, l’actrice Anne Ferret
et la danseuse Laura Frigato lui donnent corps avec éclat. La mise en scène de
Philippe Vincent suit cet emballement, portée par une rythmique inspirée de la
musique de Steve Reich, It’s gonna rain, la gamme de Shepard ou encore eternal
accelerando de Jean-Claude Risset.
La pensée des personnages s’exprime sous tension et les voix qui nous
parviennent nous disent toutes la même chose : nous sommes à la fin d’un monde,
la fin de leur monde. Une œuvre, non pas sur la fin de notre civilisation, mais
bien un spectacle de débordement, comme une vague, une goutte d’eau qui déborde
au milieu de milliards d’autres gouttes d’eau…
Deux sœurs que tout oppose se retrouvent au lendemain de la mort de leur mère.
Lucia, l’aînée, a choisi de quitter la maison familiale des années auparavant
pour vivre sa vie. Élisabeth, elle, est restée pour poursuivre l’héritage
maternel, sacrifiant ainsi ses rêves et désirs.
La nuit qu’elles passent ensemble est traversée de fantômes, celui de leur mère,
ceux des femmes de leur famille et ceux des figures littéraires qui les
accompagnent depuis toujours. C’est une étrange nuit de deuil, hymne intime à la
vie et à la mort. Au jour naissant, de nouvelles vies s’ouvrent pour les deux
sœurs réconciliées avec elles-mêmes.
Le livret de Carole Thibaut convoque une distribution exclusivement féminine.
Camille Rocailleux choisit le motif réconfortant de la berceuse pour proposer
aux deux musiciennes son écriture musicale. À partir de chansons issues de la
culture populaire ou du grand répertoire, il développe un discours musical
jusqu’à s’émanciper de l’œuvre d’origine.
Musiques, textes et voix enfantent un hymne à la mère, riche des couleurs et des
timbres savoureux d’un trio vocal singulier. Un voyage sensible dans les
méandres de toutes les figures maternelles qui hantent nos mémoires.
Travestissement burlesque, roueries et allusions triviales, rien ne manque à
Livietta Livietto. Sur la musique de Pergolèse (Livietta e Tracollo - 1734), qui
renvoie à la commedia dell'arte, Les Nouveaux Caractères font se rencontrer la
musique baroque et l'univers des clowns, dans une adaptation vitaminée qui
traite de la liberté d'expression et de la question du genre. Durée : 1h à
partir de 10 ans
Carrousel des moutons, c'est voir les yeux grand fermés un voyage au pays des
merveilles où l'impossible devient réel. Carrousel aussi délicat qu'une boite à
musique, où la fragile ballerine est une acrobate décalé et le piano, un
partenaire mélodique et acrobatique d'un spectacle muet qui fait tourner les
têtes.Ce qui débute comme une idée un peu folle, devient réalité : un piano à
queue, objet magique, prend vie…. Décor, ambiance, techniques, histoire, se
nouent autour. Les deux artistes nous emmènent se promener au cœur de leur
fantaisie. Pour que chacun puisse tendre la main à leurs rêves. Des techniques
circassiennes époustouflantes, une musique composée par Alain Reubens, la grâce
de la pianiste : tout est réuni pour que la magie opère.Elle, au piano,
gracieuse et rêveuse, oscillant entre musique cadencée et berceuse. Lui,
acrobate en pyjama aux allures de Petit Prince, dans le piano, quand il n’est
pas dessus ou dessous. La pianiste et l’acrobate nous emmènent dans une drôle
histoire de moutons à dormir debout où le piano s’envole et le balai se
transforme en trapèze. Des amis Belges, malicieux et facétieux, un univers de
saltimbanques au pays du marchand de sable.
L’orchestre d’hommes-orchestres (LODHO) est un collectif d’artistes musiciens
indisciplinés (musique, théâtre, performance, danse, arts urbains, etc.) formé à
Québec en 2001. Symbolisé par le personnage de l’homme-orchestre (sorte d’homme
à tout faire sans talent particulier sauf celui de pouvoir tout faire en même
temps… un peu), leur travail repose sur des performeuses et des performeurs, des
actrices et des acteurs, qui sont aussi chanteuses et chanteurs, musiciennes et
musiciens. À moins que ce ne soit le contraire.Et ce sont aussi des inventrices
et des inventeurs, des bricoleuses et des bricoleurs. Ils créent des
instruments, détournent et manipulent des objets et jouent la musique avec leurs
corps et leurs voix.Armés du répertoire riche en couleurs de Tom Waits, ils nous
proposent un événement digne d'un spectacle de foire ou d'un cirque musical en
utilisant près de cent objets et instruments inventés sur scène qu'ils martèlent
et caressent au cœur de tableaux vivants déraillés.Livrant un puissant hommage à
l'univers de Tom Waits, revisitant les arrangements et mélangeant les styles,
les six multiinstrumentistes délirants jouent l'un devant l'autre, l'un
par-dessus l'autre, s'échangent les instruments et les voix, se mettent les
doigts entre les cordes, les bâtons dans les roues, la corde au cou.