Fabrice Di Falco: le chant des castrats

Public survolté, femmes en état d'exaltation... Non, il ne s'agit pas d'un concert d'Elvis Presley ou de Michael Jackson. Cet enthousiasme débordant était suscité par la voix des castrats, les stars des scènes lyriques d'Europe du 17°et 18°siècles. Le conservatoire de Naples s'était fait une spécialité de ces chanteurs en opérant de jeunes gar?ons pour qu'ils conservent leur voix aigüe d'enfant, ainsi qu'on a pu le découvrir en 1994 dans le film d'Alain Corbiau ?'Farinelli''.

Leur voix étrange, douée d'un pouvoir de séduction incomparable, n'était ni celle d'une femme, ni celle d'un homme, ni celle d'un enfant mais une fusion des trois.

Aujourd'hui, c'est la voix des contre-ténors qui se rapproche le plus de cette tessiture disparue à jamais. Le répertoire dédié aux plus fameux castrats par les meilleurs compositeurs de leur temps est devenu celui des contre-ténors qui, en développant une technique particulière, se sont dotés de cette voix aiguë fascinante, découverte par le grand public dans les années soixante, grâce au contre-ténor anglais Alfred Deller.

Dimanche 16 février (16h), à Pamiers, c'est le contre-ténor Fabrice Di Falco qui fera revivre le chant des castrats sur la scène de la salle Aglaé Moyne, écrin parfait pour sa voix singulière, une tessiture à la croisée du soprano et du contre ténor.

Né en Martinique, il est conforté dans sa vocation de chanteur lyrique lors de sa rencontre en 1998 avec la soprano afro-américaine Barbara Hendricks. Il vient en métropole pour se former au conservatoire de Boulogne-Billancourt puis au CNSMD de Paris.

En 2001, son interprétation de Néron dans Le Couronnement de Poppée, de Monteverdi, lui confère une renommée internationale et lance sa carrière. Dès lors, il va chanter dans le monde entier,

Accompagné par la pianiste japonaise Kazuko Iwashima, diplômée du CNSMD de Paris, Fabrice Di Falco propose un récital qui explore tout le répertoire de ces chanteurs mythiques : Les castrats au Vatican (Pergolese, Franck, Gounod) ; Les castrats à l'opéra (Haendel, Purcell, Mozart) ; Les castrats et la musique du monde (Montsalvatge ; Gerwhin). Un autre monde !