UHODA JAZZ À LIÈGE PRÉSENTE
SNARKY PUPPY
Après plus d’une décennie de tournées incessantes et d’enregistrements dans
l’obscurité la plus totale, le quasi-collectif originaire du Texas s’est soudain
retrouvé considéré par la presse et le public comme l’une des figures majeures
du monde du jazz. Mais comme l’indiquent les noms des catégories dans lesquelles
le groupe a reçu ses cinq Grammy® Awards (meilleure performance R&B en 2014,
meilleur album instrumental contemporain en 2016, 2017, 2021 et 2023), Snarky
Puppy n’est pas exactement un groupe de jazz. Ce n’est pas un groupe de fusion,
et ce n’est certainement pas un groupe de jam. Il est probablement préférable de
suivre le conseil de Nate Chinen du New York Times, tel qu’énoncé dans une
discussion en ligne sur le groupe, de “les prendre pour ce qu’ils sont, plutôt
que de les juger pour ce qu’ils ne sont pas”.
Snarky Puppy est une sorte de collectif qui compte jusqu’à 20 membres en
rotation régulière. À la base, le groupe représente la convergence de la culture
musicale américaine noire et blanche avec divers accents du monde entier. La
caractéristique principale de la musique de Snarky Puppy est la joie de jouer
ensemble dans un effort perpétuel de développement créatif.
Snarky Puppy a toujours été un groupe qui donne la priorité au son de la
musique. Notre règle est que le son ne doit pas être le même qu’avant”, commente
League, qui poursuit : “la musique doit donner l’impression d’aller quelque
part.
Et il s’est déplacé quelque part, c’est certain. L’Empire Central World Tour,
qui a débuté aux États-Unis en avril 2022, a emmené le groupe dans 30 États
américains et 33 pays à travers le monde. C’est incroyable, mais pas du tout
surprenant, le chemin parcouru par Snarky Puppy depuis que dix amis se sont
réunis à l’université de North Texas en 2004. Cela soulève également la question
suivante : quelle sera la prochaine étape pour Snarky Puppy ? Pour les fans de
Snarky Puppy, la réponse à cette question est une perspective très excitante.
Line-up :
Michael League
Nate Werth
Bob Lanzetti
Larnell Lewis
Justin Stanton
Bobby Sparks
Maz Maher
Chris Bullock
Jay Jennings
MR GISCARD & JOANNA
Description
TICKETS DISPONIBLES LE 21 FÉVRIER À 11H
DOUBLE AFFICHE EXCEPTIONNELLE POUR LE REFLEKTOR
MR GISCARD
Il s’appelle monsieur Giscard. Il n’a jamais été centriste, ni président, et sûrement n’a développé aucun tropisme pour les diamants. Mais comme son prénom est Valery, il fut un temps où lorsque ses interlocuteurs lui demandaient la nature d’un tel prénom masculin, le jeune homme avait pour habitude de répondre : « Valery ? Comme le président ». Du coup c’était presque devenu naturellement un nom composé et c’est ainsi resté. Gonflé, c’est aussi une manière de s’attribuer une carte d’identité qui atteste d’une volonté de mettre de la distance et du décalage en toute chose. Monsieur Giscard, contrairement à son illustre roi républicain, a de quoi tenir ses promesses avec ce premier programme musical de cinq titres qui pourrait bien provoquer une révolution de velours dans le monde de la chanson française. L’art du décalage est partout chez ce jeune homme de 28 ans, ultra séduisant par sa nonchalance masculine et sa candeur virile.
JOANNA
Depuis la sortie en 2018 de son premier morceau “Séduction”, Joanna s’est affirmée comme une voix à la fois puissante et éthérée de la nouvelle scène pop française. Autodidacte et touche-à-tout, l’artiste, originaire de Rennes, s’est depuis fait remarquer grâce à Vénus, un premier EP entre mythologie, féminisme et R’n’B, et Sérotonine, un premier album narratif qui emmenait ses auditeurs et auditrices dans toutes les étapes d’une relation amoureuse, du premier regard à la déchirure, ainsi qu’à la renaissance. Aujourd’hui, elle revient avec WHERE IS THE LIGHT ?, un deuxième album au récit plus autobiographique. Plus intime et ancré, il marque un changement musical dans le parcours de Joanna.
De l’ombre à la lumière
C’est au cœur d’une dépression que WHERE IS THE LIGHT ? voit le jour. Il faut garder cette information en tête à l’écoute de cet opus, baigné dans une atmosphère singulière qui opère comme un remède nécessaire pour apaiser nos maux. WHERE IS THE LIGHT ? est imaginé comme un diptyque entre les ténèbres et la splendeur. Ou plutôt, comme un chemin, qui part des Enfers (citées dans “FIGHTING”, morceau d’empowerment par excellence), pour finir au-dessus des étoiles. Tout au long du disque, les morceaux les plus aériens, quasiment conçus comme des berceuses (comme “RÊVERIE” dont le piano, couplée au chant mystique de Joanna, ont un effet réparateur) laissent place à des chansons d’une intensité haletante, à l’image de “MÉTA DEUIL” et sa production hyperpop qui nous attrape et ne nous lâche pas.
Entre l’acoustique et l’électronique, WHERE IS THE LIGHT ne choisit pas. Ou plutôt, il choisit les deux, et apprend à les fondre ensemble, dans des suites d’accords tantôt vaporeux, tantôt acérés. Au piano succèdent les violons, puis les rythmiques rock et même techno, en passant par les synthétiseurs vintage choisis pour l’enregistrement de l’album. Rien n’a été laissé au hasard, jusqu’au moindre glitch : « Les rythmiques choisies sont puissantes, c’est pourquoi nous avons mixé beaucoup de batteries acoustiques avec des sonorités très électroniques, pour donner rendre les émotions physiques » déclare Joanna à propos des choix de production.
Rester authentique
À la première écoute, difficile d’ignorer que WHERE IS THE LIGHT ? transpire d’honnêteté. Là où Sérotonine imaginait le récit chronologique d’une histoire d’amour fictive, WHERE IS THE LIGHT ? est une œuvre complètement autobiographique, née du regard que l’artiste a osé poser sur elle-même, au cœur d’une période trouble. En partant de l’intime, Joanna raconte l’universel. L’histoire d’une reconstruction, ses hauts et ses bas, qui paraissent parfois insurmontables : « Je me suis retrouvée face à moi-même, et j’ai dû sortir de l’ombre pour rester en vie. C’est ce que raconte l’album : comment retrouver la lumière par soi-même ».
Pour ce faire, elle est pour la première fois dans son parcours, pleinement impliquée dans la composition et la production des titres. Après des années passées à observer les autres, à y toucher, un peu, de loin, Joanna s’est engouffrée dans les affres de la création musicale, afin de pouvoir prendre toutes les décisions par elle-même. En résulte 14 morceaux aux productions électroniques et acoustiques, parfois ultra-présentes et impérieuses, comme sur “L’ORAGE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI FORT”, mais aux mélodies qui savent aussi se faire plus discrètes pour laisser la voix se déployer. C’est notamment le cas du morceau “CE N’EST PAS SI GRAVE”, qui affirme le statut de vocaliste de Joanna, tout en exorcisant ses traumatismes.
WHERE IS THE LIGHT ? est un parcours semé d’embûches, emblème de la résilience, du lâcher prise et de l’acceptation. Il marque ainsi la renaissance d’une artiste qui a su regarder au plus profond d’elle-même pour faire naître une œuvre pleines de nuances, à écouter jusqu’à l’extase.