Description
En Épire, dans le nord-ouest de la Grèce, Rosalba Torres Guerrero et Koen Augustijnen ont découvert des chants traditionnels, les “miroloï”. Ces “lamentations” qu’entonnent les pleureuses lors des cérémonies de funérailles sont également jouées par des orchestres dans les fêtes populaires de la région. Menés par un clarinettiste à la technique souvent virtuose, les “miroloï” expriment la douleur des séparations, en raison d’un deuil, d’un exil ou d’un mariage. Dans le prolongement de Badke qui rassemblait des interprètes de Palestine autour d’une danse arabe locale, les deux chorégraphes réunissent neuf danseurs et danseuses grecs sur des “miroloï” interprétés par des musiciens épirotes. En partageant des émotions liées à des deuils personnels, en échangeant par le chant, les gestes, le regard et l’expérience vécue collectivement, la communauté qu’ils forment traverse puis dépasse le sentiment de perte. Du fond de la plainte Lamenta fait monter alors un chant et une danse de joie, dans l’obscurité briller la lumière.