Pour cette exposition monographique d’envergure, Alain Bornain (Genappe, 1965)
investit la salle Pierre Dupont de travaux anciens et nouveaux, l’ensemble
retrace son cheminement artistique des 25 dernières années.Actif depuis le
milieu des années 1990 et entretenant un rapport très actuel à l’image (aux
images), Alain Bornain ne s’est jamais cantonné à une seule catégorie plastique,
ni à un sujet unique. Par des moyens variés (peintures sur toile ou objets,
installations, dessins, parfois sur post-it ou papier à imprimante), l’artiste
évoque sans détours le rapport à la vie, à la mort, aux origines, à la mémoire,
à l’effacement, à la disparition, à la transmission ou à l’héritage. Son travail
n’esquive toutefois pas une dimension autobiographique, ni les préoccupations
propres au champ de l'art et leur inscription dans un système de références
picturales, en réactualisant certains thèmes historiques comme, par exemple,
celui de la Vanité.Qu’il s’agisse des séries Blackboards, Greyboards ou
Whiteboards – des toiles peintes à la manière de tableaux d'école –, ou de
portraits que l’artiste effectue au départ de photos (une nouveauté), les œuvres
d’Alain Bornain jouent habilement sur la confusion entre une image et son
support. Depuis toujours, un même procédé s’impose : celui d’explorer toutes les
potentialités qu’offrent les relations complexes que tissent la peinture et
l’écriture. Tandis que certaines toiles font la part belle à l’effacement du
sujet représenté, d’autres voient les mots et les chiffres s’entremêler,
suggérant des préoccupations plus larges qui dépassent le strict cadre de l’art.
Là réside sans doute toute l’ambivalence des œuvres d’Alain Bornain ; des œuvres
qui peuvent aussi bien se comprendre comme l’imitatio précise d’un objet ou d’un
sujet, porteurs de significations spécifiques, que comme un exercice pictural
qui consigne toutes les possibilités plastiques offertes par la
peinture.____Commissaire : Pierre-Olivier Rollin
Jean-Pierre Point | il y a quelque chose de beau dans les objets qui nous...
18februari 2023
-23april 2023
BPS22
BPS22, Boulevard Solvay 22, Charleroi, Hainaut 6000, Belgium
Description
Jouant subtilement des rapports de couleurs et usant d’une sensualité particulière aux matières, Jean-Pierre Point a produit des sérigraphies qui apparaissent comme autant d’illuminations du quotidien. L’exposition rassemble une cinquantaine d’œuvres produites entre les années 1970 et 2000. Des œuvres qui saisissent des moments intimes de la vie familiale de l’artiste et qui célèbrent la beauté simple du quotidien, trop souvent ignorée ou oubliée à force d’y être immergé.Jean-Pierre Point (1941-2023) porte un nom prédestiné pour embrasser la sérigraphie. C’est en 1968 qu’il découvre cette technique d'impression par superposition de points colorés qui lui permet de produire en série et de multiplier ce qu’il appelle des images d’images en retravaillant des photographies. À cette époque, il s’inscrit dans les mouvements critiques de mai 68 qui dénoncent notamment l’uniformisation des comportements par les mass media ainsi que, dans le domaine artistique, le modèle économique fondé sur la marchandisation d’objets uniques.Jean-Pierre Point participe alors d’un vaste mouvement de démocratisation de l’art. Il s’agit d’essayer de diffuser largement des œuvres d’art sous forme de multiples pour contrer l’élitisme des galeries et des musées. L’exemple le plus célèbre est les Suites Prisunic, à l'initiative de Jacques Putman; des recueils d’estampes originales d’artistes célèbres vendus 100 francs français (environ 15 €) dans les grands magasins du même nom. Et Point persévère en jouant au marchand ambulant dans les rues, placarde des affiches proposant, chez lui, ses sérigraphies à bas prix en espérant contourner le marché de l’art établi.« Mon travail sérigraphique s’inscrit dans ma réflexion sur le statut des originaux et des multiples dans notre consommation culturelle. Certaines œuvres sont uniques et non-reproductibles ; cela veut dire pratiquement toute la peinture depuis Lascaux. Mais d’autres disciplines sont riches et vraies, tout en étant au départ des multiples : le cinéma, la musique, etc. Personne ne viendrait à dire : "J’ai été voir un vrai Fellini" ou, après un concert, "J’ai entendu un vrai Beethoven." (... ) Multiple ou unique, le vrai problème est de distinguer une expression authentique d’un produit sans âme et d’éduquer à s’interroger sur ce problème. » Jean-Pierre Point, Conversation avec Vincent Cartuyvels, Éditions tandem, 2010.Dans plusieurs textes à vocation de manifeste, Jean-Pierre Point dénonce aussi le formatage visuel de l’époque, appauvrissant le regard par des habitudes de perception. L’ensemble de sa pratique sérigraphique va alors être une tentative pour inviter le regard à découvrir toutes les nuances chromatiques et poétiques de la reproduction artistique. Ainsi, sous une sérigraphie qui le représente dans son atelier aux murs couverts de ses œuvres, on peut lire :« (...) j’ai découvert que chaque photographie peut éclater en une infinité de variations. Mon travail consiste à produire de telles variations, c’est-à-dire à imprimer, avec trois clichés, des centaines d’images différentes. J’aimerais vous montrer ces images (...) Vous pourrez éprouver les variations illimitées d’une image photographique, libérées des conventions de la reproduction : produire des images -ou les regarder- est aussi une manière de vivre et implique un changement dans nos habitudes mentales. »____Commissaire : Pierre-Olivier RollinExposition du 18.02 au 23.Vernissage le 17.02.2023
Date info
Mardi: de 10:00 à 18:00. Mercredi: de 10:00 à 18:00. Jeudi: de 10:00 à 18:00. Vendredi: de 10:00 à 18:00. Samedi: de 10:00 à 18:00. Dimanche: de 10:00 à 18:00. Du 18 février au 23 avril
Tickets
Info:
Adultes : 6 € | Seniors et groupes à partir de 10 personnes. : 4 € | Étudiants et demandeurs d'emploi. : 3 € | -12 ans : 0 €