Théâtre Les Tanneurs

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********** Français ********** Dans un quartier résidentiel aux abords d’une ville, nous suivons les trajectoires d’une dizaine de personnages à travers des nœuds de tensions multiples et des conflits sociaux générationnels. Ce microcosme au quotidien tranquille se découvre de nouvelles peurs et angoisses à la suite d’un événement extraordinaire. Véhiculant échecs, fantasmes et souvenirs, cet épisode va bouleverser la vie du voisinage. Chacun·e devra négocier avec plus ou moins de réussite la finitude de son existence. Poursuivant le travail collectif de mise en scène entamé dans leurs précédents spectacles, la compagnie Fany Ducat développe pour ce nouveau projet une dramaturgie plus cadrée avec un texte écrit à six mains. "Harmony" permet de faire coexister une multiplicité de lieux dans un même espace scénique au service d’un récit rythmé. Le spectacle mélange les codes et les genres, souhaite surprendre en articulant son histoire autour de sujets contemporains comme la paranoïa, le complotisme et la sécurité, mais aussi à l’aide de sujets plus intimes tels que la famille, le passage à la vie adulte, la séparation amoureuse… En traitant ces sujets sociétaux et intimes de manière absurde mais sans cynisme, le spectacle nous permet de rire de ces conflits. ********** Nederlands ********** Geïnspireerd op de wereld van grafische romans, stelt de compagnie Fany Ducat in "Harmony" een mozaïekvormig verhaal voor. De voorstelling dompelt ons onder in de dagelijkse mechanismen van een groep individuen tot een gebeurtenis hun gewoonten overhoop haalt. ********** English ********** Inspired by the universe of graphic novels, the company Fany Ducat proposes in "Harmony" a mosaic narrative. The show transports us to the daily mechanisms of a group of individuals before an event upsets their habits.
********** Français ********** Dany nait aux abords du lac Saint-Jean au Canada, dans un milieu rural et isolé. Gurshad voit le jour dans la République islamique d’Iran où il passe les douze premières années de sa vie. L’art les a réunis, alors que tout, à commencer par leurs origines, était prédestiné à les éloigner. Qu’est-ce qui prépare à devenir artiste dans un contexte où rien ne s’y prête ? Le spectacle convoque les personnes-clés et les moments-pivots qui les ont fait devenir ceux qu’ils sont aujourd’hui. À partir d’une liste de personnes – famille, premières amours, ami·es, voire ennemi·es – et de lieux qui ont marqué les ébats et les combats de leur jeunesse, Dany et Gurshad se donnent pour mission de remonter le fleuve de la vie de l’autre à contre-courant, afin de réaliser un portrait inédit l’un de l’autre. Rassemblés par des visions du monde proches, Dany et Gurshad sont parcourus par des obsessions communes comme l’autofiction et le récit intime inextricablement lié à la grande histoire, l’importance accordée aux voix marginales ou encore l’identité. Pour ce projet, ils s’entourent tous les deux de leurs collaborateur·rices historiques pour une mise en commun de leurs savoir-faire. Rencontrer l’autre sur un plan plus intime est un puissant moteur de création. Dany et Gurshad s’offrent mutuellement les clés de leurs archives personnelles. En parlant de l’autre, on finit inévitablement par parler de soi, mais aussi et surtout des autres. Par-delà les océans, les récits intimes et politiques se lient et trouvent un écho universel. En co-présentation avec le Kunstenfestivaldesarts. ********** Nederlands ********** "Sur tes traces" is een duo-portret van twee kunstenaars, Gurshad Shaheman en Dany Boudreault. Met deze kruising tussen reisdagboek en identiteitsstudie geeft de voorstelling een ongecensureerde inkijk in hun intieme wereld en brengt een verhaal dat zich afspeelt in drie continenten. ********** English ********** "Sur tes traces" is a twin portrait of two artists, Gurshad Shaheman and Dany Boudreault. With this cross between a travel diary and a identify study, the performance grants an uncensored insight into their intimate world and presents a story set across three continents.
********** Français ********** Si iels inscrivent cette création dans les traces de leur premier spectacle, c’est moins d’un point de vue formel que dans le désir d’y traiter « des strates d’imaginaires ». Avec une équipe d’actrices et d’acteurs complices, iels empruntent un chemin fracturé qui les intéresse par les risques et joyeux étonnements qu’il présage. L’action se déroulerait devant l’ancien palais d’une grande ville fantasmée et archaïque, où le soleil est rude, la mer toute proche et où se côtoient désirs, orages et couleurs. Ce palais aurait gardé de son histoire et de sa mémoire sa fonction de lieu d’annonce et de parole. De lieu de pressentiment et d’angoisse, aussi… ********** Nederlands ********** Na "Des caravelles et des batailles", werken Éléna Doratiotto en Benoît Piret als duo verder aan het onderzoek rond hun bijzondere theatertaal, strevend naar het uitdiepen van bepaalde van zijn karakteristieken zoals de evocerende kracht van woorden, de vrijheid van het spel en de spanning tussen beide. ********** English ********** After "Des caravelles et des batailles", Éléna Doratiotto and Benoît Piret are continuing their probe into a singular form of theatre writing, with the desire to explore some of its characteristics in more detail, such as the evocative power of words, the freedom of play and the tension between the two.
********** Français ********** Loin d’un best of de redites narcissiques ou nostalgiques, Thierry Smits explore à travers une dizaine d’actes dansés et/ou performatifs la rencontre de son corps avec autant de dispositifs minimalistes extraits et recyclés de ses créations ou de ce qui les a inspirées. Disposés comme une installation de matériaux d’atelier en attente d’être activés sur le plateau, ces fragments, objets, lumières, costumes, forment un intriguant parc d’attractions, un « parcours d’agilité » source de métamorphoses humoristiques ou méditatives. Sacs en cuir noirs, table sur roulette, néons colorés, tournette, corde, mais aussi micros suspendus, écran vidéo mobile… autant de « madeleines » pour les publics fidèles, détournées pour toutes et tous en nouveaux rings d’affrontement des pulsions du corps face à l’entropie qui les menace. ********** Nederlands ********** Zijn 60 lentes en om en bij de 40 choreografieën vieren, door zich – zoals in zijn beginperiode - alleen op het podium te wagen, dat is de nieuwe challenge van Thierry Smits met zijn "Vanishing Act" waarin hij zijn artistiek parcours laat weergalmen in energie en uitputting, vreugde en bitterzoete meditaties. ********** English ********** To celebrate his 60th birthday and almost 40 choreographies, by venturing onto the stage alone, as he did in his early days, is Thierry Smits’ new challenge with his "Vanishing Act", where he reflects on his artistic journey in energy and exhaustion, joy and bittersweet meditations.
********** Français ********** Cette nouvelle création de la Cie Abis démarre d’une recherche sur des photographies de paysages, incluant des présences humaines à différentes échelles. Une forme de fascination est née pour ces hommes et ces femmes seul·es au monde, traversant ces paysages naturels. Tout en se nourrissant de l’aspect esthétique de ces images, le projet cherche à recréer sur scène la sensation de vertige qu’elles procurent. En utilisant un espace vide qui évoque de manière abstraite la nature, le chorégraphe donne une vraie place à l’écriture physique et à la composition des corps sur scène, seuls éléments scéniques. Avec "Paysage", Julien Carlier poursuit sa recherche d’écriture du mouvement qui combine des techniques de breakdance/hip-hop avec des influences d’autres danses. Corps déplacés, motivation, mouvements contre résistance, horizontalité, solitude, chemins complexes, verticalité, endurance, situations périlleuses, fatigue des corps, animalité, concentration, gravité, groupe à l’unisson, espoir… La chorégraphie, qui rassemble toutes ces notions, est centrée sur la marche et l’action de traverser. Comment un corps se déplace-t-il dans un espace inconnu ? La danse explore le rapport du corps avec l’espace, ainsi qu’avec les éléments naturels. Temps qui s’étire avec des slow motion, détails zoomés, travellings permettent d’être proche ou loin de ces corps en tensions et révèlent leurs forces et leurs fragilités. La recherche explore également un état proche de la transe et s’étend au rôle du groupe qui crée l’ébauche d’une tribu cheminant ensemble. En toile de fond, Julien Carlier parle de ce fantasme, dans notre société hyper technologique, de se reconnecter avec la nature et soi-même. Mais le paradoxe demeure car ces moments d’excursion riment aussi avec sentier bien balisé, matériel, technologie et au bout du chemin, le confort qui revient. ********** Nederlands ********** "Paysage" volgt het traject van een groep van wandelende dansers, met rugzak en in wandeloutfit. Ze hebben hun cocon verlaten om de wereld te gaan verkennen, buiten hun comfortzone en om zich te verliezen in een territorium zonder duidelijk afgebakende grenzen. ********** English ********** "Paysage" follows the journey of a group of dancers on the move, dressed in outdoor clothes and carrying backpacks. They have left their cocoons and set out on a journey across the world, out of their comfort zones, and lose themselves in a territory without clear boundaries.

Past events

En s’emparant de la pièce Orphans du dramaturge britannique Dennis Kelly, STAN bouscule les questions morales. Le collectif nous plonge au cœur d’une soirée où la fête tourne rapidement au vinaigre. Animé par une profonde recherche de la sincérité, STAN prend appui sur l’écriture corrosive de l’écrivain anglais pour mener une exploration de la cruauté sociale d’aujourd’hui, de la violence dissimulée au sein d’une intimité familiale. Helen et son mari Danny célèbrent chez eux la seconde grossesse d’Helen, mais leur dîner est interrompu par l’arrivée du frère d’Helen, Liam. Couvert de sang, il affirme avoir trouvé dans la rue un jeune homme blessé. Mais à mesure que Danny et Helen le questionnent, l’émotion s’estompe et l’innocence du jeune homme s’évapore. La vérité de Liam se teinte alors d’ambiguïté. À travers des dialogues chaotiques et réalistes, rendant sur un ton très naturel la communication hachée et trébuchante entre individus, Dennis Kelly dénoue minutieusement un dilemme moral. La frontière entre le bien et le mal y est extrêmement ténue. Les comportements irréfléchis de chacun·e sont une métaphore d’une discussion plus vaste sur le racisme, la discrimination et la dislocation sociale. Orphans devient ainsi une réflexion alarmante sur notre aptitude, à toutes et tous, à nuire aux autres. « L’homme est un loup pour l’homme », disait Thomas Hobbes. Grâce à l’intense présence de STAN, le grondement sourd du texte de Dennis Kelly trouve un écho mordant et la fiction n’en révèle que plus amèrement l’aveuglement du réel. « Maybe there’s no good and evil. Just mistakes and not mistakes. »
********** Français ********** « Fuck Me et puis Love Me. Baisons d’abord, puis parlons d’amour. Le sexe est corps. L’amour n’est pas tant un corps qu’un temps. Ou peut-être que l’amour est un corps qui retient le temps. » Imaginé de concert avec le metteur en scène et dramaturge Martín Flores Cárdenas, ce solo traite de la violence que Marina Otero porte en elle. Créé en mars 2022 à Buenos Aires en guise d’adieu au pays qu’elle a quitté il y a presque un an, le spectacle prend place dans un dispositif sobre. En constante évolution, le contenu est revu à chaque représentation et rassemble, dans chaque territoire, les aveux d’un·e étranger·e. « Nous, les migrant·es, devenons accro à l’évasion. Notre identité est le chemin car le pays que nous avons quitté n’existe plus. » Tout repose sur la puissance de la présence scénique de la performeuse. Assise face au public, muette, Marina Otero présente, sur un écran, ses « intentions anxieuses » : son besoin de danser, ses amants, les séparations, les souvenirs d’enfance, sa décision de quitter l’Argentine et de devenir une migrante pour une vie meilleure. L’autobiographie vient éclairer le travail d’un corps, ce corps comme œuvre et fin en soi. Le texte de "Love Me", autoréférentiel autant qu’analytique, est parsemé de couches. Dans le noir, Marina Otero se déshabille, réfléchissant son incapacité à aimer, son travail dans la douleur, son histoire familiale pleine de violence et dont elle hérite. « Offrant son corps après son âme, elle se laisse emporter par les rythmes d’une musique endiablée, entre en transe libérant le monstre sensuel, charnel, brutal qui sommeille au plus profond d’elle. » (L’Œil d’Olivier) Une performance, pleine de surprises, en forme d’aveu, un acte d’abandon, un adieu à toute cette violence. ********** Nederlands ********** Na haar explosieve "Fuck Me", verandert Marina Otero van toon en komt zij op de proppen met "Love Me", een hybride en minimalistische performance. Ongekunsteld, zonder vangnet richt ze zich tot haar publiek om het te hebben over liefde. Een vervolg op haar autofictie project “Recordar para vivir”, waarin zij haar leven tot onderzoeksobject maakt, een theater zonder einde. ********** English ********** After the explosive "Fuck Me", Marina Otero changes her tone and offers "Love Me", a hybrid and minimalist performance. Without artifice and without a safety net, she returns to the stage to talk about love. She continues her autofictional project ‘Recordar para vivir’, in which she turns her life into an object of investigation, an endless theatre.
********** Français ********** « Être heureux rend-il plus productif ? » Nous parlons et, en fait, nous sommes parlés. C’est l’époque qui s’exprime ; son idéologie traverse nos propos et influe sur nos vies. Nous croyons agir et sommes agis. Les premières phrases pourraient nous faire penser à des bribes de conversations glanées lors d’un cocktail, on y reconnaît le tout-entreprenariat contemporain mélangé à une idéologie du management idéal. Derrière ces dialogues se révèle une réflexion sur le travail, ses contraintes et l’espace de liberté que chacun·e recherche à l’intérieur du cadre qu’il ou elle crée ou subit. Et les gens qui travaillent ? Parlent-ils de labeur ou d’activité, de passion ou d’horaires flexibles ? Ariane Loze observe, d’un œil précis et profondément bienveillant, le monde dans lequel nous vivons et en rend compte par sa voix, ses gestes, son corps, se laissant traverser par les mots des uns et des autres. Comme invité sur le tournage d’un film en création, le/la spectateur·rice découvre différents personnages prenant vie sur la scène du théâtre, à la fois studio de cinéma. Ariane Loze, jouant tour à tour les différents personnages présents, emmène le public dans un temps morcellé, tels les rushs d’un film. "Bonheur Entrepreneur" témoigne aussi de notre rapport au temps. Quel temps dédions-nous au travail ? Comment envisageons-nous le temps qu’il reste une fois la journée de travail passée ? Dans les années 70′, Ivan Illich, penseur de l’écologie politique, annonce de manière précise et impressionnante l’état d’esprit de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui : « La valeur d’échange du temps reprend la première place, comme le montre le langage. On parle du temps dépensé, économisé, investi, gaspillé, mis à profit. À chacun la société colle une étiquette de prix qui indique sa valeur horaire. Plus on va vite, plus l’écart des prix se creuse. Entre l’égalité des chances et la vitesse, il y a corrélation inverse. » Ivan Illich, Énergie et Equité, Ed. Seuil, 1975. Sommes-nous capables de vivre « à 300 à l’heure » et de ressentir les sensations de la même manière ? Comment la conscience que nous avons de nous-mêmes est-elle en train d’évoluer face à cette ambition de contrôle complet de nos vies, alors que le hasard et les aléas de la vie en font souvent la saveur ? ********** Nederlands ********** Door op een impressionistische manier staaltjes van woorden uit de wereld van het werk en de organisatie ervan samen te brengen, creëert Ariane Loze een show waarvan de vreemdheid verrassend is. ********** English ********** By bringing together in an impressionistic way samples of words from the world of work and its organization, Ariane Loze creates a show whose strangeness is surprising.
********** Français ********** Créateur·rices, danseur·ses et enseignant·es basé·es à Bruxelles, l’Italienne Eliana Stragapede et le Croate Borna Babić tentent de comprendre ce qui lie les relations humaines. Leur travail est influencé par le livre Le jeu de l’indulgence du psychanalyste japonais Takeo Doi qui a théorisé le concept « amae », un comportement typiquement japonais qui lie dépendance et attachement entre deux individus. Ce terme s’applique par exemple au nourrisson qui est totalement dépendant de sa mère et désire être aimé d’elle. Par extension, dans la société japonaise, cette attitude se prolonge et se répand tout au long de la vie adulte. L’amae rassemble donc un comportement chaleureux et humain, mais aussi un sentiment de codépendance et de contrôle qu’Eliana et Borna testent, éprouvent et tentent de décrypter à travers la danse. ********** Nederlands ********** De performance "Amae" bevraagt en verkent de grenzen tussen zorg en obsessie, tussen liefde en lijden, tussen steun en controle. Waar ligt de grens tussen deze uitersten? Tot waar kan men gaan alvorens men het omgekeerde effect bekomt? Bestaat er een mogelijkheid tot compromis en begrip of is het een eindeloze lus? ********** English ********** The performance "Amae" questions and explores the boundaries between care and obsession, love and suffering, support and control. Where is the line between these extremes? How far can you go before it has the opposite effect? Is there a possibility of compromise and understanding, or is it an endless loop?
********** Français ********** « Le poumon, c’est l’organe de la tristesse chez les Chinois, paraît-il. Alors, je me demande… Pourquoi il s’inflige ça ? Pourquoi il n’arrête pas ? Les questions affluent dans ma tête, face à ce papa qui ne parle pas. Pourquoi a-t-il migré un jour ? Pourquoi ne bouge-t-il plus aujourd’hui ? Pourquoi refuse-t-il de repartir ? Qu’est-ce qui le raccroche à la vie, lui qui n’a jamais été un épicurien ? Ce n’est pas facile de lui tirer les vers du nez. La pudeur des pères, quoi ! Mais je suis allé l’interroger. Je l’ai enregistré. J’ai sa voix. Elle est là, dans la boîte, prête à être utilisée. » Lors d’un workshop de marionnettes avec Natacha Belova, Othmane Moumen construit de ses propres mains un double de son papa, pour le faire parler et au-delà pour se pencher sur des thématiques qui le travaillent : l’immigration, les illusions perdues, la maladie, la transmission… Beaucoup de pères ne parlent pas mais leur manière de vivre, leurs regards, leurs silences, leur façon de s’accrocher à des bouées comme la cigarette parlent pour eux. Par l’intermédiaire de marionnettes et d’un masque, Othmane Moumen crée trois doubles de son père et livre un dialogue attendrissant, drôle et sincère entre une marionnette et son manipulateur, entre un papa et son fils. Prêter son corps à ce double du père lui permet de revivre des épisodes de sa vie, en y apportant une touche d’onirisme : sa carrière de chauffeur de bus à la STIB, sa nostalgie renforcée par l’écoute d’Oum Khaltoum, ses rêves, ses fantasmes. Est-ce une répétition avant le grand voyage ? Comment gérer ce départ ou plutôt ici ce « non-départ » ? En psychanalyse, on parle de tuer le père mais comment fait-on quand celui-ci est increvable ? Ce temps gagné sur la mort est une occasion pour Othmane Moumen d’approfondir l’enquête, de laisser son père se raconter, vite, avant qu’il ne parte définitivement en fumée… ********** Nederlands ********** Othmane Moumen probeert het mysterie dat zijn vader heet te ontcijferen. Zes jaar geleden werd bij hem longkanker vastgesteld in stadium 4… het laatste stadium en dus terminaal. Sindsdien leeft hij verder met één long. En nochtans leeft zijn vader nog steeds. Onverhoopt. En hij blijft de ene na de andere sigaret wegwerken. ********** English ********** Othmane Moumen is trying to decipher the enigma that his father represents. Six years ago, he has been diagnosed with advanced lung cancer, terminal stage… He has been living with one lung ever since. And yet, his father is still there. A deferment that was undreamt of. And he continues to smoke like a chimney.
La performance Amae interroge et explore les frontières entre le soin et l’obsession, l’amour et la douleur, le soutien et le contrôle. Où se situe la frontière entre ces extrêmes ? Jusqu’où peut-on aller avant que cela ne produise l’effet contraire ? Existe-t-il une possibilité de compromis et de compréhension, ou est-ce une boucle qui tourne sans fin ? Créateur·rices, danseur·ses et enseignant·es basé·es à Bruxelles, l’Italienne Eliana Stragapede et le Croate Borna Babić tentent de comprendre ce qui lie les relations humaines. Leur travail est influencé par le livre Le jeu de l’indulgence du psychanalyste japonais Takeo Doi qui a théorisé le concept « amae », un comportement typiquement japonais qui lie dépendance et attachement entre deux individus. Ce terme s’applique par exemple au nourrisson qui est totalement dépendant de sa mère et désire être aimé d’elle. Par extension, dans la société japonaise, cette attitude se prolonge et se répand tout au long de la vie adulte. L’amae rassemble donc un comportement chaleureux et humain, mais aussi un sentiment de codépendance et de contrôle qu’Eliana et Borna testent, éprouvent et tentent de décrypter à travers la danse.
********** Français ********** Une famille s’apprête à passer un dimanche à la maison. Malgré la chaleur, les objets qui fondent, un vent à décorner les bœufs et le déluge qui fait rage, la vie suit son cours. Alors que tout se transforme et s’effondre, l’être humain déploie une surprenante inventivité pour tenter de préserver son quotidien… jusqu’à l’absurde. Au même moment, sur les routes parcourant le monde, une équipe de reporters animaliers préparent un documentaire témoignant de la vie des dernières espèces vivant sur Terre. Fruit d’une écriture collective sans paroles, mêlant théâtre gestuel, théâtre d’objet, marionnette, jeu d’acteur et vidéo, Dimanche témoigne des cataclysmes en cours et à venir, et de l’apocalypse naissante. À la manière d’un jeu de ping-pong, nous suivons deux points de vue différents – celui d’une cellule familiale et celui des reporters – qui donnent à voir une communauté de gens décalés par rapport à ce qui leur arrive. L’écriture onirique épouse parfaitement un délicieux absurde et un artisanat 100% maison. ********** Nederlands ********** Humoristisch en poëtisch schetst "Dimanche" het portret van een mensheid, die totaal niet mee is met haar tijd, bevangen door de chaos van de klimaatontregeling. ********** English ********** With humour and poetry, "Dimanche" depicts a portrait of humanity completely out of step with its time, gripped by the chaos of climate change.
********** Français ********** Une nuit d’été, trois jeunes adultes, parlant des langues différentes, se rencontrent au bord d’une forêt couleur vert asphalte. La trentaine, iels sont en prise avec une société façonnée par une idéologie colonisatrice qui les pousse à survivre en rongeant jusqu’à la moelle leurs rêves de futur. Marre de grandir sans espoir, guidé·es par une narratrice, sorte d’esprit de la forêt, iels décident de se perdre à travers leurs souvenirs et leurs projections d’un futur brouillé pour tenter de rester à flot. « Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand·e ? » Cette question tant de fois entendue a fini par leur faire croire, enfants, que tout ce qu’iels voulaient faire était réalisable. Mais devenu·es grand·es dans une société loin d’être le bois enchanté des contes, iels gardent l’envie d’en réinventer les chemins. "Una foresta" nous entraine au cœur des aspirations et désillusions de quatre jeunes adultes né·es dans les années 90 et vivant sur le fil de l’incohérence entre un passé qui ne veut pas mourir et un futur qui peine à naitre. Sevré·es avec du Coca-Cola, du plastique et des films américains qui ont anesthésié leurs rêves, comment peuvent-iels sortir de cette paralysie de l’imaginaire ? L’écriture fragmentaire enquête sur le sens du vide dans leur quotidien et plonge peu à peu, avec une ironie cruelle, dans leur forêt intime pour explorer d’autres sentiers, chercher l’aube ou une percée de lumière, ouvrir des brèches d’enchantement. En français, italien et japonais, surtitré en français et néerlandais. ********** Nederlands ********** Met "Una foresta", gecreëerd op de Biënnale van Venetië van 2022, weven Olmo Missaglia en zijn team een verhaal dat balanceert tussen autofictie en popcultuur, tussen absurditeit en poëzie. Zich het vermogen om te dromen opnieuw eigen maken, in een wereld waarin het heden en de toekomst veeleer zorgen doen baren. ********** English ********** With "Una foresta", created for the Venice Biennale 2022, Olmo Missaglia and his team weave a narrative between autofiction and pop culture, absurdity and poetry, to reclaim the ability to dream, by inhabiting a world with a precarious present and future.
********** Français ********** Tout commence par de la glace qui se rompt. Pendant l’hiver 1955, Truffaut, alors critique aux Cahiers du Cinéma, interviewe une première fois Hitchcock. Truffaut, nerveux à l’idée de rencontrer son idole, tombe à l’eau juste avant la rencontre en traversant la mince couche de glace recouvrant un étang gelé. Des années après, Hitchcock en dit ceci : « Chaque fois que je bois un whisky avec des glaçons, je pense à vous. » En avril 1962, Truffaut adresse une lettre à Hitchcock dans laquelle il lui fait part de son admiration sans failles et de son envie de lui consacrer un grand entretien. Hitchcock, qui réalise à cette époque son 48ème film, "Les Oiseaux", lui fixe rendez-vous en août 1962. Pendant une semaine, Hitchcock répond à 500 questions sur l’ensemble de sa carrière. Quatre ans plus tard, en 1966, l’ouvrage "Le Cinéma selon Alfred Hitchcock" parait enfin. En partie grâce à ce livre, l’œuvre du réalisateur britannique est enfin considérée sous un autre angle, plus réfléchi, par les critiques de cinéma américains. En 1983, un an avant sa mort, Truffaut publie la version définitive. Autour de l’an 2000, le cinéaste belge Guido Henderickx raconte à Damiaan De Schrijver pourquoi il considère ce livre comme la bible du cinéma. La première graine est semée. En 2015, sort le documentaire "Hitchcock/Truffaut", dans lequel des cinéastes soulignent l’importance de cet ouvrage et du travail de Hitchcock. En 2019, Matthias de Koning, Damiaan De Schrijver et Bert Haelvoet créent, à partir de l’ouvrage de référence emblématique, un spectacle de théâtre : "Que sera sera", qui réunit trois générations de comédiens. L’admiration sincère caractérise à la fois les personnages et les acteurs. Matthias a été le maitre de Damiaan et, à présent, Bert suit son sillage. De même que Truffaut avait trouvé en Hitchcock un maitre. ********** Nederlands ********** STAN waagt zich op het terrein van de cinema. Voor zijn performance die het midden houdt tussen een talkshow, een filmquiz en een eerbetoon, maakt hij gebruik van allerhande materialen zoals ook het interview dat Alfred Hitchcock toestond aan François Truffaut. De schoonheid van de voorstelling zit in de onvoorspelbaarheid en heerlijke onbeholpenheid ervan. ********** English ********** Where do theatre and film meet? STAN ventures into the realm of cinema. For this performance, which is a mix between a talk show, a film quiz and a tribute, he avails himself of all kinds of materials, including the interview Alfred Hitchcock gave to François Truffaut. The beauty of this performance lies in its unpredictability and its delicious awkwardness.
Dos au mur de Geneviève Damas
12december 2023
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15december 2023
********** Français ********** « Les murs… Rien de plus évident et de plus banal. Pourtant, ils m’obsèdent. Toute notre vie est conditionnée, réglée, traversée par eux. Pour faire une maison, il faut des fenêtres et des murs, du vide et du plein. Si celles-ci ouvrent sur le monde, eux nous en séparent. On rentre chez soi, on ferme la porte, on est dans sa tanière. Le monde, le bruit, les ennuis, la guerre restent au dehors. Ce n’est pas toujours possible, bien sûr. Mais, c’est à ça qu’ils servent, à protéger, ériger des remparts entre soi et le reste du monde, à marquer son espace. A priori, c’est positif un mur. Ce qu’on en fait, c’est autre chose. » Des voisins qui s’entendaient. Des voisins qui avaient l’impression de partager les mêmes valeurs. Des gens bien, ouverts, tolérants, respectueux Jusqu’à ce qu’un fichu lierre plante ses racines dans le mur qu’ils possédaient en commun Et fasse tout voler en éclat. Des voisins qui comprennent soudain que les murs ne se trouvent pas uniquement dans les jardins. Des voisins qui tentent de trouver une alternative à la guerre Qui parlent pour retarder le moment de s’emparer de la kalachnikov Même s’ils se doutent qu’à un moment il faudra bien tirer. ********** Nederlands ********** "Dos au mur" van Geneviève Damas brengt het verhaal van buren die het goed met elkaar konden vinden, en dezelfde waarden leken te hebben … tot die duivelse klimop wortel komt schieten tegen hun gemeenschappelijke muur en alles aan diggelen gooit. ********** English ********** "Dos au mur" by Geneviève Damas relates the story of neighbours who got on well, who felt they shared the same values... until the day that devilish ivy decided to take root against their communal wall and smashed their relationship to smithereens.