********** Français **********
Dans un quartier résidentiel aux abords d’une ville, nous suivons les
trajectoires d’une dizaine de personnages à travers des nœuds de tensions
multiples et des conflits sociaux générationnels. Ce microcosme au quotidien
tranquille se découvre de nouvelles peurs et angoisses à la suite d’un événement
extraordinaire. Véhiculant échecs, fantasmes et souvenirs, cet épisode va
bouleverser la vie du voisinage. Chacun·e devra négocier avec plus ou moins de
réussite la finitude de son existence.
Poursuivant le travail collectif de mise en scène entamé dans leurs précédents
spectacles, la compagnie Fany Ducat développe pour ce nouveau projet une
dramaturgie plus cadrée avec un texte écrit à six mains.
"Harmony" permet de faire coexister une multiplicité de lieux dans un même
espace scénique au service d’un récit rythmé. Le spectacle mélange les codes et
les genres, souhaite surprendre en articulant son histoire autour de sujets
contemporains comme la paranoïa, le complotisme et la sécurité, mais aussi à
l’aide de sujets plus intimes tels que la famille, le passage à la vie adulte,
la séparation amoureuse…
En traitant ces sujets sociétaux et intimes de manière absurde mais sans
cynisme, le spectacle nous permet de rire de ces conflits.
********** Nederlands **********
Geïnspireerd op de wereld van grafische romans, stelt de compagnie Fany Ducat in
"Harmony" een mozaïekvormig verhaal voor. De voorstelling dompelt ons onder in
de
dagelijkse mechanismen van een groep individuen tot een gebeurtenis hun
gewoonten overhoop haalt.
********** English **********
Inspired by the universe of graphic novels, the company Fany Ducat proposes in
"Harmony" a mosaic narrative. The show transports us to the daily mechanisms of
a
group of individuals before an event upsets their habits.
Théâtre Les Tanneurs
Venue
Upcoming events
********** Français **********
Dany nait aux abords du lac Saint-Jean au Canada, dans un milieu rural et isolé.
Gurshad voit le jour dans la République islamique d’Iran où il passe les douze
premières années de sa vie. L’art les a réunis, alors que tout, à commencer par
leurs origines, était prédestiné à les éloigner. Qu’est-ce qui prépare à devenir
artiste dans un contexte où rien ne s’y prête ?
Le spectacle convoque les personnes-clés et les moments-pivots qui les ont fait
devenir ceux qu’ils sont aujourd’hui. À partir d’une liste de personnes –
famille, premières amours, ami·es, voire ennemi·es – et de lieux qui ont marqué
les ébats et les combats de leur jeunesse, Dany et Gurshad se donnent pour
mission de remonter le fleuve de la vie de l’autre à contre-courant, afin de
réaliser un portrait inédit l’un de l’autre.
Rassemblés par des visions du monde proches, Dany et Gurshad sont parcourus par
des obsessions communes comme l’autofiction et le récit intime inextricablement
lié à la grande histoire, l’importance accordée aux voix marginales ou encore
l’identité. Pour ce projet, ils s’entourent tous les deux de leurs
collaborateur·rices historiques pour une mise en commun de leurs savoir-faire.
Rencontrer l’autre sur un plan plus intime est un puissant moteur de création.
Dany et Gurshad s’offrent mutuellement les clés de leurs archives personnelles.
En parlant de l’autre, on finit inévitablement par parler de soi, mais aussi et
surtout des autres. Par-delà les océans, les récits intimes et politiques se
lient et trouvent un écho universel.
En co-présentation avec le Kunstenfestivaldesarts.
********** Nederlands **********
"Sur tes traces" is een duo-portret van twee kunstenaars, Gurshad Shaheman
en Dany Boudreault. Met deze kruising tussen reisdagboek en identiteitsstudie
geeft
de voorstelling een ongecensureerde inkijk in hun intieme wereld en brengt een
verhaal dat zich afspeelt in drie continenten.
********** English **********
"Sur tes traces" is a twin portrait of two artists, Gurshad Shaheman and Dany
Boudreault. With this cross between a travel diary and a identify study, the
performance grants an uncensored insight into their intimate world and presents
a story set across three continents.
********** Français **********
Si iels inscrivent cette création dans les traces de leur premier spectacle,
c’est moins d’un point de vue formel que dans le désir d’y traiter « des strates
d’imaginaires ». Avec une équipe d’actrices et d’acteurs complices, iels
empruntent un chemin fracturé qui les intéresse par les risques et joyeux
étonnements qu’il présage.
L’action se déroulerait devant l’ancien palais d’une grande ville fantasmée et
archaïque, où le soleil est rude, la mer toute proche et où se côtoient désirs,
orages et couleurs. Ce palais aurait gardé de son histoire et de sa mémoire sa
fonction de lieu d’annonce et de parole. De lieu de pressentiment et d’angoisse,
aussi…
********** Nederlands **********
Na "Des caravelles et des batailles", werken Éléna Doratiotto en Benoît Piret
als duo verder aan het onderzoek rond hun bijzondere theatertaal, strevend naar
het uitdiepen van bepaalde van zijn karakteristieken zoals de evocerende kracht
van woorden, de
vrijheid van het spel en de spanning tussen beide.
********** English **********
After "Des caravelles et des batailles", Éléna Doratiotto and Benoît Piret are
continuing their probe into a singular form of theatre writing, with the desire
to explore some of its characteristics in more detail, such as the evocative
power of words, the freedom of play and the tension between the two.
********** Français **********
Loin d’un best of de redites narcissiques ou nostalgiques, Thierry Smits explore
à travers une dizaine d’actes dansés et/ou performatifs la rencontre de son
corps avec autant de dispositifs minimalistes extraits et recyclés de ses
créations ou de ce qui les a inspirées. Disposés comme une installation de
matériaux d’atelier en attente d’être activés sur le plateau, ces fragments,
objets, lumières, costumes, forment un intriguant parc d’attractions, un «
parcours d’agilité » source de métamorphoses humoristiques ou méditatives. Sacs
en cuir noirs, table sur roulette, néons colorés, tournette, corde, mais aussi
micros suspendus, écran vidéo mobile… autant de « madeleines » pour les publics
fidèles, détournées pour toutes et tous en nouveaux rings d’affrontement des
pulsions du corps face à l’entropie qui les menace.
********** Nederlands **********
Zijn 60 lentes en om en bij de 40 choreografieën vieren, door zich – zoals in
zijn beginperiode - alleen op het podium te wagen, dat is de nieuwe challenge
van Thierry Smits met zijn "Vanishing Act" waarin hij zijn artistiek parcours
laat weergalmen in energie en uitputting, vreugde en bitterzoete meditaties.
********** English **********
To celebrate his 60th birthday and almost 40 choreographies, by venturing onto
the stage alone, as he did in his early days, is Thierry Smits’ new challenge
with his "Vanishing Act", where he reflects on his artistic journey in energy
and exhaustion, joy and bittersweet meditations.
********** Français **********
Cette nouvelle création de la Cie Abis démarre d’une recherche sur des
photographies de paysages, incluant des présences humaines à différentes
échelles. Une forme de fascination est née pour ces hommes et ces femmes seul·es
au monde, traversant ces paysages naturels. Tout en se nourrissant de l’aspect
esthétique de ces images, le projet cherche à recréer sur scène la sensation de
vertige qu’elles procurent. En utilisant un espace vide qui évoque de manière
abstraite la nature, le chorégraphe donne une vraie place à l’écriture physique
et à la composition des corps sur scène, seuls éléments scéniques. Avec
"Paysage", Julien Carlier poursuit sa recherche d’écriture du mouvement qui
combine des techniques de breakdance/hip-hop avec des influences d’autres
danses.
Corps déplacés, motivation, mouvements contre résistance, horizontalité,
solitude, chemins complexes, verticalité, endurance, situations périlleuses,
fatigue des corps, animalité, concentration, gravité, groupe à l’unisson,
espoir… La chorégraphie, qui rassemble toutes ces notions, est centrée sur la
marche et l’action de traverser.
Comment un corps se déplace-t-il dans un espace inconnu ? La danse explore le
rapport du corps avec l’espace, ainsi qu’avec les éléments naturels. Temps qui
s’étire avec des slow motion, détails zoomés, travellings permettent d’être
proche ou loin de ces corps en tensions et révèlent leurs forces et leurs
fragilités. La recherche explore également un état proche de la transe et
s’étend au rôle du groupe qui crée l’ébauche d’une tribu cheminant ensemble. En
toile de fond, Julien Carlier parle de ce fantasme, dans notre société hyper
technologique, de se reconnecter avec la nature et soi-même. Mais le paradoxe
demeure car ces moments d’excursion riment aussi avec sentier bien balisé,
matériel, technologie et au bout du chemin, le confort qui revient.
********** Nederlands **********
"Paysage" volgt het traject van een groep van wandelende dansers, met rugzak en
in wandeloutfit. Ze hebben hun cocon verlaten om de wereld te gaan verkennen,
buiten
hun comfortzone en om zich te verliezen in een territorium zonder duidelijk
afgebakende grenzen.
********** English **********
"Paysage" follows the journey of a group of dancers on the move, dressed in
outdoor clothes and carrying backpacks. They have left their cocoons and set out
on a journey across the world, out of their comfort zones, and lose themselves
in a territory without clear boundaries.
Past events
En s’emparant de la pièce Orphans du dramaturge britannique Dennis Kelly, STAN
bouscule les questions morales. Le collectif nous plonge au cœur d’une soirée où
la fête tourne rapidement au vinaigre. Animé par une profonde recherche de la
sincérité, STAN prend appui sur l’écriture corrosive de l’écrivain anglais pour
mener une exploration de la cruauté sociale d’aujourd’hui, de la violence
dissimulée au sein d’une intimité familiale.
Helen et son mari Danny célèbrent chez eux la seconde grossesse d’Helen, mais
leur dîner est interrompu par l’arrivée du frère d’Helen, Liam. Couvert de sang,
il affirme avoir trouvé dans la rue un jeune homme blessé. Mais à mesure que
Danny et Helen le questionnent, l’émotion s’estompe et l’innocence du jeune
homme s’évapore. La vérité de Liam se teinte alors d’ambiguïté.
À travers des dialogues chaotiques et réalistes, rendant sur un ton très naturel
la communication hachée et trébuchante entre individus, Dennis Kelly dénoue
minutieusement un dilemme moral. La frontière entre le bien et le mal y est
extrêmement ténue. Les comportements irréfléchis de chacun·e sont une métaphore
d’une discussion plus vaste sur le racisme, la discrimination et la dislocation
sociale. Orphans devient ainsi une réflexion alarmante sur notre aptitude, à
toutes et tous, à nuire aux autres. « L’homme est un loup pour l’homme », disait
Thomas Hobbes. Grâce à l’intense présence de STAN, le grondement sourd du texte
de Dennis Kelly trouve un écho mordant et la fiction n’en révèle que plus
amèrement l’aveuglement du réel. « Maybe there’s no good and evil. Just mistakes
and not mistakes. »
********** Français **********
« Fuck Me et puis Love Me. Baisons d’abord, puis parlons d’amour. Le sexe est
corps. L’amour n’est pas tant un corps qu’un temps. Ou peut-être que l’amour est
un corps qui retient le temps. »
Imaginé de concert avec le metteur en scène et dramaturge Martín Flores
Cárdenas, ce solo traite de la violence que Marina Otero porte en elle. Créé en
mars 2022 à Buenos Aires en guise d’adieu au pays qu’elle a quitté il y a
presque un an, le spectacle prend place dans un dispositif sobre. En constante
évolution, le contenu est revu à chaque représentation et rassemble, dans chaque
territoire, les aveux d’un·e étranger·e. « Nous, les migrant·es, devenons accro
à l’évasion. Notre identité est le chemin car le pays que nous avons quitté
n’existe plus. »
Tout repose sur la puissance de la présence scénique de la performeuse. Assise
face au public, muette, Marina Otero présente, sur un écran, ses « intentions
anxieuses » : son besoin de danser, ses amants, les séparations, les souvenirs
d’enfance, sa décision de quitter l’Argentine et de devenir une migrante pour
une vie meilleure. L’autobiographie vient éclairer le travail d’un corps, ce
corps comme œuvre et fin en soi. Le texte de "Love Me", autoréférentiel autant
qu’analytique, est parsemé de couches. Dans le noir, Marina Otero se déshabille,
réfléchissant son incapacité à aimer, son travail dans la douleur, son histoire
familiale pleine de violence et dont elle hérite. « Offrant son corps après son
âme, elle se laisse emporter par les rythmes d’une musique endiablée, entre en
transe libérant le monstre sensuel, charnel, brutal qui sommeille au plus
profond d’elle. » (L’Œil d’Olivier) Une performance, pleine de surprises, en
forme d’aveu, un acte d’abandon, un adieu à toute cette violence.
********** Nederlands **********
Na haar explosieve "Fuck Me", verandert Marina Otero van toon en komt zij op de
proppen met "Love Me", een hybride en minimalistische performance. Ongekunsteld,
zonder vangnet richt ze zich tot haar publiek om het te hebben over liefde. Een
vervolg op haar autofictie project “Recordar para vivir”, waarin zij haar leven
tot onderzoeksobject maakt, een theater zonder einde.
********** English **********
After the explosive "Fuck Me", Marina Otero changes her tone and offers "Love
Me", a
hybrid and minimalist performance. Without artifice and without a safety net,
she returns to the stage to talk about love. She continues her autofictional
project
‘Recordar para vivir’, in which she turns her life into an object of
investigation, an endless theatre.
********** Français **********
« Être heureux rend-il plus productif ? »
Nous parlons et, en fait, nous sommes parlés. C’est l’époque qui s’exprime ; son
idéologie traverse nos propos et influe sur nos vies. Nous croyons agir et
sommes agis.
Les premières phrases pourraient nous faire penser à des bribes de conversations
glanées lors d’un cocktail, on y reconnaît le tout-entreprenariat contemporain
mélangé à une idéologie du management idéal. Derrière ces dialogues se révèle
une réflexion sur le travail, ses contraintes et l’espace de liberté que
chacun·e recherche à l’intérieur du cadre qu’il ou elle crée ou subit. Et les
gens qui travaillent ? Parlent-ils de labeur ou d’activité, de passion ou
d’horaires flexibles ?
Ariane Loze observe, d’un œil précis et profondément bienveillant, le monde dans
lequel nous vivons et en rend compte par sa voix, ses gestes, son corps, se
laissant traverser par les mots des uns et des autres. Comme invité sur le
tournage d’un film en création, le/la spectateur·rice découvre différents
personnages prenant vie sur la scène du théâtre, à la fois studio de cinéma.
Ariane Loze, jouant tour à tour les différents personnages présents, emmène le
public dans un temps morcellé, tels les rushs d’un film.
"Bonheur Entrepreneur" témoigne aussi de notre rapport au temps. Quel temps
dédions-nous au travail ? Comment envisageons-nous le temps qu’il reste une fois
la journée de travail passée ? Dans les années 70′, Ivan Illich, penseur de
l’écologie politique, annonce de manière précise et impressionnante l’état
d’esprit de la société dans laquelle nous vivons aujourd’hui : « La valeur
d’échange du temps reprend la première place, comme le montre le langage. On
parle du temps dépensé, économisé, investi, gaspillé, mis à profit. À chacun la
société colle une étiquette de prix qui indique sa valeur horaire. Plus on va
vite, plus l’écart des prix se creuse. Entre l’égalité des chances et la
vitesse, il y a corrélation inverse. » Ivan Illich, Énergie et Equité, Ed.
Seuil, 1975.
Sommes-nous capables de vivre « à 300 à l’heure » et de ressentir les sensations
de la même manière ? Comment la conscience que nous avons de nous-mêmes est-elle
en train d’évoluer face à cette ambition de contrôle complet de nos vies, alors
que le hasard et les aléas de la vie en font souvent la saveur ?
********** Nederlands **********
Door op een impressionistische manier staaltjes van woorden uit de wereld van
het werk en de organisatie ervan samen te brengen, creëert Ariane Loze een show
waarvan de vreemdheid verrassend is.
********** English **********
By bringing together in an impressionistic way samples of words from the world
of work and its organization, Ariane Loze creates a show whose strangeness is
surprising.
********** Français **********
Créateur·rices, danseur·ses et enseignant·es basé·es à Bruxelles, l’Italienne
Eliana Stragapede et le Croate Borna Babić tentent de comprendre ce qui lie les
relations humaines. Leur travail est influencé par le livre Le jeu de
l’indulgence du psychanalyste japonais Takeo Doi qui a théorisé le concept «
amae », un comportement typiquement japonais qui lie dépendance et attachement
entre deux individus. Ce terme s’applique par exemple au nourrisson qui est
totalement dépendant de sa mère et désire être aimé d’elle. Par extension, dans
la société japonaise, cette attitude se prolonge et se répand tout au long de la
vie adulte. L’amae rassemble donc un comportement chaleureux et humain, mais
aussi un sentiment de codépendance et de contrôle qu’Eliana et Borna testent,
éprouvent et tentent de décrypter à travers la danse.
********** Nederlands **********
De performance "Amae" bevraagt en verkent de grenzen tussen zorg en obsessie,
tussen liefde en lijden, tussen steun en controle. Waar ligt de grens tussen
deze uitersten? Tot waar kan men gaan alvorens men het omgekeerde effect bekomt?
Bestaat er een mogelijkheid tot compromis en begrip of is het een eindeloze lus?
********** English **********
The performance "Amae" questions and explores the boundaries between care and
obsession, love and suffering, support and control. Where is the line between
these
extremes? How far can you go before it has the opposite effect? Is there a
possibility of compromise and understanding, or is it an endless loop?
********** Français **********
« Le poumon, c’est l’organe de la tristesse chez les Chinois, paraît-il. Alors,
je me demande… Pourquoi il s’inflige ça ? Pourquoi il n’arrête pas ? Les
questions affluent dans ma tête, face à ce papa qui ne parle pas. Pourquoi
a-t-il migré un jour ? Pourquoi ne bouge-t-il plus aujourd’hui ? Pourquoi
refuse-t-il de repartir ? Qu’est-ce qui le raccroche à la vie, lui qui n’a
jamais été un épicurien ? Ce n’est pas facile de lui tirer les vers du nez. La
pudeur des pères, quoi ! Mais je suis allé l’interroger. Je l’ai enregistré.
J’ai sa voix. Elle est là, dans la boîte, prête à être utilisée. »
Lors d’un workshop de marionnettes avec Natacha Belova, Othmane Moumen construit
de ses propres mains un double de son papa, pour le faire parler et au-delà pour
se pencher sur des thématiques qui le travaillent : l’immigration, les illusions
perdues, la maladie, la transmission… Beaucoup de pères ne parlent pas mais leur
manière de vivre, leurs regards, leurs silences, leur façon de s’accrocher à des
bouées comme la cigarette parlent pour eux.
Par l’intermédiaire de marionnettes et d’un masque, Othmane Moumen crée trois
doubles de son père et livre un dialogue attendrissant, drôle et sincère entre
une marionnette et son manipulateur, entre un papa et son fils. Prêter son corps
à ce double du père lui permet de revivre des épisodes de sa vie, en y apportant
une touche d’onirisme : sa carrière de chauffeur de bus à la STIB, sa nostalgie
renforcée par l’écoute d’Oum Khaltoum, ses rêves, ses fantasmes.
Est-ce une répétition avant le grand voyage ? Comment gérer ce départ ou plutôt
ici ce « non-départ » ? En psychanalyse, on parle de tuer le père mais comment
fait-on quand celui-ci est increvable ? Ce temps gagné sur la mort est une
occasion pour Othmane Moumen d’approfondir l’enquête, de laisser son père se
raconter, vite, avant qu’il ne parte définitivement en fumée…
********** Nederlands **********
Othmane Moumen probeert het mysterie dat zijn vader heet te ontcijferen. Zes
jaar
geleden werd bij hem longkanker vastgesteld in stadium 4… het laatste stadium en
dus terminaal. Sindsdien leeft hij verder met één long. En nochtans leeft zijn
vader nog
steeds. Onverhoopt. En hij blijft de ene na de andere sigaret wegwerken.
********** English **********
Othmane Moumen is trying to decipher the enigma that his father represents. Six
years ago, he has been diagnosed with advanced lung cancer, terminal stage… He
has been living with one lung ever since. And yet, his father is still there. A
deferment that was undreamt of. And he continues to smoke like a chimney.
La performance Amae interroge et explore les frontières entre le soin et
l’obsession, l’amour et la douleur, le soutien et le contrôle. Où se situe la
frontière entre ces extrêmes ? Jusqu’où peut-on aller avant que cela ne produise
l’effet contraire ? Existe-t-il une possibilité de compromis et de
compréhension, ou est-ce une boucle qui tourne sans fin ?
Créateur·rices, danseur·ses et enseignant·es basé·es à Bruxelles, l’Italienne
Eliana Stragapede et le Croate Borna Babić tentent de comprendre ce qui lie les
relations humaines. Leur travail est influencé par le livre Le jeu de
l’indulgence du psychanalyste japonais Takeo Doi qui a théorisé le concept
« amae », un comportement typiquement japonais qui lie dépendance et attachement
entre deux individus. Ce terme s’applique par exemple au nourrisson qui est
totalement dépendant de sa mère et désire être aimé d’elle. Par extension, dans
la société japonaise, cette attitude se prolonge et se répand tout au long de la
vie adulte. L’amae rassemble donc un comportement chaleureux et humain, mais
aussi un sentiment de codépendance et de contrôle qu’Eliana et Borna testent,
éprouvent et tentent de décrypter à travers la danse.
********** Français **********
Une famille s’apprête à passer un dimanche à la maison. Malgré la chaleur, les
objets qui fondent, un vent à décorner les bœufs et le déluge qui fait rage, la
vie suit son cours. Alors que tout se transforme et s’effondre, l’être humain
déploie une surprenante inventivité pour tenter de préserver son quotidien…
jusqu’à l’absurde. Au même moment, sur les routes parcourant le monde, une
équipe de reporters animaliers préparent un documentaire témoignant de la vie
des dernières espèces vivant sur Terre.
Fruit d’une écriture collective sans paroles, mêlant théâtre gestuel, théâtre
d’objet, marionnette, jeu d’acteur et vidéo, Dimanche témoigne des cataclysmes
en cours et à venir, et de l’apocalypse naissante. À la manière d’un jeu de
ping-pong, nous suivons deux points de vue différents – celui d’une cellule
familiale et celui des reporters – qui donnent à voir une communauté de gens
décalés par rapport à ce qui leur arrive. L’écriture onirique épouse
parfaitement un délicieux absurde et un artisanat 100% maison.
********** Nederlands **********
Humoristisch en poëtisch schetst "Dimanche" het portret van een mensheid, die
totaal niet mee is met haar tijd, bevangen door de chaos van de
klimaatontregeling.
********** English **********
With humour and poetry, "Dimanche" depicts a portrait of humanity completely out
of step with its time, gripped by the chaos of climate change.
********** Français **********
Une nuit d’été, trois jeunes adultes, parlant des langues différentes, se
rencontrent au bord d’une forêt couleur vert asphalte. La trentaine, iels sont
en prise avec une société façonnée par une idéologie colonisatrice qui les
pousse à survivre en rongeant jusqu’à la moelle leurs rêves de futur. Marre de
grandir sans espoir, guidé·es par une narratrice, sorte d’esprit de la forêt,
iels décident de se perdre à travers leurs souvenirs et leurs projections d’un
futur brouillé pour tenter de rester à flot.
« Qu’est-ce que tu veux faire quand tu seras grand·e ? » Cette question tant de
fois entendue a fini par leur faire croire, enfants, que tout ce qu’iels
voulaient faire était réalisable. Mais devenu·es grand·es dans une société loin
d’être le bois enchanté des contes, iels gardent l’envie d’en réinventer les
chemins. "Una foresta" nous entraine au cœur des aspirations et désillusions de
quatre jeunes adultes né·es dans les années 90 et vivant sur le fil de
l’incohérence entre un passé qui ne veut pas mourir et un futur qui peine à
naitre.
Sevré·es avec du Coca-Cola, du plastique et des films américains qui ont
anesthésié leurs rêves, comment peuvent-iels sortir de cette paralysie de
l’imaginaire ? L’écriture fragmentaire enquête sur le sens du vide dans leur
quotidien et plonge peu à peu, avec une ironie cruelle, dans leur forêt intime
pour explorer d’autres sentiers, chercher l’aube ou une percée de lumière,
ouvrir des brèches d’enchantement.
En français, italien et japonais, surtitré en français et néerlandais.
********** Nederlands **********
Met "Una foresta", gecreëerd op de Biënnale van Venetië van 2022, weven Olmo
Missaglia en zijn team een verhaal dat balanceert tussen autofictie en
popcultuur, tussen absurditeit en poëzie. Zich het vermogen om te dromen opnieuw
eigen maken, in een wereld waarin het heden en de toekomst veeleer zorgen doen
baren.
********** English **********
With "Una foresta", created for the Venice Biennale 2022, Olmo Missaglia and his
team weave a narrative between autofiction and pop culture, absurdity and
poetry, to reclaim the ability to dream, by inhabiting a world with a precarious
present and
future.
********** Français **********
Tout commence par de la glace qui se rompt. Pendant l’hiver 1955, Truffaut,
alors critique aux Cahiers du Cinéma, interviewe une première fois Hitchcock.
Truffaut, nerveux à l’idée de rencontrer son idole, tombe à l’eau juste avant la
rencontre en traversant la mince couche de glace recouvrant un étang gelé. Des
années après, Hitchcock en dit ceci : « Chaque fois que je bois un whisky avec
des glaçons, je pense à vous. »
En avril 1962, Truffaut adresse une lettre à Hitchcock dans laquelle il lui fait
part de son admiration sans failles et de son envie de lui consacrer un grand
entretien. Hitchcock, qui réalise à cette époque son 48ème film, "Les Oiseaux",
lui fixe rendez-vous en août 1962.
Pendant une semaine, Hitchcock répond à 500 questions sur l’ensemble de sa
carrière. Quatre ans plus tard, en 1966, l’ouvrage "Le Cinéma selon Alfred
Hitchcock" parait enfin. En partie grâce à ce livre, l’œuvre du réalisateur
britannique est enfin considérée sous un autre angle, plus réfléchi, par les
critiques de cinéma américains. En 1983, un an avant sa mort, Truffaut publie la
version définitive.
Autour de l’an 2000, le cinéaste belge Guido Henderickx raconte à Damiaan De
Schrijver pourquoi il considère ce livre comme la bible du cinéma. La première
graine est semée. En 2015, sort le documentaire "Hitchcock/Truffaut", dans
lequel des cinéastes soulignent l’importance de cet ouvrage et du travail de
Hitchcock. En 2019, Matthias de Koning, Damiaan De Schrijver et Bert Haelvoet
créent, à partir de l’ouvrage de référence emblématique, un spectacle de théâtre
: "Que sera sera", qui réunit trois générations de comédiens. L’admiration
sincère caractérise à la fois les personnages et les acteurs. Matthias a été le
maitre de Damiaan et, à présent, Bert suit son sillage. De même que Truffaut
avait trouvé en Hitchcock un maitre.
********** Nederlands **********
STAN waagt zich op het terrein van de cinema. Voor zijn performance die het
midden houdt tussen een talkshow, een filmquiz en een eerbetoon, maakt hij
gebruik van allerhande materialen zoals ook het interview
dat Alfred Hitchcock toestond aan François Truffaut. De schoonheid van de
voorstelling zit in de onvoorspelbaarheid en heerlijke onbeholpenheid ervan.
********** English **********
Where do theatre and film meet? STAN ventures into the realm of cinema. For this
performance, which is a mix between a talk show, a film quiz and a tribute, he
avails himself of all kinds of materials, including the interview Alfred
Hitchcock gave to François Truffaut. The beauty of this performance lies in its
unpredictability and its
delicious awkwardness.
********** Français **********
« Les murs… Rien de plus évident et de plus banal. Pourtant, ils m’obsèdent.
Toute notre vie est conditionnée, réglée, traversée par eux. Pour faire une
maison, il faut des fenêtres et des murs, du vide et du plein. Si celles-ci
ouvrent sur le monde, eux nous en séparent. On rentre chez soi, on ferme la
porte, on est dans sa tanière. Le monde, le bruit, les ennuis, la guerre restent
au dehors. Ce n’est pas toujours possible, bien sûr. Mais, c’est à ça qu’ils
servent, à protéger, ériger des remparts entre soi et le reste du monde, à
marquer son espace.
A priori, c’est positif un mur. Ce qu’on en fait, c’est autre chose. »
Des voisins qui s’entendaient.
Des voisins qui avaient l’impression de partager les mêmes valeurs.
Des gens bien, ouverts, tolérants, respectueux
Jusqu’à ce qu’un fichu lierre plante ses racines dans le mur qu’ils possédaient
en commun
Et fasse tout voler en éclat.
Des voisins qui comprennent soudain que les murs ne se trouvent pas uniquement
dans les jardins.
Des voisins qui tentent de trouver une alternative à la guerre
Qui parlent pour retarder le moment de s’emparer de la kalachnikov
Même s’ils se doutent qu’à un moment il faudra bien tirer.
********** Nederlands **********
"Dos au mur" van Geneviève Damas brengt het verhaal van buren die het goed
met elkaar konden vinden, en dezelfde waarden leken te hebben … tot die duivelse
klimop wortel komt schieten tegen hun gemeenschappelijke muur en alles aan
diggelen gooit.
********** English **********
"Dos au mur" by Geneviève Damas relates the story of neighbours who got on well,
who felt they shared the same values... until the day that devilish ivy decided
to take root against their communal wall and smashed their relationship to
smithereens.