Ice Cold Trash, l’immense ou Hans & Greta dans la ville

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Un jour est apparu Ice Cold Trash.
D’où ? Comment ? Pourquoi ? Personne ne le sait.
C’est ainsi. Il y a des êtres qui apparaissent. Et le monde change.
Il est apparu dans une ville gigantesque et végétale.
Dans cette ville vivaient deux enfants : Hans & Greta.
Les parents de ces enfants appartenaient corps et âme à la ville.
Et dans cette ville, erraient des invisibles, qui n’appartenaient à rien.
Loin de là, à vol d’oiseau, dans une forêt obscure, sommeillait et veillait une femme vieille.
Elle savait quand gèlent les âmes, quand elles perdent la parole.
Donc, quelque chose s’enclencha, sur la vibration d’un mot … immense.

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Voorgestelde evenementen

Bezef
03jul.
-15:30
« BEZEF » : c’est « trop » en argot, « trop » en arabe dialectal, « trop » dans quelques histoires extrêmes du répertoire arabo-persan sur le thème des désirs immodérés. D’abord un Slishkom de paresse, un Too much de cupidité, un Ziyaada d’ennui, un grand Chouia de méchanceté : le spectacle commence en douceur. Ce trop là passe au galop. Mais le vrai « BEZEF », le démesuré, l’exagéré, l’abusé, c’est quand la chance vous colle après comme une malédiction, comme un sparadrap dont on n’arrive pas à se défaire. Six fois le portefaix d’Ispahan subit l’immensité de l’imposture croissante que lui impose un destin propice. Notre plaisir talonne la démesure de son effroi. Plus grande est la supercherie, plus intense est notre plaisir. Ce spectacle se métisse sans cesse. Paroles et chants tricotent le spectacle, une histoire maghrébine s’habille d’une mélopée persane, une histoire égyptienne s’appuie sur un chant séfarade. Le récit le « plus mieux » décalé reste incontestablement l’histoire persane du faux devin d’Ispahan. Les personnages les plus importants – le faux devin, sa femme, le Shah – y sont caractérisés par les airs les plus connus de « La belle Hélène » d’Offenbach
Sur le manège des insatiables en tous genres tournent les gourmands, les assoiffés, les vengeurs, les envieux, les avares, les vaniteux, les ambitieux. Qu’ils viennent du Japon, d’Amazonie ou de Grèce, ils ont tous un point commun, l’absence de limite, et nous transmettent joyeusement une frustration intense. Éviter le vide évide ; tenter le trop, évide tout autant… Conteuse et musicien vous embarquent pendant plus d’une heure sur le manège des insatiables en tous genres. Entre résonances et oppositions, musique et récits d’une génération à l’autre, mère et fils entrelacent leurs mondes et se transmettent leurs enthousiasmes.
Fil Rouge
04jul.
-
06jul.
Si je vous dis “veste à capuche rouge » à quoi pensez-vous ? Si j’ajoute « panier, petit pot de beurre, galette » à quoi pensez-vous ? N’y a-t-il pas un loup dans cette histoire ? Donc c’est l’histoire du petit chaperon ? Qui quitte sa mère pour rejoindre sa grand-mère ? Ou alors c’est son enfance qu’elle quitte ? Ou alors, elle quitte sa mère pour rencontrer le loup et ensuite rejoindre sa grand-mère ? Ou alors…Bon on arrête, venez écouter c’est plus simple. Trois artistes un peu fêlées mais époustouflantes, un petit chaperon déjantée mais émouvant, une grand-mère énervée mais touchante, un fil rouge déroulé tout au long du festival.
Catherine Gaillard s’empare de la vie romanesque de cette figure historique, où les passions amoureuses – Flora tristan avait la beauté fatale – s’aiguisent à la lame d’une politique sans concession. Avec sa fougue si particulière, elle mêlera son destin flamboyant aux luttes ouvrières contemporaines. A l’heure où nous constatons que le libéralisme économique exploite, asservi le vivant et détruit la planète, il est intéressant de se replonger à la racine de tout cela, à l’émergence de l’industrie naissante, dans ce 19ème siècle qui voit éclore de grands changements vecteurs de progrès mais aussi de nouvelles inégalités. On parlait alors de luttes des classes et de prolétariat. A la fin du 18ème siècle, la bourgeoisie héritière du Tiers-Etat de la Révolution française prend son essor. Les uns s’enrichissent de façon considérable parce que d’autres vivent et meurent dans des conditions d’extrême misère. Aucune réglementation n’est alors en vigueur. Hommes, femmes, enfants dès cinq ans, travaillent parfois jusqu’à 20 heures par jour pour un salaire qui ne suffit pas à les nourrir. Révoltée par la façon dont la bourgeoisie traite les ouvriers et ouvrières, mais également par les inégalités entre les hommes et les femmes, Flora Tristan entreprend un Tour de France des grandes villes afin de présenter son livre «L’union ouvrière ». Elle entame une plongée dans un univers de pauvreté, d’abrutissement et d’ignorance qui oscille entre colère et résignation, et qu’elle incite à s’organiser en créant les premières unions syndicales. Elle innove en percevant que les ouvrières et les ouvriers doivent se constituer en classe pour obtenir des droits. Ce sont ses idées clairvoyantes qui inspireront Louise Michel, Marx et Engels, Rosa Luxembourg.
Lorsqu’on manque de temps, d’espace, d’eau, de lumière, d’air et de pain, en somme de tout ce qui fait la dignité de vivre comme un être humain debout, la résistance s’impose pour donner sens au combat à mener. Et lorsque les mots, ces pauvres mots, sont volés, détournés puis souillés parce que mis au service de cette sempiternelle rengaine nauséabonde du Nous et du Eux, du Bien et du Mal, des Civilisés et des Barbares, ce combat commence par le cri. Ce texte est un cri de douleur devant l’infamie et le mensonge institué en vérité immuable, et de rage devant l’inconséquence de nos positionnements. Ce cri, c’est la voix d’un enfant né dans l’humiliation, qui y a vécu et souffert. Un enfant qui porte témoignage de l’anéantissement en cours des siens comme un écho de la souffrance subie par des peuples entiers à travers notre petite terre. Si ce texte s’inscrit dans l’expression d’une littérature de confrontation, il est aussi l’expression, naïve mais consolatrice un peu, d’une infinie foi dans la parole et les actes qu’elle provoque parfois.
Refuge
05jul.
-20:30
« Demain je vais faire un truc que je mijote depuis quelques temps. J’irai acheter un carquois, un arc et trois flèches. J’enfilerai de hautes chaussettes épaisses par dessus un pantalon en cuir serrant. Je passerai une vareuse en toile avec un col en V et lacet de cuir et aussi un gilet en peau de mouton. J’irai au supermarché du quartier. À l’entrée, la jeune femme bulgare qui fait la manche me suivra du regard, bouche bée, entrer dans le magasin, carquois à l’épaule et arc à la main. Il faudra faire vite. »
Venez partager avec les élèves de troisième année de l’école du conte une balade contée à la découverte du site du rouge cloitre dans une ambiance familiale et détendue.
Une main peinte il y a des milliers d’années nous fait signe. De rage, de rêve et d’os tire sur le fil de nos archéologies intimes et collectives. Entre métamorphose, mouvance et mémoire. De milliers de femmes sont dans la rue, paumes de leurs mains tendues et peintes de rouge sang. Parmi elles, Talie, une jeune archéologue découvre une merveille d’art rupestre. Par la voix d’un os manquant, par les mains d’une mère tirant le manteau de fourrure d’un lièvre, par le galop magique d’une vieille devenue cavale, le récit rejoint une femme posant la dernière pierre sur le corps de sa petite fille il y a 18000 ans. Et là le rituel commence. Tout cela se fond, se superpose, se répond par la parole poétique, adossée au mythe d’émergence. Et peut-être entendrons-nous, d’une seule voix, le chant de nos ancêtres et le cri des vivant·e·s en lutte à ce jour.
21 boutons d’un accordéon diatonique et une voix nue. Des notes et des mots. C’est tout. Et c’est beaucoup. Un moment entre la mazurka des amants et la force du soleil qui se couche à l’horizon, un instant entre la danse et le silence des pas sur le plancher, un partage direct et généreux.
Dans la ville qui fourmille et qui dévore, l’homme lève une voix à la cadence de ses pas. Dans la frénésie virtuelle d’aujourd’hui, il nous souffle le dépouillement, la légèreté et après avoir montré le monde et ses blessures, il détruira ce qui l’entoure pour prouver la beauté de Rien. Ensuite, il appelle au poète. Y en a-t-il un(e) dans le public ? Et quand il a décrété chacun chacune poète, le voilà qui nous exhorte à toucher l’éternité en disant tous ensemble les mots d’un poème inventé aujourd’hui même. Car il ne s’agit plus de rêver d’un nouveau monde mais de la réaliser. En ça, chacun.e est poète et peut agir sur ce qui l’entoure. Au centre de son plateau qui tourne comme la terre, Timoteo Sergoï déploie cette parole poétique au rythme enlaçant, fascinant, palpable auquel répond l’accordéon voyageur et l’intimité du violoncelle. De l’intérieur, du foyer transpirant, se délestent les artifices : télévisions et tablettes volent par la fenêtre. Face aux crises d’aujourd’hui, nous ressentons le besoin vital de redéployer cette poésie, celle qui est restée dans la marge, non bankable, non récupérée, libre. Comme souvent dans l’Histoire, c’est dans ce terreau-là que peuvent naître les graines de résistance. En la déposant dans la rue, nous la voulons palpable, publique et citoyenne, en l’amenant entre les maisons, nous la voulons intimement questionnante, nous l’espérons génératrice.