Le jeune théorbiste Gabriel Rignol, issu du CNSMD de Lyon, nous propose un
programme à la découverte de l’opéra du grand siècle sous forme de suites
françaises pour théorbe, entremêlées, afin de mettre en miroir les deux pendants
de l’art sous Louis XIV
C’est au tournant du Baroque que la chanson polyphonique qui sublima la poésie
de Ronsard et Du Bellay sous le règne des derniers Valois, laisse place à l’Air
de Cour au début du XVIIème siècle puis se mue en tragédie lyrique, la forme
française par excellence de l’opéra sous le règne de Louis XIV. La place de la
guitare, du luth ou du théorbe - instruments harmoniques rapportés d’Italie et
d’Espagne au grès des échanges belliqueux ou matrimoniaux - reste particulière
pour le Roi-Soleil qui pratique assidument dès son enfance les instruments à
plectre et la danse, sous l’influence de sa mère, la régente Anne d’Autriche
qui, rappelons-le, est une infante d’Espagne.
Ainsi, Anne d’Autriche n’oublie pas de demander au musicien italien Francesco
Corbetta (ca.1615-1681) d’enseigner la guitare à Louis l’enfant roi. Plus tard,
ce sera Robert de Visée (ca.1650-ca.1732), autre élève de Corbetta, qui prend le
relais et fait partie du cercle restreint de musiciens admis à la chambre du
roi. Visée reconnaissant dédie au Roy ses deux livres de pièces pour guittare,
et sait dans l’intimité de cette chambre, transcrire au théorbe le souvenir de
pièces en vogue, telle la Chaconne des Harlequins de M. de Lully composée pour
le Bourgeois gentilhomme de Molière, les opéras du perfide italien Giambattista
Lulli - Atys, Armide, la grotte de Versailles - et celles d’autres de ses
contemporains, Marin Marais ou François Couperin, entre autres.
Alors le jeune théorbiste Gabriel Rignol, issu du CNSMD de Lyon, nous propose un
programme à la découverte de l’opéra du grand siècle sous forme de suites
françaises pour théorbe, entremêlées, afin de mettre en miroir les deux pendants
de l’art royal ; un assemblage de suites de danses dans la forme établie par
Louis XIV – Allemande, Courante, Sarabande, Gigue et autres pièces – et nous
transporte dans l’intimité de la cour de Versailles ; une autre façon
d’appréhender notre patrimoine en l’église romane de Beurrières achevée au
XVIIème siècle… Un programme que Gabriel enregistrera pour son premier disque.
Robert de Visée > ca.1650-ca.1732 - Suite de transcriptions en ré m.
Ouverture de la grotte de Versailles | les sourdines d’Armide | l’Immortelle |
Menuet de Mr. de Lully |les échos d’Atys | Dieu des enfers | La Voluptueuse de
Mr. Couperin | les Matelots de Mr. Marais
Suite en sol m.
Prélude > anonyme |Allemande > Jean-Baptiste Le Moyne – 1751-1796 | Courante >
anonyme | Sarabande > Nicolas Hottemann - ca.1610-ca.1663 | Gigue > Le Moyne |
Fugue > Angelo Michele Bartolotti – ca.1615-ca.1682
Robert de Visée - Suite en La M.
Prélude | Allemande | Courante | Sarabande | Gigue | Gavotte
Robert de Visée - Suite en la m.
Prélude | Allemande la Royale | Courante | Sarabande | Gavotte | La mascarade |
Les Folies d’Espagne | Chaconne
