Le saviez-vous ? La Gloriette de Buffon est la plus vieille structure métallique de Paris

Au cœur du 5ème arrondissement de Paris, le Jardin des Plantes abrite la mystérieuse et historique Gloriette de Buffon, datant de 1786. Découverte d'un trésor caché.

On file arpenter les allées verdoyantes du Jardin des Plantes pour découvrir l'étonnante et insolite Gloriette de Buffon. Perchée au sommet de la butte labyrinthique, cette construction fascinante de 9 mètres de hauteur est un chef-d'œuvre architectural du 18ème siècle, à la fois par son ancienneté et par la prouesse de sa réalisation.

Saviez-vous que cette structure, érigée en 1786, trône au sommet d'une butte artificielle créée au XIVe siècle par l'accumulation de déchets et de gravats calcaires des faubourgs de Paris? La Gloriette, bien que discrète, porte l'histoire du biologiste, mathématicien et philosophe, Georges-Louis Leclerc, mieux connu sous le nom de Comte de Buffon.

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, non seulement s'est illustré comme naturaliste mais aussi comme passionné de métallurgie. La Gloriette, fruit de cette passion, s'impose comme le plus ancien édifice métallique de la France. Érigée grâce aux éléments fabriqués dans la forge de Buffon, située en Bourgogne, sa conception a nécessité l'utilisation de métaux variés. On peut encore admirer :

La touche finale de cet édifice est son toit, conçu comme un drap de tente, et la sphère armillaire qui trône au-dessus, représentant les mouvements des étoiles et du soleil autour de notre planète.

Bien que la Gloriette ait souffert des aléas du temps, notamment une dégradation par électrolyse des matériaux, elle a été restaurée dans les années 1980 pour retrouver son aspect originel. Cependant, un élément manque à l'appel : un intrigant gong solaire. Cette méridienne acoustique sonnait chaque midi grâce à un mécanisme solaire. Un globe faisant office de marteau frappait douze coups sur un tambour, actionné par un contrepoids libéré par la combustion d'un crin par les rayons du soleil.

Conçue avec l'armature de fer provenant des Forges de Buffon, situées près de Montbard, la Gloriette à l'époque de sa création était une véritable prouesse artistique et technique. Elle affichait un mélange raffiné de décorations en bronze, cuivre, or et plomb. Un de ses éléments les plus fascinants était le gong solaire qui, chaque midi, résonnait sous l'effet d'un marteau. Ce marteau, suspendu par un fil de lin, était actionné par les rayons du soleil brûlant ce fil, déclenchant ainsi le gong. Une merveille d'ingéniosité !

Les soirées confidentielles de la Gloriette : Rétif de la Bretonne, dans son ouvrage Les Nuits de Paris, fait écho au libertinage qui avait lieu autour de la gloriette après la fermeture du Jardin des Plantes. Bien que le lieu dégageait un charme et peut-être même un érotisme certain, il n'était pas question ici d'orgies sexuelles. Le terme "libertinage" fait ici référence à un libertinage intellectuel.

Ces soirées voyaient des Parisiens de l'aristocratie et de la bourgeoisie se rencontrer anonymement, souvent masqués et costumés. Au menu : café, thé, vin, discussions, musique, danse, et peut-être plus. Ces événements étaient des espaces de liberté d'expression et de remise en question des dogmes et des idées, que la société de l'époque ne tolérait généralement pas. Des soirées semblables avaient également lieu dans d'autres jardins des capitales européennes, contribuant à tisser des liens sociaux et à diffuser de nouvelles idées.

En vous approchant de la Gloriette, jetez un œil sur l'inscription épicurienne en lettres dorées: "Horas non numero nisi serenas". Une belle maxime qui signifie: "Je ne compte que les heures qui sont sereines".

Alors, lors de votre prochaine visite à Paris au sein du Jardin des Plante, ne manquez pas cette merveille architecturale, une réelle invitation à la découverte et à la sérénité. Lorsque l'on déambule dans ce lieu emblématique, on est transporté dans un Paris d'antan, teinté d'histoire, de science et de découvertes. Une belle manière de reconnecter avec le passé, tout en profitant d'un havre de paix en plein Paris.