Opéra Royal - Haendel : Acis et Galatée

Lorsque le jeune Haendel arrive à Rome en 1707, il éblouit les élites de la ville sainte grâce à son talent exceptionnel.

Il devient le compositeur « à la mode » et sa notoriété croît si vite que le voici appelé à Naples, où il créé sa pastorale Aci, Galatea e Polifemo en juillet 1708, au Théâtre de la Cour dans le Palais ducal de Piedimonte Matese pour un somptueux mariage.

Né comme un petit opéra destiné à être joué en privé, adoré par ses contemporains, Acis et Galatée de Haendel a connu une seconde vie en étant retravaillé et réorchestré plusieurs fois. Chef-d’œuvre d’Haendel, est une pastorale qui effectue une brillante synthèse des styles anglais et italien, avec des arias da capo et une importante contribution des chœurs. L’argument provient des Métamorphoses d’Ovide, qui avait déjà inspiré à Lully un opéra (1686), et mêle hardiment comédie et tragédie.

L’argument gomme peu à peu la légèreté transparente des paysages d’Arcadie, où s’épanouissent les bergers Acis et Galatée, au profit d’atmosphères plus sombres et inquiétantes : le jeune Acis est sauvagement tué par le cyclope Polyphème, jaloux de son amour pour Galatée. Galatée, en deuil, s’abandonne cependant à la paix en faisant du cadavre de son bien-aimé une source qui s’épanche à travers le bocage.

Leonardo García-Alarcón emmène sa Cappella Mediterranea depuis l’orgue dans cette musique que Mozart lui-même admirait, au point d’en faire une version allemande.