Azzedine Alaïa / Thierry Mugler : la nouvelle exposition mode de la Fondation Azzedine Alaïa

La Fondation Azzedine Alaïa ouvre ses portes à une nouvelle exposition mode pointue "Connivences artistiques : Azzedine Alaïa, Thierry Mugler", du 3 mars au 29 juin 2025. Rendez-vous dans le Marais pour admirer ce face-à-face couture de deux maîtres de la silhouette, entre coupes millimétrées, glamour sculptural et amitié cousue main.

Avis aux fashion lovers - La Fondation Azzedine Alaïa, en plein cœur du Marais, ouvre les portes d’une exposition mode taillée au millimètre : "Connivences artistiques, Azzedine Alaïa x Thierry Mugler », orchestrée par Olivier Saillard. Du 3 mars au 29 juin 2025, plongez dans un dialogue stylistique ultra-ciselé entre deux légendes de la mode qui ont taillé, drapé et sculpté la silhouette féminine comme personne.

Couturier et collectionneur passionné, Alaïa a précieusement conservé plus de 200 pièces griffées Thierry Mugler, dont une quarantaine sont aujourd’hui exposées en regard de ses propres créations. Car oui, entre ces deux-là, il ne s’agissait pas juste d’une amitié indéfectible et d’une admiration mutuelle, mais d’une véritable histoire de mode à quatre mains.

Tout commence en 1979, lorsque Alaïa rencontre Mugler, qui repère chez lui un maître de la coupe et lui confie la réalisation de smokings pour son défilé automne-hiver 1979-80. Le styliste tunisien, jusque-là discret, est propulsé sur le devant de la scène. Mugler devient son premier fan et l’encourage alors à lancer sa propre maison. Véritable attaché de presse avant l’heure, il lui ouvre les portes du gotha de la mode, attire les plus grandes journalistes dans son atelier de la rue de Bellechasse et, en 1982, le pousse à défiler à New York pour Bergdorf Goodman. Alaïa croit d’abord à une blague, Mugler orchestre tout… et le succès est immédiat !

Si Alaïa et Mugler n’ont pas la même approche – l’un intimiste, l’autre flamboyant – leurs créations se répondent en écho. Dans les années 80, loin du folklore des seventies, ils prônent le retour du glamour absolu, puisant dans l’âge d’or d’Hollywood et les icônes des années 30 et 50. Épaules sculpturales, tailles ultra-cintrées, hanches dessinées, ils s’inspirent des proportions héritées à des maîtres comme Balenciaga, Fath et Dior.

Alors que Mugler a le sens du show, comme en témoigne son défilé événement du Zénith en 1984, Alaïa préfère l’intimité des salons feutrés et une coupe millimétrée. Mais leur travail s’influence mutuellement et Mugler le reconnaît : "Depuis notre rencontre, mes vêtements sont moins abstraits (…) et les siens ont quelque chose de plus percutant." Une inspiration en ping-pong qui a façonné une décennie entière.

Amis dans la vie comme sur les moodboards, Mugler et Alaïa partagent les mêmes égéries, à l’image de Zuleika et Mirabelle, qui naviguent entre leurs maisons respectives. Jusqu’au bout, ils se soutiendront, s’admireront et s’influenceront, chacun marquant l’histoire de la mode avec son aiguille bien trempée.