Du 26 décembre 2024 au 5 janvier 2025, le Rambolitrain retrace 40 ans de fête et
de jouets sous le sapin, lors d'une exposition inédite et rétrospective.
Pendant les vacances de Noël 2024, d
Exposition Perturbations Photographiques / Images-mémoires
28september
-05januari 2025
14:30
54 Rue Du Général De Gaulle, 78120 Rambouillet, Frankrijk
Beschrijving
Images-mémoires
Paysages calcinés, formes émergentes, figures reflétées, troublées, presque noyées : chez Nicolas Baghir, la réalité semble s'absenter dans l'image pour mieux faire apparaître ce qui la hante : spectres, destruction, esprits. Une brume tenace, une lumière rasante ou un reflet tremblant saisissent un mouvement de luciole : apparition - disparition, apparition - disparition. L'artiste se situe délibérément loin du réalisme auquel on réduit souvent la photographie. Il en fait un art de l'illusion pour mieux rejoindre des écarts, une étrangeté, des fissures : en entrant dans ces interstices entre deux mondes, on accède autrement au réel, à sa blessure, à sa beauté.
Nicolas Baghir invente des techniques pour transformer la matière, des dispositifs optiques pour démultiplier les chambres, pour augmenter les possibilités de l'oeil, agrandir la rétine. Certains phénomènes visuels sont spectaculaires, d'autres tenus, presque secrets. Mais toujours ils mettent la photographie en excès, la font déborder du côté de la peinture, de l'abstraction, de la couleur pure, du theéâtre d'ombres. Ils émettent des signes, une pensée antérieure à l'image.
Le point commun entre les Perturbations numériques (PN # et PNC #) et les Passeports (PP #) c'est que Baghir y place quelque chose - un modèle, un paysage, une image - dans la glace. Pour les Perturbations, une photo est prise dans un bloc de glace, puis grattée, creusée jusqu'à faire apparaître une image en train de fondre, mais qu'il faut alors fixer par une seconde photographie, à l'instant même où elle pourrait disparaitre ou perdre sa forme. Pour les Passeports, une vitre en plexiglas est apposée sur une peinture - une toile sans cesse recyclée et repeinte - et le sujet vient y incruster son reflet. L'oeil photographique crée l'image à partir des effets les plus troubles, ou les plus troublants, de la composition. Le sujet n'est jamais frontal, même lorsqu'il paraît nous regarder ; il est toujours de côté ou derrière, ce qui supprime l'effet de « male gaze » tout en inscrivant le surgissement d'un être de passage, dont on ne sait pas toujours à quelle époque ou à quel monde il appartient.
Les images-mémoires ainsi produites ne sont pas des images-miroirs. Elles disent quelque chose de la vitrification du souvenir, qui revient transformé par le temps qui passe, parfois sur le point de fondre, et que l'on voit passer en mouvement dans la composition. L'image-mémoire est une image-temps : elle fixe un passage où le sujet s'absente sans mourir pour autant.
Tiphaine Samoyault
Datum informatie
Du samedi 28 septembre 2024 au dimanche 5 janvier 2025
14h30