ANY ATTEMPT WILL END IN CRUSHED BODIES AND SHATTERED BONES

Sur scène, ils sont dix-sept. Une communauté d’hommes et de femmes de 16 à 69 ans. Ce corps de ballet atypique évolue entre musiques de répertoire et chants protestataires. Le chorégraphe flamand Jan Martens s’intéresse à l’idée de “quitter les rangs” et fait du plateau un surprenant terrain d’expérimentation idéologique.

« Toute tentative se terminera par des corps écrasés et des os brisés ». Curieuse annonce que le titre donné par Jan Martens à cette pièce où la notion d’espace et le rapport au groupe d’interprètes – toutes générations confondues – permet au chorégraphe d’interroger danse et spectacle sous l’angle du politique. Au cœur de ce travail, « l’idée d’immobilisation comme acte de résistance et de rébellion », mais aussi ses différentes formes de manifestations et ce qui séduit en elle.
Qu’est-ce qui pousse à se révolter ? Comment le fait-on ? Pourquoi et contre qui ? Les autres, son propre corps, le spectacle, les conditions de vie ? Alternant entre liberté et contrainte, questions et actions, concret et abstrait, Jan Martens a fait flèche de tout bois. Chorégraphiée comme dans l’œil d’un cyclone, any attempt will end in crushed bodies and shattered bones orchestre le mouvement des corps sans parti pris autour de ces enjeux. Et ne se dépare pas d’une certaine atmosphère romantique, avec ses musiques rebelles de différentes époques. A l’écart de la virtuosité très prisée des grands spectacles, l’artiste flamand suscite l’émotion et la réflexion en privilégiant d’autres aspects dynamiques et exaltants de la création.