Le Château de la Roche Guyon, le château troglodyte du Val-d'Oise à la vue imprenable sur la vallée de la Seine

Connaissez-vous le seul château troglodyte d'Ile-de-France, niché dans le seul village francilien parmi les plus beaux villages de France ? On vous emmène à la découverte du château de la Roche Guyon, ce château insolite du Val-d'Oise, au passé mouvementé, qui inspira aussi les Aventures de Blake et Mortimer.

On vous emmène dans le Vexin, à 70 km de Paris, à la découverte d'un château d'exception. Le Château de la Roche Guyon situé dans le 95, à proximité de Giverny et de Vetheuil. Le village de la Roche Guyon, qui se targue d'être le seul village d'Ile-de-France à arborer le fameux label des Plus Beaux Villages de France, a la particularité d'être un village troglodytiques. Et son château ne fait pas exception.

À l'origine, ce village était composé uniquement d’habitations troglodytiques. Il doit son nom à la famille Gui, propriétaire de la forteresse médiévale du XIIème au XVème siècle. Aujourd’hui encore, les « boves » creusées dans la falaise servent de remises, ateliers d’art et commerces, apportant un charme particulier à ce lieu historique.

Quand on arrive en contrebas, on voit bien que le château révèle deux époques différentes. Le premier château de La Roche-Guyon était invisible, entièrement taillé dans la roche. Au XIIIe siècle, un corps de logis fut édifié au pied de la falaise, tandis qu'un robuste donjon de pierre s'élevait au sommet de la colline. Protégé par une double enceinte en éperon, ce donjon était relié au manoir par un passage secret. Le donjon et son passage secret impressionnant de plus de 100 mètres, restent les seuls vestiges encore présents aujourd'hui.

Au fil des siècles, le château a été remanié, passant des tourelles d’angles du Moyen Âge aux pavillons et terrasses de la Renaissance. Fréquenté par les rois de France et les intellectuels des Lumières, ce lieu devient une propriété de la famille La Rochefoucauld dès 1659. En février 1944, le château est investi par les troupes allemandes sous le commandement du maréchal Rommel, qui y installa son état-major et y négocia des tentatives de paix avec les Alliés.

Le château témoigne également du Siècle des Lumières, lorsque le duc de La Rochefoucauld et sa fille, la duchesse d’Enville, entreprennent d'importants travaux. Parmi ces transformations, on trouve une entrée monumentale, des écuries, des pavillons et des terrasses qui se fondent harmonieusement dans la forteresse médiévale. Le château a attiré des figures intellectuelles telles que Turgot, Condorcet et Young, qui se réunissaient dans le Grand Salon, la Bibliothèque ou le Petit Théâtre, joyau secret du château.

On commence la visite par la Salle des Gardes, où un plafond magnifique, resté dans son jus, capte immédiatement l'attention. Le Salon Rouge et le Salon Jaune suivent, chacun avec son propre caractère distinctif, témoignant du luxe et de l'élégance des lieux. Le Grand Salon, majestueux par sa taille et son décor, est un véritable chef-d'œuvre, souvent utilisé pour les grandes réceptions. La visite se poursuit avec la belle Bibliothèque où on aimerait bien voir de vrais livres présentés.

Une fois avoir visité la partie "classique", où de belles expositions temporaires vous attendent parfois comme les Monuments Men en ce moment, on passe à la partie cachée de l'iceberg. À droite de l'entrée, juste avant la maquette, on peut accéder au chemin qui mène vers la partie troglodytique, les chapelles dans la roche et le fameux donjon.

La duchesse d’Enville fit construire une chapelle dans la Cour aux Cerfs, consacrée en 1770 par le cardinal de La Rochefoucauld, archevêque de Rouen. Cependant, dès 1806, après la Révolution, le cardinal-duc de Rohan rétablit l'usage de la chapelle troglodytique. Entre 1816 et 1819, il entreprend des travaux d’aménagement, agrandissant la chapelle d'origine en creusant trois nefs parallèles, ornées de quatre bas-reliefs en terre cuite illustrant la vie de Sainte Pience et deux épisodes de la vie du Christ.

On s'arrête ensuite au pigeonnier dans la roche, pour découvrir une vue qui vaut le détour.

Pour grimper tout en haut de la tour, il va falloir faire des efforts. Si vous avez du mal à grimper les marches, passez votre tour. Si vous êtes sujet au vertige, réfléchissez-y aussi à deux fois car la pente est raide. On compte pas moins de 270 marches et à des hauteurs inégales. Autant vous dire qu'on fait travailler les fessiers en montée et les adducteurs en descente. C'est une séance sportive qui, cependant, vaut grandement l'effort car le panorama que vous découvrirez en haut, a de quoi vous émerveiller.

On s'y régale d'une vue sur le Potager-fruitier, jardin remarquable à visiter également, mais aussi sur toute la vallée de la Seine, témoignant de l’importance stratégique du château au fil des siècles. Insolite, on peut y découvrir d'étonnantes toilettes donnant dans le vide.

On continue la visite en sous-sol. L'avantage s'il fait chaud, c'est que la température y est fraiche quoiqu'il arrive. Petite surprise pour les fans de BD : le Château de La Roche-Guyon abrite "le Chronoscaphe" d'Edgar P. Jacobs, découvert dans l'album "Le piège diabolique" de la série Blake et Mortimer. En effet, un exemplaire de la machine à remonter le temps, réalisé par des élèves du lycée Le Corbusier de Cormeilles-en-Parisis y trône. Logique puisque dans la BD, l'histoire et les aventures de Blake et Mortimer se déroulent principalement au château de La Roche-Guyon.

Voilà, vous avez fait le tour. Si vous aimez la partie troglodyte, ne manquez pas de visiter, à 4 min en voiture, l'église troglodyte de l'Annonciation, également creusée dans la roche.

Sur place, le village offre plusieurs terrasses et restaurant, à proximité immédiate du château. Ce qui fait le bonheur des motards qui aiment à venir faire une escale dans le coin.

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