Un long poème d'amour, une conversation virtuelle entre une fille et son père.
Cordélia rêve : son père la convoque prestement. Il veut savoir combien elle
l'aime. Elle bégaie. Il se fâche. Elle le quitte. Plus tard, elle apprend qu?il
est malade. Elle part à sa recherche. Elle le retrouve dans les bois, seul,
égaré. Il semble ne pas la reconnaître.
Le personnage de Cordélia, en référence à la fille de Shakespeare, est déployé
en une reine des temps modernes, un clown féminin libéré des carcans sociaux.
Elle interpelle son père, célèbre avec lui le Théâtre qui les unit. Ça et là, on
entend quelques vers tirés du Roi Lear, ainsi que la voix du père, absent du
plateau, qui parle à sa fille, présente sur la scène.
Les mots de Sara Llorca se conjuguent à la musique de Benoît Lugué qui chante la
douceur et la rudesse qui font le jeu du duo père-fille.
25april
-11mei
Route Du Champ De Manœuvre, 75012 Paris, France
Description
Un des principaux aspects de l’écriture de Copi, et notamment de La tour de La Défense, c’est cette manière qu’elle a d’en faire trop, de dépasser toutes les bornes, de pousser dans leurs retranchements les acteurs et les limites de la machine théâtrale. Dans la pièce, les évènements se succèdent, et tous sont plus fous les uns que les autres : un serpent remonte les canalisations, une mouette rentre par la baie vitrée, un hélicoptère s’écrase sur la tour d’en face, une mère se retrouve soudain accusée du meurtre de son enfant… l’écriture semble toujours vouloir en rajouter une couche, elle déborde d’idées. Pourtant, on y lit aussi quelque chose de mélancolique ; comme si elle s’acharnait en vain, tentait par tous les moyens de rendre sa force à une vie qui, depuis longtemps, a perdu toute sa consistance. Les personnages, par leurs réactions, racontent ce rapport étrange aux évènements, vécus avec une intensité sincère, mais ne laissant aucune trace, comme oubliés aussitôt qu’un nouvel incident advient. Pendant la quasi-totalité de la pièce, aucun de Jean, Luc, Micheline, Daphnée ou Ahmed n’est véritablement marqué par ce qu’il vient de traverser ; tous semblent guidés par leurs seuls instincts, dans une naïveté qui n’est pas sans rappeler celle de l’enfance, comme un grand jeu auquel ils seraient en train de prendre part, et depourraient indifféremment passer d’un état à un autre. Au plateau, les acteurs s’étonnent de tout, et toujours au premier degré, tenus dans cet “hyperprésent” qui leur empêche tout recul sur ce jeu auquel ils sont en train de jouer. Côté public, certains évènements peuvent faire rire, mais à peine a-t-on le temps de s’en amuser qu’un autre déjà survient, et qu’on se retrouve alors peu à peu plongé dans cet état étrange, à mi-chemin entre l’asphyxie et l’ivresse, si caractéristique de l’univers de Copi. Auteur Copi Mise en scène Lewis Janier Dubry Avec Louis Certain, Manaëlle Cobra, Marius Ponnelle, Tom Rundstadler, Sylvain Septours, Théo Urtubey Scénographie et accessoires Sylvain Septours Création sonore Basile Lacroix-Boettcher Production Compagnie du Sixième Mur
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Info:
- Standard - 24,20 €