En deux pièces, førm Inførms et Emaphakathini, les chorégraphes Marco da Silva
Ferreira et Amala Dianor font vibrer leurs écritures pour les danseur·euse·s de
Via Katlehong. La compagnie sud-africaine incarne l’ardeur du pantsula, danse
urbaine aux jeux de jambe véloces.
C’est un diptyque où se décline au fil de deux chorégraphies l’impétuosité de
Via Katlehong. Cette compagnie sud-africaine fait sonner depuis 1992 l’héritage
du panstula, une danse née dans les années 1960 dans les township de
Johannesburg, caractérisée par la virtuosité de ses pas rapides. En ouverture du
programme Via Injabulo, le chorégraphe portugais Marco da Silva Ferreira,
imprégné de ses recherches sur les danses urbaines africaines-américaines,
plonge le groupe dans une ambiance clubbing au rythme intense avec førm Inførms.
Puis, avec Emaphakathi, le Français Amala Dianor fait exploser la liesse d’être
ensemble qui habite cette danse sociale, à la fois sonore par ses frappes de
pied, vocale par ses cris qui scandent la danse. Un ensemble entraînant, où
l’hybridité des danses d’Afrique du Sud, à la frontière entre danses
traditionnelles et urbaines contemporaines, résonne.
Description
********** Français **********
Après deux pièces marquées par l’état tourmenté du monde, Thomas Hauert plonge dans le rapport physique entre la vie et la terre. Efeu, lierre en allemand : plante de lien et de soin. Six interprètes se relaient pour composer ce quatuor mouvant, fait d’antagonismes, de résistance, de cohésion.
À l’encontre de l’entropie, cette tendance au chaos propre à tout système physique, les êtres vivants constituent une sorte d’anomalie avec leur propension à s’unir mais aussi leur aspiration au mouvement — dût-il, tel le lierre, défier la gravité. Sur ce terreau, le chorégraphe et ses complices de toujours composent un quartet à géométrie variable (pour six danseur·euse·s), une pièce jamais figée, recréée à l'infini par l'improvisation inhérente à sa distribution changeante. S'y réaffirme la quintessence collective de la danse selon Thomas Hauert. Après le profus How to proceed (2018) et l’austère If Only (2020), qui observaient les corps marqués par l’état du monde, Efeu (2022) place le monde face aux états du corps. Avec ses transitions quasiment symphoniques, sa bande-son entre variété italienne et musique contemporaine, son langage organique et abstrait à la fois, Efeu fait méthode et matière des structures sociales qu’il articule, avec toujours cette si généreuse "écoute active" à l’œuvre entre les interprètes et contaminant le public.
********** Nederlands **********
In tegenstelling tot entropie, de neiging tot chaos die inherent is aan alle fysieke systemen, zijn levende wezens een soort anomalie, met hun neiging tot eenheid maar ook hun verlangen naar beweging - zelfs als ze, net als klimop, de zwaartekracht tarten. Tegen deze achtergrond componeren de choreograaf en zijn vaste kompanen een kwartet met variabele geometrie (voor een cast van zes dansers en danseressen), een stuk dat nooit stilstaat, eindeloos herschapen door de improvisatie die inherent is aan de wisselende bezetting. Het bevestigt de essentie van het collectieve karakter van dans volgens Thomas Hauert. Na het overdadige How to proceed (2018) en het sobere If Only (2020), waarin lichamen werden geobserveerd die getekend waren door de toestand van de wereld, confronteert Efeu (2022) de wereld met de toestanden van het lichaam. Met zijn bijna symfonische overgangen, zijn soundtrack die Italiaanse variété en hedendaagse muziek combineert, zijn taal die zowel organisch als abstract is, is Efeu zowel de methode als het materiaal van de sociale structuren die het naar voren brengt, steeds met dat zo genereuze 'actieve luisteren' tussen de performers dat overslaat op het publiek.
********** English **********
In contrast to entropy, the tendancy for chaos inherent in any physical system, living things are an anomaly because of their propensity to come together and their desire for movement – even if, like ivy, it defies gravity. In this fertile breeding ground, the choreographer and his long-term collaborators form a quartet of variable geometry (for a cast of six dancers) a formation that is never fixed, recreating itself ad infinitum through the improvisation inherent in its changing line-up. It reaffirms the collective quintessence of dance according to Thomas Hauert. After the lavish How to proceed (2018) and the austere If Only (2020), both of which observed bodies affected by the state of the world, Efeu (2022) brings the world face to face with states of the body. Using almost symphonic transitions, a soundtrack featuring Italian light music and contemporary pieces, and a language that is simultaneously organic and abstract, Efeu turns the social structures it is articulating into both its method and material, with as ever extremely generous “active listening” between the performers and contaminating the audience.