C'est un privilège perpétuel que de visiter l'atelier d'un artiste. Il n'en
allait pas autrement lorsque je t’ai rendu visite à Borgerhout au début de
l'année 2024. J'ai tout de suite repensé à notre première rencontre en 2008, à
l’occasion de la préparation de l'exposition ‘ANYTH_ =’ au S.M.A.K. à Gand.
Cette toute première visite m'a bouleversé. L'atelier était plus petit que ton
lieu de travail actuel, mais les deux espaces respiraient la liberté, la
recherche et le doute. Lors de ma dernière visite, un morceau de papier rouge
affichait ton écriture vive, où l'on pouvait lire : « Faire du spectateur une
partie du problème ». Peu importe que tu l'aie empruntée ou formulée toi-même,
cette phrase nous mène au cœur de ton œuvre. Trois choses peuvent être
distillées à partir de ces mots : le spectateur, le problème, et la
participation du premier au second. Impliquer le spectateur, c'est le faire
participer, c'est créer un entre-deux. C'est l'entraîner dans le défi improbable
de peindre aujourd'hui, un défi hanté par l'histoire de l'art et menacé par la
production d'images numériques. C'est à la fois un problème et une question. En
quoi cela fait-il sens de peindre aujourd'hui ? L'on pourrait répondre que cela
a du sens tant qu'il y a des spectateurs. Mais ton œuvre singulière, composée de
dessins et de peintures, nous prouve qu'il s'agit de plus que cela. La
Renaissance a vu naître l'idée du tableau comme une fenêtre sur le monde. Dans
les dessins et les peintures de Werner Mannaers, l'œuvre est une fenêtre sur
elle-même et sur celui qui la regarde. L'œuvre de Werner Mannaers nous invite à
élastiquer notre regard, à déplacer légèrement nos expériences (et nos attentes)
visuelles en scrutant un dessin ou une peinture. Chaque œuvre consiste en une
accumulation d'événements de forme et de couleur, certains maîtrisés, d'autres
laissés au hasard. Le pigment de Werner Mannaers n'est pas seulement la couleur,
mais aussi la connaissance de l'histoire de l'art. Sans faire de lui un
artiste-citation, il lui permet d’amalgamer sa connaissance et son admiration
pour l'histoire de l'art. Il est merveilleux de constater qu'en allemand, le mot
Maler (peintre) s’apparente au mot Mahlen (moudre). Indépendamment de
l'exactitude de cette étymologie spéculative, elle a l’avantage de nous
rapprocher de ce que fait Werner Mannaers. Chaque œuvre est un broyage condensé
d'influences propres et externes, sans perdre de vue l'interaction particulière
entre la vie de l'artiste et son œuvre. Et puis, il y a son intérêt pour la
musique. Ce qui m'amène sans détour à souligner la puissance et la signification
méconnues de l'improvisation. Dans le free jazz et la musique improvisée, tout
tourne autour de l'instant présent, du moment, de la capacité à réagir à
l'immédiateté de l'environnement, qu'il soit sonore ou non. Et cela aussi, c'est
Werner Mannaers. Ce qui m’évoque une citation remarquable du géant musical Steve
Lacy : « Dans la composition classique, on dispose de tout le temps nécessaire
pour décider de ce que l'on veut dire en 15 secondes, dans l'improvisation, on
dispose de 15 secondes ». Werner Mannaers rejoint cette idée : la franchise de
son travail s’apparente à la musicalité d'une improvisation de Steve Lacy,
disons, sur son saxophone soprano. Ses dessins (et ses peintures) constituent
une exploration sans trêves de la forme, du rythme, de la répétition, de la
superposition, de l'imagination, de la nuance, du jeu… Vous aurez peut-être
remarqué que je me suis gardé d'employer le mot « abstrait ». Pour pousser le
bouchon un peu plus loin (et dans n'importe quelle direction), j'irais jusqu'à
dire que Werner Mannaers est un peintre figuratif. Ceci pour démontrer que la
catégorisation d'un langage visuel n’est toujours que la simplification d’une
réalité artistique. Bien sûr, le travail de l'artiste s'inscrit davantage dans
une tradition de peintres dits « abstraits ». Mais je m'en éloigne délibérément.
Car le travail de Werner Mannaers est aussi une manière d'être au monde, la
conviction que le dessin et la peinture sont des formes de résistance, une
réponse à l'instrumentalisation du monde, et par extension, à
l'instrumentalisation de l'art. Werner Mannaers est peut-être un artiste dont la
devise serait : « Faire du problème une partie du spectateur ».
- Philippe Van Cauteren (S.M.A.K. Directeur Artistique), Berlin, le 14 janvier
2024
open Atelier ouvert
Description
Connais-tu les aventures du Chat botté, d’Aladin ou de la Belle au Bois dormant ? Il y a environ 100 ans, les enfants jouaient ces histoires et bien d’autres encore dans leur salon. Mais pour eux, il n’était pas question de télévision ou de tablette ! Avec des ciseaux, de la colle et du carton, ils construisaient avec leurs parents les plus fabuleux théâtres comme décors de leurs jeux. En visitant l’exposition Magical Theatres, tu découvriras comment ils s’y prenaient et à quoi ressemblaient ces théâtres de papier.
Tu es un peu fatigué et tu n’as pas trop envie de tout regarder ? Installe-toi dans le coin lecture ou à la table d’activité . Grâce à des décors et des personnages, tu pourras créer ta propre histoire et même la projeter sur un mur ! Mais si tu préfères jouer pour un public, le théâtre de marionnettes n’attend que toi et ton imagination !
Mais ce n’est pas tout ! Chaque premier dimanche du mois, tu pourras rejoindre l’atelier ouvert. Un animateur du musée t’attendra à la table d’activité et t’invitera à réaliser tes propres jouets avec du papier, du carton, de la feutrine, de la peinture… tout ce que tu peux imaginer. Chaque mois, une activité différente sera proposée : construction de petit théâtre, réalisation de différents types de marionnettes, création d’un récit, fabrication de jouets d’optique…
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Dans le cadre d'Itinérart, ArtiCulE asbl propose 3 expositions, 3 univers.
Jonathan Bousmar
Dessin
Quand il délaisse les bombes et la rue, Jonathan excelle dans la production
d’illustrations empreintes d’humour et toujours d’une expressivité débordante
qui confine à l’étrange. Illustrateur de récits pour les éditions Alzabane entre
autres, il propose ici une sélection de ses dessins personnels en noir et blanc
et des reproductions d’illustrations en couleur.
Mateo Singh
Collage
Mateo propose une série de collages crées par la juxtaposition d’images et de
motifs issus de cultures et traditions différentes. Il remet ainsi en question
le caractère immuable et figé des traditions et folklores. Il offre se faisant
une perspective stimulante faite d’enrichissement mutuel, de compréhension et de
construction de cultures et traditions communes remèdes à un repli sur une
identité incapable d’évolution. L’esprit zinneke.
Laurent Toussaint
Peinture / Pastel / Collage sur papier
« Il en faut bien des choses... » Comprend 110 œuvres sur papier, par séries de
5, répétant à l’infini la même phrase imprimée ou recopiée sur papier et
rehaussée de pastel, d’acrylique, de découpages, de collages,... Laurent
Toussaint utilise des pratiques diverses pour exprimer un point de vue sur le
monde qui l’entoure. La répétition, la maîtrise imparfaite et la multiplicité
des signifiants interroge le sens même de tout cela.
Une soirée d’ouverture lancera le 12 avril la biennale saint-gilloise : après le
vernissage de l’exposition « Marcel Broodthaers, la poésie et l’Art » prenant
place à l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles, le public sera invité à poursuivre les
festivités au p-a-l-a-z-z-o, où se produira le duo performatif audiovisuel
Vimure. Cette nocturne sera l’occasion de rencontrer les artistes dans leur
atelier et de découvrir les expositions.
Véritable pierre angulaire de l’événement, les ateliers – une centaine au total
– seront encore ouverts au public durant les deux week-ends qui suivront. En
parallèle, plusieurs expositions sur la thématique « Ce-qui-nous-lie » seront
accessibles dans les lieux partenaires du Parcours. Parmi ceux-ci, on retrouve
par exemple la Maison du Peuple, Pianofabriek, le Centre culturel Jacques
Franck, la Maison Hannon ou encore le Musée Horta.
Chaque pôle abordera à sa manière ce qui fait le lien entre artistes, créateurs
et, plus largement, citoyens et êtres humains. Avec le projet « D’ici et
d’ailleurs. From Here to Eslewhere », la curatrice a choisi le centre
communautaire Pianofabriek pour mettre en valeur une série d’artistes d’origines
étrangères ancrés dans la scène artistique contemporaine belge : Sabrina
Montiel-Soto, Anna Safiatou Touré et Mostafa Saidi Rahmouni, tous habitant,
travaillant à Bruxelles et représentant des communautés fortes dans la commune
saint-gilloise. À l’Hôtel de Ville ou au Centre culturel Jacques Franck lors
d’une projection de ses films, c’est Marcel Broodthaers qui sera mis à
l’honneur. En effet, 2024 marque le centenaire de cet artiste de renommée
internationale. Outre les expositions dans les lieux précités, l’inauguration
d’une plaque commémorative sur la Place Marcel Broodthaers sera organisée. La
Maison du Peuple, de son côté, accueillera une exposition de type « artiviste »,
avec une dimension politique en phase avec les questionnements de notre époque,
qui présentera des œuvres d’Angel Vergara, Priscilla Beccari, Sandrine Morgante,
Pascal Bernier, Joanie Lemercier, Karine Marenne et Léa Mayer.
Divers interstices seront aussi exploités cette année : des performances ou des
installations s’introduiront dans les lieux de passage de la commune comme à la
vitrine 76,4 rue de Bosnie que l’artiste François Patoue investira. Enfin, le
programme du Parcours est complété par la Nuit des Galeries, qui aura lieu le
mercredi 17 avril dans une quinzaine de galeries et lieux hybrides saint-gillois
(comme l’Espace photographique Contretype, les galeries Odradek Résidence, Chez
Olivia, Stream Art ou encore Le Salon d’Art…).
Soirée d’ouverture et nocturne des ateliers : 12.04.2024 - 18h à minuit
1er week-end : 13 & 14.04.2024 - 14h à 19h
2ème week-end : 20 & 21.04.2024 - 14h à 19h
Nuit des Galeries : 17.04.2024 - 18h à 21h
En 2020, Xavier Girard, professeur d’art à Orléans, fait une heureuse découverte
sur le marché aux puces : mille bandes dessinées faites-maison et soigneusement
archivées. Elles se révèlent être l’œuvre de Norbert Moutier, libraire et
cinéaste de série Z, qui les réalisa de ses 5 à ses 19 ans, assisté de sa mère.
Xavier Girard vous propose une visite commentée au cours de laquelle il vous
raconte l’œuvre dessiné de Moutier et son étonnante découverte.
Réservez ici : https://miniurl.be/r-598t
[https://miniurl.be/r-598t?fbclid=IwAR1Z6v0kKnvgOucTOnTIY9oaIGSJqguhK85gUTBeuQ_786w3l5CUOudHxsU] |
8€ par personne
(Vous êtes en possession d’un Pass Cultuur Marolles ? Vous profitez de 2€ de
réduction. Dans ce cas – uniquement – réservez par mail à
sarah.kokot@artetmarges.be et précisez dans votre message que vous êtes en
possession du pass)
Chaque premier dimanche du mois, le Musée Mode & Dentelle ouvre ses portes
gratuitement.A 14h, notre guide vous emmène à la découverte de l’exposition :
Jules François Crahay. Back in the spotlight.Les places étant limitées, les
réservations pour la visite guidée sont obligatoires via notre plateforme de
réservation.
“The wound is the place where the Light enters you.” – Djalâl ad-Dîn Rûmî
L’humanité, dans toute sa splendeur et sa complexité, est un chef-d’œuvre
d’imperfections qui se tissent harmonieusement pour former une perfection
singulière. C’est dans la nature même de l’Homme d’être imparfait, de porter en
lui des fissures et des failles qui, loin d’être des défauts, sont les fils
invisibles tissant la trame de sa grandeur.
L’ambition de cette exposition est dans un premier temps de rendre hommage à des
blessures qui ont tracées la vie de ces différents portraits, tout en faisant un
parallèle avec le Kintsugi. Cet art Japonais ancestral qui invite à réparer un
objet cassé en soulignant ses cicatrices de poudre d’or, au lieu de les cacher.
Réparé, consolidé, embelli, il porte fièrement ses blessures, et il devient.
Paradoxalement d’autant plus précieux qu’il a été brisé…
En fin de compte, c’est la fragilité de l’humanité qui la rend riche et
éternellement fascinante. Les imperfections ne sont pas des obstacles à la
perfection, mais plutôt les éléments qui la définissent. C’est dans la danse
délicate entre lumière et ombre que l’Homme trouve sa véritable splendeur,
créant un chef-d’œuvre toujours en évolution, toujours inachevé, mais infiniment
inestimable.
D’origine marocaine et kabyle, Hinde Kebbache est née et a grandi à Bruxelles.
Petite, elle collectionnait de nombreux souvenirs : tickets de concerts, de
métros, objets trouvés… qui lui rappelaient un moment précis. Cet attrait
nostalgique de sa personnalité se traduit aujourd’hui à travers sa photographie
; cet art qui capture de manière immuable des instants uniques dans le temps.
La nouvelle édition du Parcours d'artistes se déclinera autour d’une thématique
simple et essentielle, intitulée « Ce qui nous lie ».En plus de ses œuvres sur
toile, l'artiste dévoilera des épreuves petits formats de la série “Nuits
blanches” exposées à la station de métro Porte de Hal à Bruxelles.Natacha
Mercier présentera dans son atelier des nouvelles œuvres « presque-monochrome »
sur toiles issues de sa thématique autour du nocturne dans le paysage et le
portrait."Au fond, Natacha Mercier nous invite à une expérience phénoménologique
de l’apparaître des images. Nimbées d’une sorte d’aura de lumière, l’artiste
donne naissance à des apparitions évanescentes qui ne cessent de se constituer
sous nos yeux. Le jeu des glacis et des entrelacs des plans induit une relation
toute particulière avec la lumière et les données sensibles, spatiales et
concrètes de l’espace réel. Dans cette articulation entre l’image qui surgit du
fond et la lumière qui inonde la couche de vernis mat en surface, nous sommes
"devant le temps", comme aurait pu dire Georges Didi-Huberman. C’est dans un
rapport à la durée de contemplation que l’image se révèle peu à peu. (...) C’est
dans un entrelacement du temps et de l’espace, un chiasme de la surface et de la
profondeur, que l’œuvre de Natacha Mercier s’offre à nous." Texte de Jérôme
Carrié (F), 2021.Natacha dévoilera également quelques œuvres préparatoires des
portraits des travailleur-euses de nuit de la Stib et Bruxelles Mobilité avec
qui elle a collaboré pour cette commande. Elle a souhaité rendre visible ce
monde invisible pour le grand public, offrant ainsi une reconnaissance bien
méritée à ces professions souvent méconnues."Les portraits présentés ici, «
Nuits blanches », offrent une modulation particulière. Les travailleurs de nuit
saisis par l’appareil-photo, homme comme femme, à parité, sont représentés
seuls, à titre d’individu. Leur pose, non héroïsée, valorise
l’intériorité.Retravaillées avec subtilité informatiquement, ces photographies
semblent des peintures. L’artiste, qui les a pesées avec minutie, s’y adonne à
la technique du clair-obscur dans la grande tradition de ce genre pictural. Son
souci constant est d’installer dans le cadre des corps vivants, respectables,
incarnés, impliqués dans leur tâche mais aussi soucieux d’eux-mêmes, en évitant
l’idéalisation.Extrait du texte « Nuits Blanches » de Paul Ardenne, écrivain et
historien de l’art français, 2024.Les visiteurs seront invités à aller découvrir
la série « Nuits blanches » composée de dix portraits sur les quais de la
station Porte de Hal (ligne 2-6) suite à la visite d'atelier.
« C’était mieux avant ! ». Chaque génération a entendu cette phrase. Peut-être
l'avez-vous prononcée vous-mêmes ? Mais est-ce vraiment le cas ?
Avec les années, les lieux emblématiques de Bruxelles ont bien entendu connu des
transformations, voire des démolitions.
Avec notre guide, pas de passéisme. On embrasse l'instant présent en retrouvant
des lieux familiers, en découvrant ensemble l’évolution, au fil des décennies
passées, de ces espaces publics et monuments que nous avons chéri.
Infos et réservations : info@91parallèle.be
Le Silex s’expose à l’Atelier TiPi !
Nous vous donnons rendez-vous le 12 avril 2024 de 18h à 22h pour le vernissage
de la prochaine exposition des artistes du Silex.
Cette nouvelle exposition collective, visible du 12 au 27 avril, présentera une
sélection d'œuvres récentes réalisées par nos membres au sein de nos ateliers
créatifs. L’occasion de (re)découvrir la richesse et la diversité artistique des
talents du Silex et de célébrer ensemble l’art brut et la créativité sous toutes
ses formes.
Le Silex s’expose à l’Atelier TiPi !
Venez découvrir les nouvelles œuvres des talents du Silex du 12 au 27 avril
2024, du mardi au samedi, de 11h à 17h à l’Atelier TiPi.
L’occasion de s’émerveiller devant une sélection de pièces inédites fraîchement
sorties de nos ateliers créatifs et de célébrer ensemble l’art brut et la
créativité en amateur sous toutes ses formes.