BPS22

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Événements à venir

De février à mai 2024, Banks Violette (Ithaca (US), 1973) investit l’ensemble des espaces du Bps22 à l’occasion d’une exposition majeure qui rassemble installations sonores et dessins. Les pièces produites par l’artiste puisent dans les zones obscures de la société américaine et la sous-culture du heavy métal à partir d’un jeu de reprises, de déplacements et d’échos contemporains. L’exposition explore une série de dichotomies : bruit et silence, présence et absence, gothique et minimalisme qui s’entrechoquent sur l’autel de la culture contemporaine. De la sorte, Violette dépeint le phénomène de l’excès au travers d’installations qui deviennent le miroir d’une anxiété sociétale et se traduit notamment dans la culture adolescente.L’artiste explore la violence de manière conceptuelle et sculpturale : au lieu de procéder à une représentation objective de faits, il évoque plutôt l'imagerie inhérente aux cultures et sous-cultures contemporaines pour tenter d’en retranscrire les motivations. Ses œuvres apparaissent alors comme l'expression d'une critique sociale formulée de manière esthétique, tantôt sous la forme d’installations acoustiques, tantôt de « peintures sonores ». L’artiste pose explicitement la question du rapport entre "idée" et "expression matérielle", entre "black metal" et "image". Il détourne l’iconographie de ce genre musical, en récupère le potentiel esthétique et propose, par un déplacement du sujet et un changement d’état, une lecture inédite. Il utilise le black metal comme une "matière conceptuelle", un outil, un catalyseur d’affects qu’il s’ingénie à transposer plastiquement en créant des expériences esthétiques nouvelles.Originaire d’une région qui a longtemps tiré sa richesse de l’extraction du sel, Banks Violette joue avec sa couleur blanche qui témoigne du déclin de l’industrie saline dans les années 70. Le contraste constant qu’opère l’artiste entre le noir et le blanc prend un écho particulier à Charleroi. Le charbon, symbole d’un passé florissant, est également, comme le sel, une évocation de la crise endurée depuis la fermeture successive des industries minières.
Pour cette exposition monographique d’envergure, Alain Bornain (Genappe, 1965) investit la salle Pierre Dupont de travaux anciens et nouveaux, l’ensemble retrace son cheminement artistique des 25 dernières années.Actif depuis le milieu des années 1990 et entretenant un rapport très actuel à l’image (aux images), Alain Bornain ne s’est jamais cantonné à une seule catégorie plastique, ni à un sujet unique. Par des moyens variés (peintures sur toile ou objets, installations, dessins, parfois sur post-it ou papier à imprimante), l’artiste évoque sans détours le rapport à la vie, à la mort, aux origines, à la mémoire, à l’effacement, à la disparition, à la transmission ou à l’héritage. Son travail n’esquive toutefois pas une dimension autobiographique, ni les préoccupations propres au champ de l'art et leur inscription dans un système de références picturales, en réactualisant certains thèmes historiques comme, par exemple, celui de la Vanité.Qu’il s’agisse des séries Blackboards, Greyboards ou Whiteboards – des toiles peintes à la manière de tableaux d'école –, ou de portraits que l’artiste effectue au départ de photos (une nouveauté), les œuvres d’Alain Bornain jouent habilement sur la confusion entre une image et son support. Depuis toujours, un même procédé s’impose : celui d’explorer toutes les potentialités qu’offrent les relations complexes que tissent la peinture et l’écriture. Tandis que certaines toiles font la part belle à l’effacement du sujet représenté, d’autres voient les mots et les chiffres s’entremêler, suggérant des préoccupations plus larges qui dépassent le strict cadre de l’art. Là réside sans doute toute l’ambivalence des œuvres d’Alain Bornain ; des œuvres qui peuvent aussi bien se comprendre comme l’imitatio précise d’un objet ou d’un sujet, porteurs de significations spécifiques, que comme un exercice pictural qui consigne toutes les possibilités plastiques offertes par la peinture.____Commissaire : Pierre-Olivier Rollin

Événements passés

"Nous, huit milliards d'humains, moins vingt-sept, plus septante, le temps de lire ce titre." est la première exposition monographique de Laurence Dervaux à être présentée dans une institution muséale. À cette occasion, l’artiste investit la totalité du Bps22 avec deux nouvelles installations dans les grandes salles et un parcours plus rétrospectif qui rassemble une quinzaine d'œuvres produites entre 2002 et 2011.La plupart des œuvres exposées sont des dispositifs sculpturaux ou vidéos conçus comme des évocations du corps et du cycle de la vie. Un corps suggéré grâce à un registre récurrent de signes et de matériaux formalisés dans un style très épuré qui n’empêche nullement Laurence Dervaux de toucher à l’essence et l’évanescence de l’être.Ses œuvres magnifient la complexité et la fragilité de la vie par l’agencement d’éléments simples : de l’eau, de la terre, des tissus, des verreries, des miroirs, des aliments, des colorants alimentaires, et même du sang ou des ossements humains.Commissaire : Pierre-Olivier Rollin
Qu’est-ce qui peut relier, à près d’un siècle d’écart, deux dandys aussi antinomiques que Paul Valéry (1971-1945) et Yves Adrien (1951) ? Réponse : Une commune aversion pour le musée, considéré comme une nécropole !Pour le premier, écrivain, érudit touche-à-tout et exemple même du "héros intellectuel national" durant l’entre-deux-guerres, le musée tient du temple et du salon, du cimetière et de l’école... "Une civilisation ni voluptueuse, ni raisonnable peut seule avoir édifié cette maison de l’incohérence. Je ne sais quoi d’insensé résulte de ce voisinage de visions mortes. Elles se jalousent et se disputent le regard qui leur apporte l’existence." écrit-il, en 1923, dans Le Problème des musées. Pour le second, critique rock, écrivain, théoricien du punk et du post-punk, la question est sans appel : "Musée n’est-il pas le mot le plus mort du monde ? Si." L’Art n’y est alors que chose lugubre (NovöVision. Les Confessions d’un cobaye du siècle, 1980).À contre-pied de ces idées mortifères, Stayin’ Alive. Discover the Collections invite à découvrir les œuvres des collections du Bps22 pour en partager la vitalité et les lignes de force. Conçue comme une succession de petits segments formels, narratifs ou sémantiques, l’exposition favorise les relations entre les œuvres, les unes se répondant aux autres, s’enrichissant de leur coexistence mutuelle et déroulant leurs potentialités au gré des rapprochements proposés. À travers une quarantaine de peintures, installations, photographies, dessins ou vidéos, tirées des collections du Bps22 et pour la plupart jamais montrées, Stayin’ Alive. Discover the Collections considère le musée comme un lieu essentiel de l’activation de l’art et de son partage avec le plus grand nombre.Avec des créations d’artistes belges et étrangers, l’exposition brosse ainsi un portrait dynamique et vivant des collections du Bps22, articulées aux questionnements sociétaux les plus actuels. Son titre, Stayin’ Alive, repris du célèbre hit des Bee Gees, assume la référence au disco où la fièvre de la fête ne sert qu’à oublier, un temps, le désarroi et le désenchantement. Ainsi, les œuvres abordent toujours des problèmes caractéristiques de notre époque, derrière leur aspect poétique, onirique, humoristique ou féérique : migrations, nouvelles spiritualités, questionnements identitaires -notamment de genre-, métissages, épuisement économique, crise environnementale… En témoigne, entre autres, Fake Protest Songs Karaoke de l’artiste luxembourgeois Filip Markiewicz : un karaoké, placé au centre de l’exposition, invitant le visiteur à reprendre des chants contestataires !_____Commissaire : Pierre-Olivier RollinExposition du 18.02 au 23.Vernissage le 17.02.202
Jouant subtilement des rapports de couleurs et usant d’une sensualité particulière aux matières, Jean-Pierre Point a produit des sérigraphies qui apparaissent comme autant d’illuminations du quotidien. L’exposition rassemble une cinquantaine d’œuvres produites entre les années 1970 et 2000. Des œuvres qui saisissent des moments intimes de la vie familiale de l’artiste et qui célèbrent la beauté simple du quotidien, trop souvent ignorée ou oubliée à force d’y être immergé.Jean-Pierre Point (1941-2023) porte un nom prédestiné pour embrasser la sérigraphie. C’est en 1968 qu’il découvre cette technique d'impression par superposition de points colorés qui lui permet de produire en série et de multiplier ce qu’il appelle des images d’images en retravaillant des photographies. À cette époque, il s’inscrit dans les mouvements critiques de mai 68 qui dénoncent notamment l’uniformisation des comportements par les mass media ainsi que, dans le domaine artistique, le modèle économique fondé sur la marchandisation d’objets uniques.Jean-Pierre Point participe alors d’un vaste mouvement de démocratisation de l’art. Il s’agit d’essayer de diffuser largement des œuvres d’art sous forme de multiples pour contrer l’élitisme des galeries et des musées. L’exemple le plus célèbre est les Suites Prisunic, à l'initiative de Jacques Putman; des recueils d’estampes originales d’artistes célèbres vendus 100 francs français (environ 15 €) dans les grands magasins du même nom. Et Point persévère en jouant au marchand ambulant dans les rues, placarde des affiches proposant, chez lui, ses sérigraphies à bas prix en espérant contourner le marché de l’art établi.« Mon travail sérigraphique s’inscrit dans ma réflexion sur le statut des originaux et des multiples dans notre consommation culturelle. Certaines œuvres sont uniques et non-reproductibles ; cela veut dire pratiquement toute la peinture depuis Lascaux. Mais d’autres disciplines sont riches et vraies, tout en étant au départ des multiples : le cinéma, la musique, etc. Personne ne viendrait à dire : "J’ai été voir un vrai Fellini" ou, après un concert, "J’ai entendu un vrai Beethoven." (... ) Multiple ou unique, le vrai problème est de distinguer une expression authentique d’un produit sans âme et d’éduquer à s’interroger sur ce problème. » Jean-Pierre Point, Conversation avec Vincent Cartuyvels, Éditions tandem, 2010.Dans plusieurs textes à vocation de manifeste, Jean-Pierre Point dénonce aussi le formatage visuel de l’époque, appauvrissant le regard par des habitudes de perception. L’ensemble de sa pratique sérigraphique va alors être une tentative pour inviter le regard à découvrir toutes les nuances chromatiques et poétiques de la reproduction artistique. Ainsi, sous une sérigraphie qui le représente dans son atelier aux murs couverts de ses œuvres, on peut lire :« (...) j’ai découvert que chaque photographie peut éclater en une infinité de variations. Mon travail consiste à produire de telles variations, c’est-à-dire à imprimer, avec trois clichés, des centaines d’images différentes. J’aimerais vous montrer ces images (...) Vous pourrez éprouver les variations illimitées d’une image photographique, libérées des conventions de la reproduction : produire des images -ou les regarder- est aussi une manière de vivre et implique un changement dans nos habitudes mentales. »____Commissaire : Pierre-Olivier RollinExposition du 18.02 au 23.Vernissage le 17.02.2023
Clin d’œil à un bâtiment emblématique de la Cité Ardente, ce cinquième opus du cycle d’expositions consacrées au Mail art en Belgique francophone s’arrête sur la scène liégeoise ; assurément l’une des plus actives du royaume. L’occasion d’y recroiser quelques figures centrales du mouvement : Jacques Charlier, Pol Piérart et Jean Spiroux.Grande personnalité belge, incarnant bien malgré lui une forme d’officialité au sein de cette sélection, Jacques Charlier (1939) a été rapidement en contact avec les avant-gardes internationales de son époque. Sans avoir le caractère systématique du Mail art, sa correspondance en dessine les contours et les enjeux : la générosité d’échanges entre artistes sur une même longueur d’onde et le besoin de faire partie d’une communauté d’aspiration. On y retrouve des signatures prestigieuses comme Sol LeWitt, Gilbert & George, Ben, Niele Toroni, etc.Depuis ses débuts, Pol Piérart (1955) mêle écriture et peinture ou images, pour en dégager une forme de poésie du quotidien, empreinte à la fois de tendresse et d’ironie désabusée. C’est donc tout naturellement qu’il s’est adonné au Mail art, n’hésitant pas à détourner des cartes postales ou images reçues. Peut-être moins spontanée et moins aléatoire, sa contribution a souvent consisté à répondre à des invitations pour de nombreuses expositions thématiques.Formé à l’atelier de peinture de l’Académie de Liège, Jean Spiroux (1938-1921) a renoncé à ce médium durant les années 80 pour s’adonner au Mail art. Cette pratique lui a alors offert une liberté nouvelle, une inventivité qui semblait avoir fini par lui faire défaut les pinceaux à la main. Agissant sous le pseudonyme de Société Anonyme, il a organisé plusieurs expositions importantes de Mail art en Belgique et à l’étranger. Il a été choisi pour réaliser, en collaboration avec le néerlandophone Guy Bleus, autre grande figure du Mail art en Belgique, le timbre dédié à la discipline qu’a édité la Poste belge, en 2003.____Commissaire : Pierre-Olivier RollinExposition du 18.02 au 23.Vernissage le 17.02.2023
Originaire de Lierneux, dans l’Ardenne belge, Jean-Pierre Ransonnet (1944) consacre son œuvre à la mémoire des lieux et des relations sociales qu’il y a liées dans son enfance. Il est principalement connu pour ses peintures à l’huile expressives, spontanées et aux couleurs vives, qui représentent des forêts, des jardins, des paysages, des éléments naturels, et d’autres peintures plus symboliques, voire graphiques comme la lettre " l’ ". Au travers d’anecdotes dont il se remémore, il décrit, depuis plus de 50 ans, toute la poésie du quotidien dans ce qu’il a de plus tendre et de plus tragique.Pourtant, toute une série d’œuvres réalisées entre 1972 et 1980 échappent à ce travail de peinture. À cette époque, influencé par un climat avant-gardiste prônant une ouverture à l’investigation artistique, un désengagement presque total vis-à-vis de la peinture et de la sculpture, ou encore l’abolition des frontières entre art et vie, Jean-Pierre Ransonnet expérimente diverses nouvelles techniques. Ainsi, ses œuvres associent la photographie amateur au dessin, au texte, à la peinture, non sans humour et une certaine ironie. Si elle préfigure les thèmes de l’œuvre qui l’a fait connaître –souvenirs personnels et fragments autobiographiques autour des lieux, des liens et de Lierneux– cette production fut souvent considérée comme une période de recherche, "d’étape obligée" ou "de débuts incertains".Quarante ans plus tard, cette œuvre apparaît pourtant toujours pertinente et actuelle en regard d’un retour à la matérialité observée chez la jeune génération d’artistes plasticiens et en opposition aux images lissées et uniformisées de la révolution numérique du début du 21e siècle. Emblématique du traitement de l’image à une époque qui a vu la généralisation des mass médias, l’apparition de la télévision en couleur, la démocratisation des appareils photographiques et des techniques de reproduction d’images, cette période peu connue de l’œuvre de Jean-Pierre Ransonnet sera exposée au Bps22 du 18 février au 23 avril 2023.____Commissaire : Dorothée DuvivierExposition du 18.02 au 23.Vernissage le 17.02.2023
Een Spirit s’intéresse à l’adolescence au travers d’une exposition collective de plus de 30 artistes et 90 œuvres déployées dans tout le Bps22. La sélection vise des médiums peu utilisés pour traiter de ce sujet, abordé jusqu’ici presque exclusivement par la photographie. Le titre est inspiré du morceau du groupe Nirvana, Smells Like Teen Spirit, sorti en 1991, devenu l’hymne d’une génération désabusée marquée par le déclin social et la mondialisation.L’adolescence est difficile à définir. Dans certaines sociétés, cette période entre l’enfance et l’âge adulte n’existe tout simplement pas; pour certains elle relève du mythe. Ce que l’adolescence recouvre varie par ailleurs selon les époques et ne peut être cantonné à un phénomène psychophysiologique. C’est pourquoi l’exposition tente d'aborder l'adolescent d’ici et d’ailleurs, sans le caricaturer, et cherche à témoigner de sa complexité en tenant compte de sa condition sociale.La volonté de Teen Spirit est ainsi d'explorer des aspirations, des préoccupations, des langages et des comportements adolescents dans différents contextes et au travers de différentes propositions artistiques.____Artistes : Hernan Bas, Charlotte Beaudry, Vincen Beeckman, Neïl Beloufa, Joseph Beuys, Mohamed Bourouissa, Sander Breure & Witte Van Hulzen, Brognon Rollin, Émilie Brout & Maxime Marion, Larry Clark, Eric Croes, Estelle Czernichowski, Daniel Firman, Maen Florin, Nan Goldin, Laura Henno, Thomas Hirschhorn, Mike Kelley, Mahomi Kunikata, Les Levine, Félix Luque SÁNCHEZ & Nicolas Torres Correia, Teresa Margolles, Thomas Mazzarella, Johan Muyle, Sophie Podolski, Christoph Schmidberger, Jim Shaw, Emmanuel Van Der Auwera.commissaire : Nancy Casielles
Het Kleine Museum is een educatieve ruimte waar de werken op ooghoogte van kinderen worden gepresenteerd. Hier kunnen ze werken uit de collectie van de BPS22 en de Provincie Henegouwen ontdekken, geselecteerd op basis van specifieke thema’s. Deze ruimte nodigt uit tot een dialoog tussen kinderen en de werken, maar ook tussen generaties. De nieuwe tentoonstelling in het Kleine Museum behandelt de genderproblematiek en de stereotypen die ermee verbonden zijn. Aan de hand van een selectie werken wordt het onderwerp benaderd vanuit de invalshoek van vri je tijd, werk, kledingstijl of de vraag naar het verschil tussen sekse en gender. Bij de geboorte worden we tot jongen of meisje bestempeld. Is dit de reden waarom kleine meisjes omringd moeten worden door roze en glitter en kleine jongens door blauw of donkere kleuren? Hoe komt het dat in speelgoedcatalogi en -winkels poppen eerder aan meisjes worden aangeboden en auto’s meer aan jongens? En als meisjes en jongens later samen naar school gaan, spelen ze dan dezelfde spelletjes? Beoefenen ze dezelfde sport? Willen ze dezelfde job uitoefenen? Is het waar dat meisjes zachtaardiger zijn en jongens vechtersbaasjes? Dit zijn allemaal vragen die al enkele jaren leven en die ook nu nog actueel zijn! Tentoonstelling: : Van 09.10.2021 tot 09.01.2022 & van 12.02.2022 tot 17.04.2022
Ce quatrième volet du cycle consacré au Mail art en Belgique francophone réunit les archives de deux artistes qui partagent une même passion pour la création sonore : Stephan Barbery (Bruxelles, 1961) et Guy Stuckens (Bruxelles, 1955). Le premier s’inscrit dans l’esprit du Do It Yourself propre au punk, tant au travers de sa pratique musicale que de ses peintures ou de sa production de fanzines. Ses éditions révèlent une méthode de travail basée sur la décomposition, par tous les moyens possibles, de l’image ; une esthétique que l’on retrouve sur les couvertures de disques qu’il a réalisées, notamment pour le label musical Pias. le second, peintre de formation et musicien, est une autre figure du Mail art belge qu’il s’est employé à diffuser largement dans les années 80. L’une de ses singularités a été d’étendre sa pratique du Mail art à l’échange de séquences sonores : sa correspondance s’est notamment constituée autour des réseaux de correspondants reliés autour de ce que l’on appelait alors le « Radio art », soit l’échange de séquences entre radios libres du monde entier. Cet intérêt l’a également conduit vers des productions musicales expérimentales et la poésie sonore.
L’avant-dernière version de la réalité est la première grande exposition muséale, en Belgique, du duo d’artistes composé de David Brognon et Stéphanie Rollin. Rassemblant des œuvres existantes et de nouvelles productions, l’exposition met en perspective une démarche initiée il y a près de 15 ans. Elle permet aussi de mesurer la singularité et la cohérence de l'univers formel et conceptuel du duo. Depuis une quinzaine d’années, le duo Brognon Rollin a construit une œuvre protéiforme avec la constance, presque obsessionnelle, de placer l’humain au centre de toutes ses réflexions plastiques. Observant avec acuité certains faits de société, les artistes conçoivent des œuvres qui s’inscrivent dans l’histoire de l’art minimal et qui témoignent d’une grande sensibilité par leur concept même et le contexte de leur création.