Rideau de Bruxelles

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Événements à venir

Ali
Jusqu'au27april
Le metteur en scène Ricard Soler Mallol, connu pour son approche interculturelle et interdisciplinaire,et le percussionniste et artiste multimédia Grey Filastine ont adapté l’épopée d’Ali – emblématique de celle des nombreux migrants qui ont traversé continents et cultures avec le courage du désespoir – en un opéra pour trois chanteurs, six danseurs, un acteur et onze musiciens. Le livret a été écrit avec le protagoniste, tandis que la composition réunit électronique, voix, synthétiseurs, analogiques, instruments à cordes et à vent et percussions afin de reproduire le paysage sonore du voyage d’Ali à travers l’enfer. Une création de la Monnaie qui reçoit le soutien du réseau enoa.
Qu'entendons-nous par démocratie ? Quel est l'attrait des régimes autoritaires ? La violence peut-elle parfois être légitime ? Le metteur en scène Piet Arfeuille réunit différentes générations et les fait réfléchir à haute voix ; il brosse un tableau d'époque des années 1970 qui, en même temps, donne l'impression d'être tout à fait actuel. À notre époque, la radicalité semble être à la mode… Mais le vrai dialogue est peut-être celui qui, au lieu d’apporter des réponses, pose des questions et ouvre la réflexion. Une histoire sur le droit ou le devoir de faire comprendre son point de vue, les boussoles morales et la façon dont elles perdent parfois le nord, les brocolis, les sonneries de téléphone et l'alcool en abondance. *Rainer Werner Fassbinder (1945-1982) : cinéaste pionnier dont les films commentent les divisions de la société allemande. Il a réalisé 42 films en 14 ans. Il doit son décès prématuré à une vie amoureuse intense, beaucoup d'alcool et de drogue.
Louis et Rau doivent leur amitié de longue date à leur recherche commune d’un art du réel. « L'essence du théâtre est la même que celle de la littérature : il s’agit de montrer ce qui est difficile à montrer. Le théâtre ne doit pas être un lieu sûr », a écrit Louis à propos de la pièce Familie de Rau. Dans The Interrogation, les deux hommes présentent un texte profondément personnel sur le doute et l'échec. Écrit et conçu au printemps 2021 à la demande du Kunstenfestivaldesarts, de l'IIPM et du NTGent, il n’avait cependant jamais été créé. Aujourd'hui, il est enfin proposé au public. Interprété par Arne De Tremerie, un acteur de l'ensemble global du NTGent, The Interrogation offre une « démonstration de vulnérabilité », un moment d'immobilité poétique. L'art peut-il nous permettre d'échapper à notre biographie ou n'est-il que le résidu d'une libération ratée ? « Il s’agit d’une pièce profondément mélancolique, fragmentaire et tendre », expliquent Louis et Rau lors d'un entretien. Elle est un échange continu d'idées sur le théâtre et la réalité, l'échec et la transformation, la fiction et la vérité, le devenir et l'être.
Maryse Condé a attribué à Tituba une enfance, une adolescence et une fin de vie fictives dans son livre primé Moi, Tituba, sorcière noire de Salem, qui à son tour a engendré une réflexion de la philosophe Elsa Dorlin dans Moi, toi, nous ... Tituba ou l'ontologie de la trace. Quand Dorothée Munyaneza fait la connaissance d'Elsa et de son travail, aucun doute ne subsiste : elles vont consacrer un projet à Tituba. Dans ce nouveau solo en dialogue avec le musicien Khyam Allami, Dorothée Munyaneza cherche à faire revivre les vies et les rêves de Tituba. Des hommes et des femmes dont l'identité et l'existence ont été niées et écrasées par la traite négrière et le régime colonial. À travers les mots. À travers le corps. À travers l'espace occupé par la voix et les chants. Dorothée dépeint une archive corporelle capable de collectionner et d'honorer les souvenirs. Une archive vivante, sensible, physique et corporelle, dans laquelle les expériences sont rassemblées. Un solo conçu comme une pollinisation croisée, un espace hybride. L’Afrique, puis l’Amérique, l’Europe, les Caraïbes, dans un sens puis dans l’autre... Un espace plein de traces, de rêves et de violence.
Au cours de l’été 2022, STAN a créé un spectacle en plein air à Éleusis (Grèce), le lieu de naissance d'Eschyle. En 2024, avec la collaboration d’Olympique Dramatique, une adaptation théâtrale de Klytaimnḗstra voit le jour. Le spectacle réunit trois versions de la célèbre tragédie grecque : le texte original d'Eschyle, la magistrale traduction anglaise signée Ted Hughes et l'interprétation brute de Gustav Ernst, Blutbad. En juxtaposant ces trois lectures d’un texte mythique, le bellicisme débridé et la masculinité toxique remontent à la surface pour nous faire découvrir le personnage d'Agamemnon sous un jour nouveau. La distribution rassemble des comédien·ne·s et performeurs·euses originaires de Belgique, de Grèce, des Philippines et de Norvège. Un ensemble polyphonique qui incarne différentes perspectives et expose la dynamique entre les danseurs·euses et les comédien·ne·s. Une dissection de la misogynie, il y a 2 500 ans et aujourd'hui. Une pièce sur la soif de pouvoir et la violence, sur l'indifférence avec laquelle nous supportons la brutalité. Une remise en question des identités (de genre) et des vérités contemporaines. Avec comme fil rouge structurel : où l'intuition prend-elle le pas sur la raison ?
Pendant ce temps, Orphée partage avec une franchise débordante les réflexions qu'il a accumulées pendant toutes ces années. Pour passer le temps. Avec son propre mythe pour arme. Le public comme cobaye. La corde sensible comme appât. L'impossible comme cape rouge. Le Groundhog Day Triplex. Propulsé par un dragon sonore à quinze têtes baptisé Flat Earth Society (FES). Seize paires de lèvres s’agitent sur une seule scène. Koen De Graeve (LAZARUS) et Peter Vermeersch (Flat Earth Society Orchestra) sont en pleine forme. Dans Orfeus, ils explorent les extrêmes de l'ingéniosité humaine, sur un lit musical de vieux jazz grec surmonté d'un flot de mots débordant d'images qui étonnent et déroutent, excitent et émeuvent.Deux heures de tentative hilarante désespérée.Qui échouera. Que chacun meure de plaisir. (Épicure)Ou d'une sublime lésion auditive. (Aphex Twin)Ou d'ennui. (Dieu)

Événements passés

Dans le sillage d’une ancienne sagesse du bouddhisme zen à laquelle Bruce Lee fait allusion dans son film innovateur Enter the Dragon, « Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt », Moya Michael propose de suivre le mouvement de ce qu’on ne peut pas concevoir, de disparaître pour conserver les mots qui nous précèdent et ne nous ont jamais quittés, de transformer pour sauvegarder ce qui nous a précédés. En étroite collaboration avec un groupe d’artistes invités, elle danse au plus près des gardiens des mots et des rythmes de mondes inflexibles, toujours vivants mais oubliés ou négligés, et nous invite à écouter les images de rencontres au moment où elles résonnent. En relation intime avec l’élan orbital de la lune, iels remettent en question la possibilité de ressentir intérieurement les vestiges d’une langue, de sorte que plus on se meut en profondeur dans notre corps, plus on s’immerge dans ses vocabulaires et sa grammaire, fragmentés mais durables, sans jamais les saisir ou les revendiquer.
Le 25 décembre 2021 a eu lieu le lancement du télescope spatial James Webb. Ce télescope infrarouge est le plus grand et le plus sophistiqué des télescopes spatiaux. Il nous permet d'observer l'univers et le passé en profondeur. Webb part notamment à la recherche de « l’aube cosmique » : la lumière des toutes premières étoiles formées peu après la naissance de l'univers. Mais plus encore que par les explorations rendues possibles par ce télescope, Benjamin Abel Meirhaeghe est fasciné par la capacité de l'homme à s'élever, par la pensée, au-dessus de lui-même et de l'univers. L'infini de l'univers nous engloutit, la science cherche mais notre imagination est absolue. La compositrice italienne Caterina Barbieri est la compagne de ce voyage au-delà des frontières du corps et du temps. Barbieri fait de la musique électronique, avec un potentiel de « transformation et d'expansion de l'esprit ». Sur l'hypnotique Fantas (extrait du magistral album Ecstatic Computation de 2019), les performeurs·euses, chanteurs·euses et danseurs·euses s'abandonnent à l'inexplicable et à l'indicible. Shelly Shonk Fiffit se profile comme un voyage musical et visuel intense et extatique à travers notre monde intérieur et les recoins du cosmos. Fiffit !
L'audition fictive est dirigée par une actrice âgée et délirante qui se fait appeler Kassandra. Elle croit connaître l'issue de tous les événements possibles (et de nombreuses prédictions se réalisent en effet). Cependant, malgré ce talent surnaturel, Kassandra est très imprévisible, ce qui transforme la vie de son assistante en un véritable enfer. Les auditions se déroulent sur fond de drames psychologiques dans la vie des comédien·ne·s. Ces étudiant·e·s en théâtre dans un conservatoire branché (et particulièrement queer) plongent avec fanatisme dans l'étude de leurs personnages, parcourant TikTok à la recherche d'« archétypes contemporains de personnages tragiques ». Un nouveau spectacle comique de la metteuse en scène Luanda Casella.
Mais selon le philosophe d'art et d'architecture Bart Verschaffel, une nature morte n'a rien à voir avec desobjets sans vie ou avec le calme absolu d'un monde sans signification humaine. Il affirme : « Dans l'atelier du peintre, les choses peuvent rester immobiles, mais dans son tableau, elles bougent. » Après sa dernière performance, 11 Seconds, dans laquelle elle fait regarder le public pendant une heure la photo d'un musée dans un jeu d'esprit ludique sur l'art, Charlotte Bouckaert se tourne dans You Are an Object to Me sur la vie quotidienne. Sa question : comment défier le point de départ d’immobilité qui entoure les objets ?
Que peut apporter le dialogue, dans un contexte où le cynisme a chassé le rire ? Dans une ville où les peurs et les addictions semblent plus fortes que ce qui nous unit. Dans cet univers absurde dirigé par les médias sociaux, chacun devient son propre héros. Au milieu de cette folle idolâtrie, Jr.cE.sA.r tricote une pierre angulaire à sa série héroïque. Dans R.I.S.A. (Reckless Idiots Seeking for Absolution), un cortège carnavalesque de joueur·euse·s, d'écrivain·e·s, de musicien·ne·s résistent par le rire. Join the revolution with a smile. Le monde est à nos pieds souriants, nous l’accueillons en riant aux éclats.
Un groupe se retrouve avec l’intention de célébrer quelque chose. L’enjeu semble de taille. Pourtant i·els hésitent : quelle tenue porter, comment s’accoutrer ? Quelle première parole, quel geste pour commencer ? S’i·els se sont fait·es belle·aux et sont ostensiblement heureux·ses de se retrouver, l‘ambiance trahit quelques inquiétudes, l’atmosphère est changeante. Petit à petit, l’irrationnel s’invite et la chose s’invente en même temps qu’elle se cherche. La musique prend des détours. La cérémonie dérape et se déploie. Des figures mythiques et ancestrales surgissent et prennent place, des lieux et des mondes oniriques apparaissent, des êtres s’incarnent. De nouveaux signes, de nouveaux questionnements – comment agir ? – pointent alors à l’horizon. Coproduction Théâtre National Wallonie-Bruxelles Coprésentation KVS, Théâtre National Wallonie-Bruxelles
De Vogels
23februari
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24februari
Dans ce nouveau spectacle, Lieselotte De Keyzer et Kobe Chielens s'appuient sur la pièce Les Oiseaux de l'auteur comique grec Aristophane et s’entourent des acteurs Louise Bergez, Hans Mortelmans et de l'artiste plastique Sibran Sampers. À l’aide du texte en rimes, d’images et de danse, les cinq artistes construisent leur propre théâtre. Les Oiseaux est un spectacle joyeux, en profond contraste avec le message sombre du texte.
Vous découvrirez combien cette représentation spontanée de textes depuis la drôle de coulisse qu’est la table s’avère être tout aussi captivante pour ceux qui prennent part à la lecture que pour ceux qui l’écoutent ! Le choix des pièces incombe pour chaque séance à un professionnel du théâtre, de l’écriture, de l’édition ou de la traduction, qui souhaite partager sa passion pour les écritures dramatiques d’aujourd’hui, d’où quelles viennent.
Dedication
19februari
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21februari
Attiré par l'histoire de personnes qu'il n'a jamais connues, Peltzman a développé un « lien » avec son oncle, Norbert Stern, un brillant pianiste assassiné à Auschwitz à l'âge de 21 ans. Découvrant qu'il était possible d'hériter du traumatisme de l'Holocauste, il explique comment il a pu donner une place à ce traumatisme, celui de la deuxième génération de survivants, et comment la musique l'a aidé à adoucir des blessures qui ne pourront jamais être complètement cicatrisées.
C.A.T.C.H.
23maart 2022
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13maart
Dans une mise en scène de Frédérique Lecomte, avec laquelle elles ont déjà travaillé pour Dis-moi wie ik ben, le spectacle avec lequel elles ont réalisé leur percée, elles s’attaquent à présent à des personnages et des scènes de l’histoire du théâtre et de la culture populaire. Avec légèreté, elles mettent sens dessus dessous des thèmes comme le répertoire, la représentation et les modèles à suivre. Demba et Cissé roulent des mécaniques et unissent leurs forces pour s’arracher aux mécanismes et aux modes de pensée dominants, dans le cadre des arts du spectacle vivant et en dehors. Le duo nous convainc dans Coalition Against Type Casting Horror (C.A.T.C.H.) de les accompagner dans leurs expériences. Un exercice lors duquel elles mettent implacablement en lumière des questions importantes, dans un spectacle doux-amer qui déborde de plaisir de jouer. #freedomtoactforall#jointhecoalition#catch