Un chef-d'œuvre du cinéma revisité : "Napoléon vu par Abel Gance" en
ciné-concert, reconstruit et restauré par la Cinémathèque Française les 4 et 5
juillet 2024 à la Seine Musicale.
L'œuvre colossale, "Napoléon vu par Abel Gance", se prépare à illuminer La Seine
Musicale les 4 et 5 juillet prochains, offrant une expérience cinématographique
hors du commun. Cette épopée, fruit de 16 années de labeur, sera présentée en
une version inédite et complète de 7 heures, divisée en deux parties. Ce
rendez-vous historique marque la première mondiale d'une version intégrale du
film, accompagnée en direct par les ensembles de Radio France, qui
interpréteront une partition spécialement créée pour l'occasion, enrichie de
morceaux classiques emblématiques.
Sorti en 1927, ce monument du 7e art se distingue par son triptyque final
légendaire, faisant de lui le film le plus marquant sur Napoléon Bonaparte
depuis un siècle. La projection sur écran géant sera sublimée par
l'accompagnement de plus de 250 musiciens, revisitant 300 ans de musique
symphonique. Des pièces majeures comme la Symphonie héroïque de Beethoven ou la
Marseillaise orchestrée par Berlioz feront vibrer le public. L'Orchestre
National de France, l'Orchestre Philharmonique de Radio France, et le Chœur de
Radio France, sous la houlette de Frank Strobel, promettent un ciné-concert
symphonique d'exception.
La Cinémathèque française, avec le concours du CNC, a œuvré pour restaurer ce
chef-d'œuvre, longtemps altéré par des remontages et des coupures, afin de
présenter au public sa version originale et complète, une première depuis sa
sortie. Cette fresque, couvrant de la jeunesse de Bonaparte à la campagne
d'Italie, est conçue pour offrir une expérience immersive, fidèle à la vision
d'Abel Gance : transformer le spectateur en acteur, l'immerger dans le rythme et
l'émotion des images.
Ce ciné-concert à La Seine Musicale ne se contente pas de rendre hommage à un
pilier du cinéma ; il réinvente la manière dont nous vivons et ressentons le
cinéma, en parfaite harmonie avec les ambitions visionnaires de Gance. Une
occasion inédite d'explorer l'histoire sous un angle nouveau, au cœur d'une des
plus grandes salles de spectacle de France.
Colin de Blamont: les fêtes grecques et romaines
Description
Concert en français surtitré en français et en anglais
Ballet héroïque en trois entrées (Les Jeux Olympiques, Les Bacchanales, Les Saturnales) et un prologue, sur un livret de Jean-Louis Fuzelier, créé à Paris en 1723
Dès leur création en juillet 1723, Les Fêtes grecques et romaines, premier opéra de François Colin de Blamont s'attirent le succès. D'abord, parce que la forme du ballet (nous dirions aujourd'hui opéra-ballet ), qui implique de narrer une intrigue différente à chaque Entrée (l'équivalent d'un acte), a le vent en poupe. Ensuite, parce que le librettiste Jean-Louis Fuzelier a l'idée de s'affranchir des mythes pour s'inspirer de l'Histoire : On a rassemblé dans ce ballet les fêtes de l'Antiquité les plus connues et qui ont semblé les plus favorables au théâtre et à la musique , écrit le poète. On a pris soin d'assortir à ces fêtes célèbres des aventures et des noms illustres. Ainsi, l'Alcibiade rendu fameux par les dialogues de Platon se distingue lors des Jeux olympiques (Première Entrée), Marc Antoine et Cléopâtre célèbrent les Bacchanales (Deuxième Entrée), le poète latin Tibulle courtise sa chère Délie à l'occasion des Saturnales. Ces trois fêtes assurent à l'oeuvre une certaine variété, du tragique de l'amante délaissée au début des Jeux olympiques au ton galant des Saturnales, en passant par les airs à boire qu'autorisent les Bacchanales.
Troisième élément du succès, la musique de Colin de Blamont. Elle s'inscrit dans l'héritage de Lully, qu'entretenait, par exemple, un Campra. Mais loin de se borner à l'imitation, Blamont introduit ?à et là quelques subtilités : tel air instrumental orchestré en trio (avec deux dessus plutôt qu'un seul et deux altos), l'importance donnée aux parties solistes dialoguant avec certains chanteurs (flûte, trompette) ... De plus, le récitatif est émaillé de nombreux petits airs , mélodiques, qui lui assurent un certain charme. Comme l'écrit Benoît Dratwicki, spécialiste du compositeur, la musique des Fêtes grecques et romaines relève d'un style racé et harmonieux, mais - en définitive - peut-être plus cosmopolite qu'on ne le croirait à première vue. La déclamation rappelle Lully, certes ; mais le sens mélodique élégant et volubile est bien celui de Mouret, Bertin de La Doué ou Bourgeois.
Tout cela assura aux Fêtes grecques et romaines l'affection du public, au point que, dans ses Réflexions d'un peintre sur l'opéra, Antoine Gautier de Montdorge en parle comme d' un des jolis ballets que nous connaissions. Tout le monde est d'accord sur le mérite du poème et de la musique. L'oeuvre fut reprise, toujours avec un grand succès , à l'Académie Royale de Musique en 1733 et 1734, puis à Fontainebleau en 1739, puis à nouveau à l'Opéra en 1741, 1753, 1762 et 1770, sans compter les reprises en province (Troyes, Moulins, Lyon, Nantes, Rouen, Aix-en- Provence et même Bruxelles). Comme de nombreux opéras de cette époque, les Fêtes grecques et romaines tombent ensuite dans l'oubli pour n'être plus connues que des spécialistes. Éclipsé par Lully et Rameau, géants de la génération précédente et de la suivante, Colin de Blamont, comme Mouret, Campra, ou, dans un autre style, Rebel et Francoeur, mérite d'être redécouvert pour son style efficace et attachant que sert Valentin Tournet à la tête de la Chapelle Harmonique dans le contexte des Jeux Olympiques de Paris !
Information sur la date
Jeudi 4 juillet 2024
20h00
Billets
Info:
44.00 € à 115.00 €