Iemza, né en 1978, vit et travaille à Reims. Iemza fait partie de ces artistes
autodidactes à la volonté tenace, qui l’a mené, d’une pratique impérative,
obstinée sur des murs de terrains vagues, aux galeries parisiennes. Et puis il y
a cette évidente cohérence du trait, cette force graphique qui marque d’emblée
son monde aussi foisonnant que sa production elle-même. Iemza a un référentiel
esthétique nourri de série B, du foisonnant cinéma de science-fiction (Total
Recal, Blade Runner), ou d’auteur (Play Time de Tati ou Alphaville de Godard),
mais aussi de mangas (Akira, Ghost in the Shell). Il s’inspire de la littérature
paranoïaque de Philip K. Dick. Il fait référence aux grands ensembles
architecturaux bétonnés des banlieues à la rigueur minimaliste autant qu’à la
construction avant-gardiste d’Abraxas de Noisy-le-Grand conçue par l’architecte
Ricardo Bofill par exemple. Il y a chez Iemza, une certaine fascination pour la
vie dans la ville. Ambivalente, elle ne souhaite pas trancher entre la prison
étouffante et le terrain de jeu sans limite. Cette vision organique de
l’urbanisation est le prisme par lequel il aborde nos anxiétés contemporaines.
Pour Champagne Palmer & Co, Iemza a conçu : « Lieu sûr » une série de fenêtres
ouvertes sur un monde en mutation. On devine un récit pétri de questionnements
existentiels. C’est l’histoire d’un jeune garçon qui s’engage dans une aventure
extraordinaire en quittant son « Lieu sûr » pour explorer des mondes réels et
fantasmés en constante évolution. Iemza a imaginé ces oeuvres comme les niveaux
d’un jeu vidéo, chacune représentant un niveau distinct. Un voyage d’exploration
initiatique à travers toutes les facettes de sa création et de ses envies. On
retrouve cet amour du décor, de la narration, de la contemplation et de la
poésie. Sans jamais tendre vers le pathos ou le cynisme, on observe une lueur
d’espoir, un brin de légèreté et une certaine pudeur teintée d’une forme de
romantisme.
Champagne Palmer
Lieu