Déambulation dans la collection de photos de Contretype, au fil des regards qui
l’ont construite depuis 1978 : le regard d´esthète de Jean-Louis Godefroid, son
fondateur, le regard des artistes qui ont participé depuis 1997 à une résidence
intitulée « l’image de Bruxelles »… une histoire de territoires.
Contretype
Lieu
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Il n'y pas d'événements à venir
Événements passés
Defected Times est la première exposition de Daphné Le Sergent en Belgique. Elle
présente deux ensembles d’œuvres qui s’appuient sur deux récits parallèles sur
la photographie argentique et l’image numérique, deux épisodes d’une fable sur
la mémoire qui prend l’image pour objet central."Repérer la matière première
derrière la représentation, c’est non seulement envisager nos images dans le
lointain écho d’une économie mais aussi questionner la façon dont le regard
circule à la surface de ces matérialités." Daphné Le Sergent
********** English **********
"Identifying the raw material that lies behind the representation is not only a
way of
considering our images against the distant echo of an economic context but also
of
questioning how the gaze travels over the surface of these material forms."
Daphné Le Sergent
********** Français **********
"Repérer la matière première derrière la représentation, c’est non seulement
envisager nos images dans le lointain écho d’une économie mais aussi questionner
la façon dont le regard circule à la surface de ces matérialités." Daphné Le
Sergent
********** Nederlands **********
"De grondstof opsporen waaruit een afbeelding is samengesteld impliceert niet
alleen dat we onze beeldvorming beschouwen in de verre echo van een economie,
maar ook de manier in vraag stellen waarmee onze blik dwaalt over het oppervlak
van deze materialiteiten." Daphné Le Sergent
*** Français ***
À partir de 2023, Contretype lance le projet ARCHIPEL. ARCHIPEL sera une
présentation des recherches menées par les nouvelles générations d’artistes de
la photographie et de l’image, acti.f.ve.s en Belgique. Chaque année, dans les
espaces de Contretype, ARCHIPEL proposera simultanément 6 accrochages
individuels d’œuvres d’artistes de moins de 40 ans. La participation à ARCHIPEL
se fera sur appel à candidatures puis sélection par un groupe d’expert.e.s. À
l’issue d’ARCHIPEL, un.e de ces 6 artistes sera invité.e pour une résidence de
recherche et/ou de création, planifiée l’année suivante et pour laquelle
Contretype concevra une forme de présentation publique des résultats.
*** English ***
Lyoz BANDIE, Théodore BAUTHIER, Bénédicte BLONDEAU, Aliki CHRISTOFOROU, Aurélien
GOUBAU, Marcel TOP
Edition- pilote d’un projet dédié à la création émergente, archipel_0 présente
en 6 accrochages individuels les démarches de 6 jeunes artistes de moins de 40
ans acti.f.ve.s sur la scène belge, sélectionné.e.s suite à un appel à
candidatures. Il s’agit de donner à voir une photo (partielle!) de ce qui se
joue ici et maintenant dans le monde de l’image, de donner à voir comment
l’image s’adresse au monde, au travers d’un éventail d’esthétiques et
d’approches singulières.Artistes: Aliki Christoforou, Théodore Bauthier,
Bénédicte Blondeau, Aurélien Goubau, Marcel Top et Lyoz Bandie.
*** Français ***
Solar Plexus Istanbul Sessions est le titre d’un album du musicien de jazz Ilhan
Ersahin, mi-suédois mi-turc, sorti en 2018 et sur lequel il a invité des
personnalités comme Erik Truffaz, Ibrahim Maalouf ou Dave Harrington à jouer
avec lui. Solar Plexus est aussi le titre d’une exposition présentée par
Contretype qui rassemble des photographies des quatre artistes Thomas CHABLE,
Alexandre CHRISTIAENS, François GOFFIN et Philippe HERBET... comme une impro de
free jazz où chacun trace sa ligne tout en cherchant à se faire l’écho des
autres.Ces quatre-là font partie de l’histoire de Contretype, ses murs ont
accueilli plusieurs fois leurs œuvres ces dernières années. Solar Plexus est née
de l’amour profond qu’ils partagent tous les quatre pour Istanbul. Mais nulle
commande, nul voyage en groupe, nulle thématique à partager, nul reportage et
aucun tourisme ! Juste l’idée de juxtaposer, (ou) de mélanger, leur regard
singulier et d’observer comment leur se conjuguent leur engouement pour la ville
et leur œil de photographe. Ils ont tous les quatre en commun le goût du voyage,
un déplacement physique autant que mental au cours duquel ils cherchent à se
laisser séduire par des paysages qui puissent bousculer leur curiosité,
dynamiser leur sensibilité et interpeler un œil prêt à saisir des sensations
nouvelles ou peut-être émoussées. Istanbul a su réunir pour eux toutes ces
qualités.A Istanbul, l’un y va depuis près de 35 ans et y a depuis ancré ses
affects, l’autre la dévore goulûment à chaque fois qu’il y retourne depuis qu’il
l’a découverte en 1994, le troisième y est tombé amoureux de sa situation au
carrefour des mers et a rêvé de s’y installer, le dernier y a même réécrit sa
biographie depuis qu’il y est né en tant que photographe.Constantinople,
Byzance, Istanbul... derrière chacun de ses noms déboule une histoire qui a
marqué la culture de son époque. Point de rencontre entre l’Europe et l’Asie,
Istanbul n’a cessé depuis l’Antiquité de faire flamber les imaginaires et de
hanter les mémoires. Grecque puis romaine, Constantin y a fondé un empire, les
chrétiens orthodoxes en ont fait leur capitale spirituelle et les Ottomans de
Soliman-le-Magnifique le siège de leur souveraineté sur le monde. Bousculée par
Mustafa Kemal Atatürk et finalement devenue turque, elle a cédé son titre de
capitale mais continue de rayonner comme une braise incandescente. Les navires
croisent sur le Bosphore en passant la Corne d’Or, entre Mer Noire et Mer de
Marmara. Les caravanes passaient sous la Sublime Porte avant d’entrer à Topkapi,
Sainte-Sophie et la Mosquée Bleue font perdurer les éclats de l’Islam d’antan.
Enfin, de Pera à Beyoglu et à Dolmabahçe sonnent les sirènes d’un exotisme et
d’un Orientalisme fantasmés par une modernité occidentale soucieuse de son
impérialisme. Aujourd’hui, Istanbul n’en finit plus de distiller les images, les
sons et les mots des écrivains. Dans sa réalité de métropole occidentale
cosmopolite, hybride entre Orient et Occident, ni vraiment l’un ni vraiment
l’autre mais où chacun se tient au seuil de l’autre, elle semble se jouer du
temps, retenant le temps dans son histoire tout en étant au spectacle régulier
de la circulation sur les routes maritimes. C’est tout cela qu’il s’agit de
convoquer à Contretype, un imaginaire en forme de kaléidoscope des paysages et
de l’humain.L’exposition Solar Plexus est née comme un désir de jam, entre
quatre « photographes-musiciens » virtuoses, pour faire écho à cette ville qui
n’appartient à personne mais où personne n’est étranger, s’accordent-ils à dire.
Chacun y va de son impro, de son goût pour les matières, les lumières et pour le
défilé incessant des Stambouliotes insaisissables. Cette expo, décidée juste
avant la crise sanitaire puis ajournée pendant de longs mois, sonne comme un
goût de l’impro qui reprend de plus belle aujourd’hui.
*** Nederlands ***
Solar Plexus Istanbul Sessions is de titel van een album van de half-Zweedse,
half-Turkse jazzmuzikant Ilhan Ersahin, uitgebracht in 2018 en waarop hij
muzikanten als Erik Truffaz, Ibrahim Maalouf of Dave Harrington uitnodigde om
met hem te spelen. Solar Plexus is tevens de titel van een tentoonstelling
gebracht door Contretype die foto’s van de vier kunstenaars Thomas CHABLE,
Alexandre CHRISTIAENS, François GOFFIN en Philippe HERBET samenbrengt... als een
free jazz improvisatie waar ieder zijn eigen accenten legt in samenspel met de
anderen.Deze vier fotografen zijn deel van de geschiedenis van Contretype waar
hun werk verschillende malen te zien was. Solar Plexus is geboren uit de intense
liefde die zij alle vier delen voor Istanbul. Het gaat hier niet over een werk
in opdracht, een groepsreis, een gedeeld thema, een reportage of toerisme!
Louter het idee van het naast elkaar zetten, (of) het vermengen, van hun
eigenzinnige blik en het observeren hoe hun liefde voor de stad en hun
fotografische blik in elkaar vloeien.Ze delen allen een voorliefde voor reizen,
een fysieke en mentale verplaatsing waarbij men zich tracht te laten verleiden
door landschappen die de nieuwsgierigheid opwekken, de gevoeligheid prikkelen en
de blik vangen van diegene die op zoek is naar nieuwe gewaarwordingen of er net
ongevoelig is voor geworden. In Istanbul komen al deze kwaliteiten voor hen
samen.Istanbul is voor de ene de stad waar hij al bijna 35 jaar naar toe trekt
en aan verknocht is geraakt, de andere verslindt haar gulzig bij elk nieuw
bezoek sinds hij haar in 1994 ontdekte, de derde is verliefd geworden op haar
ligging aan het kruispunt van de zeeën en droomt ervan zich er te vestigen, en
de laatste heeft zelfs zijn biografie herschreven sinds hij er als fotograaf
herboren is.Constantinopel, Byzantium, Istanbul... achter elk van deze namen
gaat een geschiedenis schuil die de cultuur van zijn tijd heeft getekend. Als
ontmoetingsplaats tussen Europa en Azië is Istanbul sinds de Oudheid altijd tot
de verbeelding blijven spreken en in onze geest blijven rondwaren. Eerst Grieks
en daarna Romeins, Constantijn de Grote stichtte hier een rijk, de orthodoxe
christenen maakten er hun spirituele hoofdstad van en Suleiman de Grote maakte
Istanbul tot de hoofdstad van het Ottomaanse rijk, de zetel van hun
soevereiniteit over de wereld. Omvergeworpen door Mustafa Kemal Atatürk en
uiteindelijk Turks geworden, heeft ze haar titel van hoofdstad verloren maar ze
blijft stralen als een gloeiende sintel. Schepen steken de Bosporus over, langs
de Gouden Hoorn, tussen de Zwarte Zee en de Zee van Marmara. Karavanen
passeerden onder de Verheven Porte alvorens Topkapi binnen te gaan, de Aya Sofia
en de Blauwe Moskee houden de glans van de islam van weleer levend. En er
weerklinken van Pera tot Beyoglu en Dolmabahçe de sirenen van een exotisme en
oriëntalisme, tot de verbeelding geroepen door een westerse moderniteit die zich
zorgen maakt over haar eigen imperialisme. Vandaag de dag roept Istanbul nog
steeds beelden, klank en woorden op van schrijvers. In haar realiteit als
kosmopolitische westerse metropool, tussen Oost en West, niet echt het een noch
echt het ander, maar waar de een op de drempel van de ander staat, lijkt zij te
spelen met de tijd, de tijd die ze in haar geschiedenis vasthoudt terwijl ze het
verkeer op de zeeroutes aanschouwt. Het is dit alles dat Contretype met zijn
tentoonstelling wil teweegbrengen, een denkbeeldige caleidoscoop van
landschappen en mensen.De tentoonstelling Solar Plexus is ontstaan uit het
verlangen om, tussen vier virtuoze «fotograaf-muzikanten», een echo te maken van
deze stad die aan niemand toebehoort, maar waar niemand een vreemde is, daar
zijn ze het over eens. Elk van hen improviseert, met zijn zin voor materialen,
licht en de onophoudelijke parade van de mysterieuze Istanbuli. Deze
tentoonstelling, waartoe vlak voor de pandemie werd besloten en die vervolgens
talloze maanden is uitgesteld, klinkt als een improvisatie die zich vandaag van
haar mooiste kant laat horen.Deze tentoonstelling, waartoe vlak voor de pandemie
werd besloten en die vervolgens talloze maanden is uitgesteld, klinkt als een
improvisatie die zich vandaag van haar mooiste kant laat horen. Vertaling:
Steven Decraen
*** English ***
Solar Plexus Istanbul Sessions is the title of an album released by the
half-Swedish, half-Turkish jazz musician Ilhan Ersahin in 2018 and to which he
invited leading musicians such as Erik Truffaz, Ibrahim Maalouf and Dave
Harrington to play with him. Solar Plexus is also the title of an exhibition
held by Contretype which brings together photographs by the four artists Thomas
CHABLE, Alexandre CHRISTIAENS, François GOFFIN and Philippe HERBET... like a
free jazz improvisation where everyone does their own thing while also
endeavouring to reflect the others. These four are part of the history of
Contretype, their works have been hosted here several times in recent years.
Solar Plexus was created from a deep love they all share for Istanbul. But there
is no commission, no group trip, no shared theme, no reportage and no tourism!
Just the idea of juxtaposing, (or) blending, their singular gaze and observing
how their infatuation for the city and their photographic eye combine.All four
of them share a taste for travel, a physical as well as a mental journey during
which they seek to be captivated by landscapes that encourage their curiosity,
stimulate their emotions and challenge an eye that is ready to capture new or
perhaps blunted sensations. Istanbul was able to combine all these qualities for
them. One has been going to Istanbul for almost 35 years and has since anchored
his affections there, another devours it greedily every time he returns since he
discovered it in 1994, the third has fallen in love with its location at the
junction of two seas and has dreamed of settling there, and the fourth has even
rewritten his biography there since it is his birthplace as a photographer.
Constantinople, Byzantium, Istanbul... behind each of these names lies a history
that has marked the culture of its time. As a meeting point between Europe and
Asia, Istanbul has never ceased to fire the imagination and haunt memories since
Antiquity. Greek and then Roman, Constantine founded an empire there, the
Orthodox Christians made it their spiritual capital and the Ottomans of Suleiman
the Magnificent the seat of their sovereignty over the world. Overthrown by
Mustafa Kemal Atatürk and finally turned into a Turkish city, it has
relinquished its title of capital but continues to glow like a glowing ember.
Ships cross the Bosphorus, passing the Golden Horn, between the Black Sea and
the Sea of Marmara. Caravans passed beneath the Sublime Porte before entering
the Topkapi Palace, Hagia Sophia and the Blue Mosque keep alive the glitter of
the Islam of yesteryear. Finally, from Pera to Beyoglu and Dolmabahçe, the
sirens of an exoticism and Orientalism fantasised by a Western modernity
concerned with its imperialism ring out. Today, Istanbul continues to
disseminate the images, sounds and words of writers. In its reality as a
cosmopolitan Western metropolis, a hybrid between East and West, neither really
one nor the other but where each stands on the threshold of the other, it seems
to play with time, holding back time in its history while at the same time being
a regular spectacle of traffic on the maritime routes. All of this will be
conveyed at Contretype, an imaginary kaleidoscope of landscapes and human
beings.The Solar Plexus exhibition arose like a desire to jam, between four
virtuoso «photographer-musicians», to reflect this city that belongs to nobody
but where nobody is a stranger, they agree. Each of them improvises, with their
choice of materials, lights and the constant processions of elusive people from
Istanbul. This exhibition, planned just before the health crisis and then
postponed for many months, feels like a taste of the improvisation that is
taking place today.Translation: Louise Jablonowska
*** Français ***
Les populations non indigènes de l’Arctique ont depuis longtemps assimilé la
région polaire à un paysage aride et inhospitalier où seuls les hommes les plus
résistants pouvaient survivre. Ainsi la fermeture systématique du monde arctique
aux femmes s’est développée sur cette affirmation de la nature par essence
aventurière et technicienne de l’homme. Néanmoins, dans le monde occidental, on
attribue à l’Arctique et à la Nature en général des caractéristiques féminines.
À l’origine, l’Arctique était vu comme une région à conquérir et à pénétrer.
Bien que cette considération ait changé à l’époque post-coloniale, la zone
arctique reste perçue dans l’imaginaire collectif comme un espace pur et
immaculé, nécessitant notre protection. Un paysage vierge et aride en détresse.
Cette image simpliste et univoque d’un objet de désir ne correspond pas à la
réalité. Le projet Only Barely Still a pour intention d’ouvrir une autre
narration de l’Arctique et de son imaginaire collectif, tout en restant sur le
fil et en captant la synergie de ces deux idées fausses sur l’Arctique et les
femmes.Catherine Lemblé est l’une des deux lauréates des «Propositions
d’artistes» 2021, appel à projets annuel initié par Contretype.
*** Nederlands ***
Niet-inheemse bevolkingen hebben het poolgebied lang geconcipieerd als een dor,
onherbergzaam landschap waar alleen de sterkste mannen konden overleven. De
aanname van de avontuurlijke aard en de technische aanleg van mannen ging
gepaard met de systematische uitsluiting van vrouwen uit de arctische wereld.
Deze ingesteldheid wordt ook weerspiegeld in de verhalen en literatuur die zich
afspelen in het poolgebied : vrouwen zijn meestal afwezig, en als ze toch
verschijnen, worden ze geclassificeerd als een inferieure metgezel, een
uitzondering of als niet bij hun volle verstand. Tezelfdertijd kent men in de
Westerse wereld vrouwelijke eigenschappen toe aan het noordpoolgebied en de
natuur in het algemeen. Aanvankelijk werd de Arctis beschouwd als een gebied dat
veroverd of gepenetreerd moest worden. Terwijl deze visie in postkoloniale
tijden is veranderd, wordt het Noordpoolgebied nog steeds gefeminiseerd en wordt
het nu collectief voorgesteld als een pure, ongerepte plek die onze bescherming
nodig heeft. Een kaal, maagdelijk landschap in nood. Door het een passieve
identiteit als object van verlangen op te leggen, sluit dit eenzijdig en
versimpeld beeld niet aan bij de werkelijkheid. Het project Only Barely Still
heeft als doel een ander narratief over het noordpoolgebied en zijn collectieve
verbeelding aan te reiken. Door op de as van twee misvattingen te gaan staan -
over het Noordpoolgebied enerzijds en vrouwen anderzijds - wil het op een
respectvolle manier hun synergie vastleggen.Catherine Lemblé is een van de twee
laureaaten van « Propositions d’artistes » 2021, een door Contretype gelanceerde
jaarlijkse projectoproep.
*** Français ***
Castel-Mahoudeau - Deuxième saison «Deuxième saison» est un projet documentaire,
photographique et sonore, traitant de la possible réouverture d'une mine de
tungstène dans le village de Salau en Ariège, dans le Sud de la France.La
première saison de cette époque d’exploitation minière débute dans les années
'60, quand des investisseurs commencent à s'intéresser à la montagne qui
surplombe le village et aux minerais qu'elle renferme. Quelques années plus
tard, la mise en activité du site fait profiter la région d'un bel essor
économique et démographique, qui prendra fin quinze ans après, suite à la
fermeture brutale de la mine. Le tungstène français ne serait plus suffisamment
compétitif et les premiers cas de maladies professionnelles liées à la présence
d'amiante dans la roche se font connaître. Le village se vide alors de ses
mineurs et de leurs familles, et la compagnie minière laisse derrière elle un
site en l'état, pollué. En 2015, suite à la volonté du gouvernement de relancer
une production française de minerais, un nouveau projet d’exploitation voit le
jour. Il connaît une importante opposition à l’échelle locale, notamment par
l’équipe municipale en place dans la commune de Salau. Aujourd'hui, la bataille
juridique oppose deux visions du territoire et laisse le projet en suspens. La
question de la réouverture met en lumière un conflit plus global au cœur duquel
s'affrontent deux visions du territoire: entre natifs de la région et
néo-ruraux, entre pro-emplois et écologistes. Ce conflit local fait écho à
plusieurs combats similaires en France et ailleurs dans le monde.Par leur
collaboration, Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau explorent les différents
aspects de cette problématique, d'une part à travers un travail photographique
axé sur la nature, résolument impactée par l’exploitation minière passée. Le
paysage y est envisagé comme narrateur d'une tension entre deux époques, deux
saisons. D’autre part, sont diffusés dans l’exposition des sons d’ambiance
collectés sur place et des interviews de différentes personnes concernées par le
projet. Ces derniers expliquent la façon dont la période d’activité de la mine a
marqué les esprits et celle dont le projet de réouverture les a désormais
divisés.Le duo Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau est le lauréat des
«Propositions d’artistes» 2020, appel à projets annuel initié par Contretype.
*** Nederlands ***
Castel-Mahoudeau - Deuxième saison In het documentaireproject « Deuxième saison
» onderzoekt dit kunstenaarsduo, door middel van fotografie en geluid, de
mogelijke heropening van een wolframmijn in Salau, een dorp in het Zuid-Franse
departement Ariège. Het eerste seizoen van deze mijnontginningsperiode vangt aan
in de jaren ’60 wanneer investeerders zich beginnen te interesseren voor de
boven het dorp uittorende berg en de erin aanwezige mineralen. Enkele jaren na
de inwerkingstelling van de site valt de streek een beduidende economische en
demografische bloei te beurt die vijftien jaar later tot stilstand komt na de
abrupte sluiting van de mijn. Het Franse wolfram (tungsten) zou niet meer
concurrentieel genoeg zijn en de eerste beroepsziekten, verbonden aan de
aanwezigheid van asbest in de rots, duiken op. Als gevolg hiervan verlaten de
mijnwerkers en hun gezinnen het dorp. De mijnonderneming laat de site vervuild
achter. In 2015 besluit de regering de Franse mineraalproductie weer op gang te
brengen en ziet een nieuw ontginningsproject het licht. Lokaal stuit dit
initiatief op groot verzet, voornamelijk van het toenmalige gemeentebestuur van
Salau. Vandaag stelt de juridische strijd twee visies over het grondgebied
tegenover elkaar en blijft het project hangende. De kwestie van de heropening
brengt een globaler conflict aan het licht waarbinnen twee territoriumvisies de
strijd aanbinden tussen streekbewoners en een nieuwe rurale bevolking, en tussen
voorstanders van werkgelegenheid en ecologisten. Dit lokale conflict vindt
weerklank in meerdere gelijkaardige twisten in Frankrijk en elders ter wereld.
In dit samenwerkingsproject exploreren Lucas Castel et Mathilde Mahoudeau de
verschillende aspecten van deze problematiek, enerzijds via fotografisch werk
gericht op de natuur die overduidelijk de stempel draagt van de mijnontginning
in het verleden. Het landschap krijgt er de rol van verteller en legt de
spanning bloot tussen twee periodes, twee seizoenen. Anderzijds zijn er in de
tentoonstelling, naast ter plaatse opgenomen sfeergeluiden, ook interviews te
horen van verschillende personen betrokken bij het project. Deze laatsten leggen
uit hoe de periode van mijnactiviteit een stempel heeft gedrukt op de geesten en
hoe de periode van het heropeningsproject hen vandaag verdeelt. Lucas Castel et
Mathilde MahoudeauHet duo Castel-Mahoudeau is de laureaat van « Propositions
d’artistes » 2020, een door Contretype gelanceerde jaarlijkse
projectoproep.Vertaling: Marleen Cappellemans
*** English ***
Castel-Mahoudeau – Deuxième saison ‘Deuxième saison’ is a documentary,
photographic and sound project, about the possible reopening of a tungsten mine
in the village of Salau in Ariège, in the South of France.The first season of
this mining era started in the 1960s, when investors began to take an interest
in the mountain overlooking the village and the minerals it contained.A few
years later, when the site was opened, the region enjoyed a good economic and
demographic boom, which ended fifteen years later, following the sudden closure
of the mine.French tungsten was no longer sufficiently competitive and the first
cases of occupational diseases related to the presence of asbestos in the rock
became apparent.The miners and their families then deserted the village, and the
mining company left the site as is, polluted.In 2015, following the government's
desire to relaunch French mineral production, a new mining project was launched.
It was met with significant local opposition, notably from the municipal team in
the commune of Salau. Today, the legal battle between two visions of the
territory leaves the project on hold for the moment.The issue of reopening
highlights a more global conflict at the heart of which are two visions of the
territory: between natives and the neo-rurals, between those who are pro-jobs
and ecologists. This local conflict echoes several similar struggles in France
and elsewhere in the world.Through their collaboration, Lucas Castel and
Mathilde Mahoudeau explore the different aspects of this issue, on the one hand
through photographic work focused on nature, greatly impacted by past mining.
The landscape is seen as the narrator of a tension between two eras, two
seasons. In addition, the exhibition features ambient sounds collected on-site
and interviews with various people involved in the project. The latter explains
how the period of the mine's activity made a lasting impression and how the
reopening project has now divided them.The Lucas Castel and Mathilde Mahoudeau
duo is the winner of "Propositions d'artistes" 2020, an annual call for projects
initiated by Contretype.Translation: Louise Jablonowska
*** Français ***
Damien Caumiant – "Firewalk"Quand le chemin s’efface, naissent les ombres et les
illusions. Il n’était plus question de suivre une quelconque limite, une trame
prédéfinie ou les traces d’un homme mais de s’engager dans un espace libre, sans
repère, ouvert aux formes, aux couleurs et à la matière. Quête souterraine, avec
sa foi pour moteur et sa flamme pour guide. Car de feu il est question. Feu
ordinaire ou feu divin, feu du corps ou du cœur, feu des entrailles ou feu
céleste. Une lueur qui jaillit du fond d’une grotte, bénit un rocher, irradie
une ville, éclaire une caverne, illumine les êtres et dévoile les traces d’un
monde sensible, vulnérable. Echo d’une tragédie imminente ou déjà passée,
théâtre sublime d’une terre imprégnée de ses mystères. Mythe ou mirage?La nature
du paysage se révèle dans une dialectique d’absence et d’apparition,
d’attraction et d’abandon. Le dossier de Damien Caumiant a été sélectionné par
le jury des «Propositions d’artistes» 2020, appel à projets annuel initié par
Contretype.
*** Nederlands ***
Damien Caumiant – "Firewalk"Eens de weg vervaagt, ontstaan schaduwen en
illusies. Het ging niet langer om het volgen van een bepaalde limiet, een vooraf
bepaald raster of menselijke sporen, maar wel om het zich engageren in een vrije
ruimte, zonder herkenningspunten, open voor vorm, kleur en materie. Een
ondergrondse zoektocht, met ons geloof als motor en onze vlam als gids. Want het
gaat wel degelijk over vuur. Gewoon vuur of goddelijk vuur, vuur van het lichaam
of van het hart, inwendig of hemels vuur. Een gloed die oplicht vanuit de diepte
van een grot, een rots zegent, een stad beschijnt, een spelonk verlicht, de
zijnden doet stralen en de sporen van een tastbare, kwetsbare wereld onthult. De
echo van een op handen zijnde of reeds voorbije tragedie, subliem theater van
een van mysteries doordrongen aarde. Mythe of zinsbegoocheling?De aard van een
landschap onthult zich in een dialectiek van afwezigheid en verschijning, van
aantrekken en loslaten. Het dossier van Damien Caumiant werd geselecteerd door
de jury van «Propositions d’artistes» 2020, een door Contretype gelanceerde
jaarlijkse projectoproep.Vertaling: Marleen Cappellemans
*** English ***
Damien Caumiant – "Firewalk"When the path fades, shadows and illusions emerge.
It was no longer a question of following any limit, a predefined pattern, or the
footsteps of a man, but of committing oneself to free space, without reference
points, open to forms, colours and matter. A subterranean quest, with his faith
as a driving force and his flame as a guide. For we are talking about fire.
Ordinary fire or divine fire, the fire of the body or the heart, fire of the
entrails or heavenly fire. A glow that springs from the depths of a cave,
blesses a rock, illuminates a city, lights up a cave, illuminates beings and
reveals the traces of a sensitive, vulnerable world. Echo of an imminent or
already past tragedy, sublime scene of a land impregnated with its mysteries.
Myth or mirage?The nature of the landscape is revealed in a dialectic of absence
and appearance, attraction and abandonment.Translation: Louise JablonowskaDamien
Caumiant's dossier was selected by the jury of "Propositions d'artistes" 2020,
an annual call for projects initiated by Contretype.
Expositions Castel-Mahoudeau, Damien Caumiant, Zheshen Jiang (fermé 24/12>04/01)
10november 2021
-16januari 2022
Castel-Mahoudeau, "Deuxième saison" (photo) «Deuxième saison» est un projet
documentaire, photographique et sonore, traitant de la possible réouverture
d'une mine de tungstène dans le village de Salau en Ariège, dans le Sud de la
France. La première saison de cette époque d’exploitation minière débute dans
les années '60, quand des investisseurs commencent à s'intéresser à la montagne
qui surplombe le village et aux minerais qu'elle renferme. (...) Damien Caumiant
– Firewalk (photo) Quand le chemin s’efface, naissent les ombres et les
illusions. Il n’était plus question de suivre une quelconque limite, une trame
prédéfinie ou les traces d’un homme mais de s’engager dans un espace libre, sans
repère, ouvert aux formes, aux couleurs et à la matière. Quête souterraine, avec
sa foi pour moteur et sa flamme pour guide. Car de feu il est question. Feu
ordinaire ou feu divin, feu du corps ou du cœur, feu des entrailles ou feu
céleste. (...) Zheshen Jiang – «Manjusaka» (photo) Manjusaka (aussi appelé
lycoris ou amaryllis), est le nom d’une plante à fleurs de la famille des
liliacées qui fleurit en automne. Quand ses fleurs rouges éclosent, ses feuilles
tombent et lorsque ses feuilles poussent, les fleurs fanent. Ce phénomène
particulier a donné naissance à diverses légendes. Le nom populaire du lycoris
en japonais est Higanbana (de higan: «l'autre rivage de la rivière Sanzu») et
signifie littéralement ‘fleur de la vie après la mort’. Sanzu est une rivière
mythologique -semblable au fleuve Styx de la mythologie grecque-, qui forme la
frontière entre la Terre et les Enfers. Les âmes des morts doivent la traverser,
c’est un passage vers l’au-delà. La mythologie chinoise raconte que lorsqu'une
personne rencontre quelqu’un qu'elle ne reverra jamais, ces fleurs, également
appelées lys de l'araignée rouge, s'épanouissent le long du chemin. Elles sont
devenues le symbole de la séparation définitive.(...)