Du mythe de Méduse, on retient généralement que ce monstre féminin à la
chevelure de serpents qui a le pouvoir de pétrifier quiconque la regarde a été
tuée par Persée, faisant de lui un héros. Mais qui se souvient que Méduse a été
punie et condamnée à la monstruosité parce qu’elle avait été violée ? Dans
Méduse.s, le collectif La Gang réhabilite ce personnage et donne enfin à
entendre sa voix. Sur scène, le réel rejoint la fiction via des témoignages de
femmes victimes de violences sexuelles qui résonnent comme autant de « Méduse.s
». Un propos qui interroge l’héritage patriarcal de notre société et lève les
tabous autour des agressions sexuelles.
Dans le cadre du Focus Meuf Power et de Femmes de Mars.
Charleroi Danses
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Dans un monde où nous pensons être libres, où tout semble normal et où tout
geste devient éphémère, sommes-nous libres de penser par nous-mêmes? Blind
désigne l’aveuglement conscient ou inconscient des populations nourri par un
système générateur de désirs inatteignables. Sur base d’improvisations, Blind
met en situation cinq krumper.euse.s (Belgique, Espagne, France et Sénégal) face
à une même histoire, dans différents endroits du monde. Marqué.e par son propre
vécu, chacun.e réagit à sa façon. Empreint de spiritualité, le krump agit comme
exutoire de leurs émotions pour exprimer leur identité profonde et cultiver
leur patrimoine.
*** Soirée composée avec RUUPTUUR de Mercedes Dassy.***
Dans le cadre du Focus Meuf Power et de Femmes de Mars.
Une proposition de Charleroi danse en coprésentation avec L’Ancre.
Avec une énergie communicative, quatre artistes, mi-centaures mi-cyborgs,
s’adonnent à un rituel nocturne joyeux et festif aux accents adolescents, entre
transe et cri primal. Ensemble, intrépides et fières, elles convoquent les
énergies, surmontent leur peur, pulvérisent la morosité ambiante et défient
l’avenir. Ruuptuur est un acte performatif du changement, qu’il soit intime,
poétique, social ou politique, qui nous invite à fêter un passage à venir,
raviver nos espoirs, se donner du courage et remuer les affects dont on a besoin
pour se rendre capables, puissant.e.s, de faire rupture.
***Soirée composée avec Blind de Hendricks Ntela.***
Dans le cadre de Femmes de Mars.
Une proposition de Charleroi danse en coprésentation avec L’Ancre.
Il est rare que Gisèle Vienne mette la danse au cœur de ses pièces. C’est
pourtant le cas de Crowd qui transporte l’assistance dans une rave party, l’une
de ces fêtes qui rassemblent des jeunes dans un lieu convenu, pour écouter et
danser des heures durant au son de la musique techno. Ils sont une quinzaine
réunis là, dans un décor de verres en plastique et de vêtements épars, martelés
par les basses, bercés par les nappes de sons filés que diffusent les DJ. Des
histoires s’ébauchent, amoureuses, amicales ou de rivalité, des figures émergent
puis se fondent à nouveau dans l’anonymat. Les corps explosent ou flottent,
rayonnent ou se recroquevillent, bondissent ou s’effondrent, à la pointe
d’expériences exacerbées par les stimuli sensoriels. D’un commun et tacite
accord les participant.e.s poussent jusqu’au bout de la fête, et de la danse qui
se fait, par moments, transe, isolée ou collective. Quand la free party
s’achève, les danseur.se.s, épuisé.e.s, vidé.e.s et comme allégé.e.s, quittent
les planches du théâtre, laissant derrière eux.elles une scène saturée d’une
foule de présences fantômes.Présenté à l'occasion de la journée Internationale
de la danse
Dans cette création chorégraphique, Dada Masilo (qui avait présenté son
inoubliable Swan Lake à Charleroi en 2013) part à la rencontre de ses origines
et des marqueurs identitaires pour explorer le sens des rituels, le collectif et
le désir sacrificiel. Sur scène, quatre musiciens et douze danseurs s’organisent
en une communauté dont l’humour et les rires rendent le cruel du sacrifice un
tant soit peu vivable. Par la fascination que lui inspire les formes de danse
africaines et sa connaissance de la danse contemporaine et du ballet, Dada
Masilo, l'une des chorégraphes actuelles les plus remarquables, nous offre une
incroyable revisite du Sacre du Printemps au carrefour de multiples influences.
Une coprésentation L’Ancre et Charleroi danse.
Rappelons-nous l’histoire de la grenouille. Plongé dans une casserole d’eau,
l’animal cuit lentement, bercé par la chaleur. Il finit par s’endormir et meurt.
Immergé dans l’eau bouillante, il aurait pris la fuite. Qu’en est-il de l’homme
ou d'une société ? Jusqu'où supporte-t-on quelque chose ? Burn-out, révolte,
crise... les acteurs interrogent ces ébranlements et l’oppression qui les
précède ou les déclenche. Lorsque ça ne tient plus, quelles en sont les
conséquences ? Et de quoi est fait cet « après » où tout est à inventer, où tout
devient possible ?
Après plusieurs pièces plantant le décor de son univers loufoque, cahotant de
gags en mini-catastrophes, Eugénie Rebetez ne se contente plus de faire rire (le
public en l’occurrence) : elle explore ce que fait le rire. Et si le rire était
avant tout communication, se demande-t-elle ? S’il était un langage avant d’être
une mécanique, s’il exprimait à travers ses formes la multiplicité des émotions
qui habitent le.la rieur.se, dans un jeu de caché-révélé bourré de
contradictions. Seul en scène, Tarek Halaby, acteur, danseur et producteur de
sons, affronte comme il peut des situations plus ou moins confortables qui le
mettent aux prises avec des bouées qui se dégonflent, des sacs plastiques qui
pètent, et des doudous transformistes. Pour s’en sortir il prend le parti d’en
rire et s’échappe d’un monde prosaïque, imparfait, déroutant et frustrant, le
rêvant autre, plus léger, plus imprévu encore, mais aussi plus merveilleux. Pont
entre réel et imaginaire, le rire est comme une porte qui ouvre sur un « à-venir
», une porte par laquelle les spectateur.trice.s, petit.e.s et grand.e.s,
peuvent eux.elles -mêmes s’engouffrer.
En Épire, dans le nord-ouest de la Grèce, Rosalba Torres Guerrero et Koen
Augustijnen ont découvert des chants traditionnels, les “miroloï”. Ces
“lamentations” qu’entonnent les pleureuses lors des cérémonies de funérailles
sont également jouées par des orchestres dans les fêtes populaires de la région.
Menés par un clarinettiste à la technique souvent virtuose, les “miroloï”
expriment la douleur des séparations, en raison d’un deuil, d’un exil ou d’un
mariage. Dans le prolongement de Badke qui rassemblait des interprètes de
Palestine autour d’une danse arabe locale, les deux chorégraphes réunissent neuf
danseurs et danseuses grecs sur des “miroloï” interprétés par des musiciens
épirotes. En partageant des émotions liées à des deuils personnels, en
échangeant par le chant, les gestes, le regard et l’expérience vécue
collectivement, la communauté qu’ils forment traverse puis dépasse le sentiment
de perte. Du fond de la plainte Lamenta fait monter alors un chant et une danse
de joie, dans l’obscurité briller la lumière.
Euripides Laskaridis fait partie de ces rares créateurs qui développent un
théâtre de visions, un théâtre onirique qui, comme les rêves, raconte la réalité
et ce qu’elle nous fait en la déformant, en la grossissant sous la loupe de la
scène. Depuis RELIC, en 2015, cet artiste hors normes orchestre un théâtre
absurde, grotesque, fantasmagorique et jouissif. ELENIT est une fête baroque et
dadaïste où s’agitent autour d’une infante à corps de naine des
humains-batraciens et des technocrates en costume, des icônes de l’art
occidental et une bannière rouge. Sur le tempo fou d’une musique techno jouée
live, on casse, on lâche, on tape, on jette, on gesticule, on danse, seul ou
ensemble, dans un monde qui chute, explose, se délite, se défait, lentement ou
brutalement. ELENIT est un labyrinthe de situations peuplé d’étranges
personnages, agités entre abattement et surexcitation, un récit désarticulé qui
va de catastrophes en sursauts d’énergie. Au bout de ce périple, « la vie et le
monde restent une énigme ». Ce dont il faut savoir se convaincre pour pouvoir en
rire.Cette représentation s'inscrit dans le réseau Tour de Dance
*** Français ***
Comment un acteur issu du Borinage s’est-il retrouvé à l’affiche du plus gros
film de Jackie Chan ? Tout a commencé avec une bonne dose d’audace et un « petit
» mensonge. Avec autodérision, Rosario nous invite dans les coulisses de ce
récit entre l’attente d’un nouveau rôle, un casting improbable, les péripéties
de cet énorme tournage et son impact sur sa vie d’ « après ». Une aventure qui
nous emmène aussi à la découverte de ses origines et de son histoire familiale.
Mis en scène par Jean-Michel Van den Eeyden, ce texte drôle et touchant met en
lumière les aléas du quotidien d’acteur, tout en questionnant nos choix de vie
et leur potentielle influence sur notre avenir !