Récital de piano, Golden Dreams, de Fanny Azzuro

Description

Au programme :

Golden Dreams

SCRIABINE
24 Préludes op.11 (30’)

CHOPIN
24 Préludes op.28 (35’)

Programme du disque éponyme, sortie 8 novembre 2024 Naïve (Chiffre 24 important !) 24 Préludes de Scriabine (35’) 24 Préludes de Chopin (43’) La conception de l’album est née de cette idée de mettre en miroir deux compositions à la fois proches et si différentes. Le titre poétique fait référence à une citation de Liszt, où il évoque les Préludes de Chopin tels des « songes dorés », que je traduis en anglais par Golden Dreams. Golden Dreams Je me plonge à nouveau dans l’univers magique des Préludes, dans les « songes dorés »* de Chopin et de Scriabine. Chopin, le poète romantique polonais si sensible ; Scriabine, le moderne mystique russe qui composa, dans la lignée de Chopin, ses 24 Préludes, une œuvre de jeunesse, déjà au langage neuf et audacieux, avec cependant des références explicites à l’œuvre de Chopin. Deux hommes pianistes, compositeurs et poètes à leur façon, deux natures différentes et deux hommes si proches du cœur de Rachmaninoff, un rappel à mon dernier programme de disque. En effet, la conception de cet album fait écho au précédent, The Landscapes of the Soul, 24 Préludes de Rachmaninov, avec ici un miroir entre les deux œuvres : Chopin face à Scriabine. L’amour de la musique russe ne me quitte plus. Inspirée par mon mentor Boris Petrushansky, qui a d’ailleurs gravé une version des 24 Préludes de Scriabine peu jouée, je reste fascinée par ces univers mystérieux, nostalgiques. À la fois rêveries tendres et chants surréels, dans lesquels on perçoit un jeu de rythmes peu classiques entre affection et mystère, fluidité de l’eau et évocations dramatiques, ces courtes pièces sont un vrai parcours coloré. Une palette à déployer, de larges couleurs différentes, des touches dorées, des préludes qui suivent une même logique d’écriture que ceux de Chopin : tonalité majeure, ton relatif mineur, puis on monte par cycle de quinte… Les Préludes de Chopin si connus, si parlants, si lyriques, doux et exaltés, avec cette finesse de composition et ce romantisme simple et pur, c’est avant tout de la dentelle. Cela me change de Rachmaninoff ? Oui et non. Serais-je une grande romantique ? Peut-être bien que oui ! *« Les Préludes de Chopin sont des compositions d’un ordre tout à fait à part. Ce ne sont pas seulement, ainsi que le titre pourrait le faire penser, des morceaux destinés à être joués en guise d’introduction à d’autres morceaux, ce sont des préludes poétiques, analogues à ceux d’un grand poète contemporain [Lamartine, précise Eigeldinger], qui bercent l’âme en des songes dorés, et l’élèvent jusqu’aux régions idéales. Admirables par leur diversité, le travail et le savoir qui s’y trouvent ne sont appréciables qu’à un scrupuleux examen. Tout y semble de premier jet, d’élan, de soudaine venue. Ils ont la libre et grande allure qui caractérise les œuvres de génie. » Liszt, à propos des Préludes de Chopin Par ailleurs, concernant l’oeuvre de Scriabine, le mot « doré » peut se référer au nombre d’or. En effet, « derrière les schémas formels simples de [ses oeuvres] (…) se cache tout un monde souterrain secret de proportions numériques, de sections dorées et de séries fibonaciennes assez analogue à la géométrie invisible des peintres de la Renaissance. » (Scriabine et sa quête de l’Absolu !) dixit Manfred Kelkel dans son livre Alexandre Scriabine (Fayard)

Fanny Azzuro

Au gré de la couleur…

Issue d’une famille de musiciens originaire d’Italie, lauréate de concours internationaux, Fanny Azzuro imagine les sons gorgés de couleurs, dans le souvenir de paysages éclairés de chaudes lumières. Les soleils du romantisme et des œuvres de la première moitié du 20e siècle traversent, aujourd’hui, ses interprétations.

Le monde sonore qui naît sous les doigts de cette Artiste Yamaha s’est nourri de rencontres. Le maître tout d’abord, celui avec lequel Fanny Azzuro étudia durant de nombreuses années, le pianiste Boris Petrushansky. Les périples lointains, ensuite, suscitant des émotions recueillies de Djibouti au Brésil en passant par l’Asie et le Carnegie Hall de New York. Depuis, elle transcrit ses carnets de voyages sur scène : ce sont tantôt les teintes éclatantes, tantôt feutrées des pages de Ravel, Debussy et Albéniz, trois grands “voyageurs” réunis dans le disque 1905 Impressions. Fascinée tout autant par le répertoire slave, elle en approfondit les sortilèges dans plusieurs albums : Russian Impulse puis l’exploration des territoires sans fin, ceux des Préludes de Rachmaninov dans le disque intitulé Les Paysages de l’âme. D’autres préludes de Chopin et de Scriabine se répondent dans son tout dernier enregistrement Golden Dreams.

Fanny Azzuro est une narratrice qui convie l’auditeur à des escapades aux multiples résonances. Elle en assure seule la conduite ou bien en compagnie d’autres artistes et de grands ensembles de musique de chambre. Elle côtoie ainsi les solistes les plus remarquables d’aujourd’hui, quatuors, instrumentistes à cordes et à vents, percussionnistes… Elle enrichit l’univers si vaste du classique d’étapes heureuses entre le jazz et le tango qui la passionna au sein du SpiriTango Quartet.

Nulle dispersion dans la construction du répertoire de Fanny Azzuro. Elle exprime bien davantage l’envie d’approfondir les beautés d’une époque musicale. Les correspondances entre les œuvres apparaissent naturellement, au fil du temps. Le label Naïve accompagne aujourd’hui ce voyage chargé de promesses.

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