AVANT LA TERREUR
Six ans après sa dernière création, Vincent Macaigne poursuit sa rencontre avec
Shakespeare, entamée avec Au moins j’aurais laissé un beau cadavre, adaptation
d’Hamlet, en 2011. Avant la terreur, librement inspiré de Richard III de
Shakespeare et d’autres textes, prolongera ainsi Hamlet ou l’Idiot de
Dostoïevski.
Vincent Macaigne dessine dans cette nouvelle création un monde où résident
beauté et cruauté, furie et passion. Un monde reflet de ce que produit notre
bêtise, la bêtise de notre histoire, de notre passé, de cette quête de pouvoir
qui terrorise notre passé et notre avenir.
Il voit dans Richard III un groupe formé « d’un cercle d’individus qui rêvent de
pouvoir avec cruauté et burlesque » ; et se propose de retraverser cette épopée
avec sa troupe historique pour essayer de rire de nos sauvageries, de notre
idiotie, expulser avec joie et bouffonnerie ces forces noires et en faire la
catharsis.
La pièce interroge la brutalité humaine, que seule la présence de l’enfance peut
parfois suspendre. Elle se situe dans un univers noyé par la fiction, dans une
société en proie au doute, dirigée par des rois malades et isolés, et où les
informations ne passent plus ou passent trop.
Connu pour ses mises en scène débordantes - on se souvient également de Je suis
un pays (2017) –, Vincent Macaigne crée une pièce à la fois politique et
burlesque, dans la lignée des pièces de bouffonnerie violente du Moyen-Âge. Un
théâtre singulier et d’une redoutable contemporanéité.
