Description
Le chorégraphe guadeloupéen Léo Lérus, après avoir donné Entropie en mars 2023 à la Scène nationale d'Aubusson, revient pour Gounouj. Sa nouvelle création puise son inspiration dans le site guadeloupéen de Gros Morne / Grande Anse, un espace naturel préservé, à l'équilibre parfait et qui résonne au crépuscule de la " symphonie " des grenouilles (gounouj en créole).
La question d'équilibre et de déséquilibre qui se pose dans cet écosystème constitue la colonne vertébrale du spectacle. Les artistes y transposent émotionnellement et physiquement la complexité à vouloir répondre à une telle question, et y développe le concept de bousyè, mot créole décrivant au sens propre l'état d'un crustacé en période de mue. Au sens figuré, il s'agit de l'acceptation d'une personne de sa propre vulnérabilité face au changement.
Léo Lérus et ses danseurs ont observé et traduit dans leurs corps le phénomène d'homéostasie : l'adaptation d'un système aux contingences extérieures pour conserver son équilibre. Une situation que deux mots font résonner pour Léo Lérus : saudade (mot portugais qui désigne un état émotionnel entre nostalgie, tristesse et espoir) et bousyè (mot créole désignant l'une des étapes de la mue d'un crustacé). La pièce s'articule autour de ces deux notions, la vulnérabilité humaine dans une période d'évolution inquiétante et la nostalgie, teintée d'espoir d'un avenir moins sombre que prévu.
Les quatre danseur·euses témoignent dans leurs mouvements de ces différents états, de ces sentiments complexes en jouant avec les idées de régulation, d'équilibre et de déséquilibre. Grâce aux danses caribéennes, notamment le gwoka, habilement mélangées aux techniques contemporaines, la physicalité des créations de Léo Lérus se nourrit d'une recherche sensible de l'évolution identitaire et culturelle guadeloupéenne.
Information sur la date
Jeudi 13 mars 2025
19h30