Le duel romantique Jamais Jamais bataille à partir d’éclats de tango, entre
fougue et intimisme, armé d’une scie musicale, d’un accordéon, d’un piano et de
l’engouement du public, ils jouen
Forum Voix Étouffées : « La renaissance du quatuor »
28november
20:00 - 21:30
17 Avenue D'iéna, 75016 Paris, France
Description
En 1923, lors du festival de Donaueschingen, les membres du quatuor à cordes Amar Lors du festival de musique de chambre de Donaueschingen en 1923, les membres du quatuor à cordes Amar (fondé par Hindemith) posent pour la photographie officielle au garde-à-vous, tenant leur archet comme s’ils présentaient des armes, tout en arborant des casques en papier. L’inspiration de cette photo est venue de la création de Minimax, « Repertorium für Militärorchester » du compositeur Paul Hindemith, qui parodie un concert d’orchestre militaires : en effet, les six mouvements de l’œuvre reproduisent le répertoire standard de ce type d’ensemble, dont deux marches, une ouverture, une pièce de caractère, un intermezzo et une valse. De plus, chaque mouvement est une parodie d’une pièce spécifique, imitant la forme et le style de l’original, se moquant tout autant de leurs lourdeurs ou faiblesse que du cérémonial qui y est impliqué.
Cette prise de distance humoristique, dans le cadre de l’écriture en quatuor à cordes emblématique du romantisme allemand, contribue quelques années plus tard au classement d’Hindemith, avec des centaines d’autres, comme Entartete Musik (musique dégénérée). Quelques années plus tôt, Kurt Weill, alors sous la tutelle de Ferrucio Busoni, montre la voie avec un quatuor fulgurant de maturité (il le compose à 18 ans seulement !), où se croisent les influences si prégnantes de Bach, Beethoven dans les second et troisième mouvement avec l’attirance lumineuse vers le XXe siècle dans les premiers et quatrième. Tout aussi lumineux et tout aussi prémonitoire (composé à 20 ans) est le Divertimento pour quatuor à cordes de Erwin Schulhoff, empreint de libertés, d’influences jazz, parisiennes, mélangées à la tradition des cordes slaves.
Trois bouffées d’air frais successives dans le monde si normé du quatuor à cordes au début du XXe siècle, défendues par quatre des musiciens les plus talentueux associés au Forum Voix Etouffées : Michaël Serra (violon 1), Michaël Riedler (violon 2), Maxence Grimbert-Barré (alto) et Pierre Schaaf (violoncelle)
Programme :
Erwin Schulhoff, Divertimento op. 14 (extraits)
I. Lebhaft, II. Cavatine. Ruhig fliessend, III. Intermezzo. Nicht zu schnell, IV. Romanze. Ruhig fliessend (15’)
Kurt Weill, quatuor à cordes en si mineur (1918)
I. Mässig, II. Allegro ma non troppo. Im heimlich erzählenden Ton, III. Langsam und innig, IV. Lustig und wild, aber nicht zu schnell (25’)
Paul Hindemith, Minimax, « Répertoire pour musique militaire » (1923)
I. Armeemarsch 606, II. Ouvertüre zu ‚Wasserdichter und Vogelbauer‘, III. Ein Abend an der Donauquelle, IV. Löwenzähnchen an Baches Rand, V. Die beiden lustigen Mistfinken, VI. Alte Karbonaden (Marsch) (21’)
Photo : © Orchestre Les Métamorphoses