Je construis mon paysage artistique avec des outils empruntés à des champs
disciplinaires très variés et j’aime utiliser les outils pour autre chose que ce
pour quoi ils ont été conçus. C’est ainsi que j’expérimente et que je laisse peu
à peu à ce paysage visuel, la place de se transformer par lui-même.
Naturellement, j’ai rapidement appris à entrer dans des états modifiés de
conscience, pour être plus perméable à un espace/temps plastique et être plus à
l’écoute d’une voix intérieure-guide. La création, en tous les cas telle que je
la pratique, n’est jamais un projet et je m’intéresse à son processus, à la
manière dont les idées se rencontrent pour faire naître une nouvelle peinture,
un nouveau dessin ou tout autre création. Il n’y a pas d’anticipation à l’œuvre.
Elle se crée.
Pour être mieux à même de proposer mes outils pour accompagner les personnes qui
s’intéressent à l’art et à toutes les formes de la création, je me suis formée à
l’hypnose*, discipline où les états modifiés de conscience sont bien identifiés
depuis Erickson notamment et qui permettent dans de nombreux champs, de
développer de nouvelles potentialités. La médecine occidentale par exemple
incorpore l’hypnose Ericksonienne dans les protocoles de guérison. Les
éducateurs, thérapeutes, peuvent aussi y avoir recours pour accompagner des
personnes sur des chemins de transformation, d’apprentissage, de développement
personnel. Je poursuis actuellement deux formations en parallèle en neuroscience
et en psychopathologie.
Pour cet atelier que je mènerai auprès d’un groupe d’adulte, je propose d’abord
un temps d’échange sur ma pratique, sur ma façon d’envisager la création,
comment elle se déploit et ce que cela permet. Puis, dans un second temps,
j’inviterai les participants à expérimenter un état de conscience modifié qui
les amenera à dessiner. Il s’agit d’induire un état propice à l’éclosion de
nouvelles images, de nouvelles sensations et de toutes formes de signaux qui
amènent au dessin.
L’état d’hypnose n’est pas un état figé. On peut en sortir à tout moment et pour
quelque raison que ce soit. Il n’y a donc aucun danger à y entrer. L’enjeu est
de comprendre par quel chemin passe notre propre créativité : pour certain c’est
par l’imaginaire, pour d’autres c’est par les sensations corporelles, ou par
l’ouïe ou d’autres canaux de perceptions, voire par des réservoirs de
connaissances et d’expériences personnelles et pour chacun, il s’agit alors de
saisir ce qui vient et de le transcrire sur le papier, de lui donner forme.
Il est avéré par les chercheurs en neuroscience que la pratique d’une activité
artistique combinée à un état hypnotique stimule de manière notable différentes
parties du cerveau et contribue ainsi au maintien et au développement de la
neurogénèse tout au long de la vie. C’est donc un cadeau que les participants
vont se faire !
*obtention d’un diplôme de praticienne en hypnose Ericksonienne en juin 2023
