Les gros patinent bien

Un imposant acteur shakespearien assis en costume trois pièces nous raconte une histoire farfelue. Il aurait pêché par mégarde une sirène, dans le Grand Nord, laquelle l’aurait maudit et condamné à errer dans le vaste monde. Il quitte alors les plaines du Grand Nord, s’évade en patins, à trottinette et même en avion cartonné. Il traverse l’Écosse, repart vers le sud à dos de mulet, assassine quelques cornemuseurs au passage, et cherche l’amour, toujours. Derrière lui, son acolyte, en maillot de bain, s’échine à nous faire comprendre ses propos avec des centaines de morceaux de cartons où sont inscrits les noms des pays, accessoires ou bestioles rencontrés.On connaissait la valise en carton, voilà désormais le voyage en carton. Ce matériau sert de décors et de sous-titres à ce road-trip dans lequel l’acteur raconte, dans un anglais que nul ne peut comprendre, cette incroyable épopée à travers l’Europe et les siècles. À coup de pancartes, le duo nous embarque dans cette histoire à dormir debout où l’homme immobile sillonne le monde grâce à son partenaire hyperactif. Entre cinéma muet, théâtre d’objet et gags clownesques, ce duo à l’humour redoutable donne toute son énergie pour façonner notre imagination.Après Bigre, Molière de la comédie 2017, Olivier Martin-Salvan et Pierre Guillois nous invitent à ce voyage invraisemblable, acclamé par plus de 250 000 spectateurs. Jubilatoire !