Requiem de Mozart

Soprano | Anaïs Frager

Mezzo | Séraphine Cotrez

Ténor | Zachary Wilder

Basse | Thomas Dear

Choeur de l'Opéra de Tours

Orchestre symphonique Région Centre-Val de Loire/Tours

Direction musicale | David Jackson

L'image est cinématographique : " les moments de reconnaissance entre le compositeur et l'auditeur surviennent comme lorsque l'on est assis dans deux trains qui se croisent. On ne distingue la personne dans l'autre train que pendant un bref instant à travers la fenêtre. L'artiste n'est qu'un voyageur, comme l'auditeur... nous nous rencontrons à travers la musique. " - Arvo Pärt

Cet instant de rencontre entre le compositeur et l'auditeur est au coeur de Cantus in memoriam Benjamin Britten d'Arvo Pärt (1977). L'un des compositeurs contemporains les plus joués et célébrés, Pärt a toujours regretté de ne jamais avoir rencontré Benjamin Britten, qu'il considérait comme un artiste d'" une pureté exceptionnelle ". Cantus est une communion entre les deux compositeurs, une élégie poignante et une méditation pour Britten à travers l'une des formes musicales les plus simples et élégantes - un canon en la mineur.

Rien ne peut rivaliser avec la puissance et le mystère du Requiem de Mozart. Laissé inachevé sur son lit de mort à l'âge de 35 ans, l'oeuvre occupe aujourd'hui une place entre chef-d'oeuvre sacré et chef-d'oeuvre cinématographique (grâce au film Amadeus, 1984). Un battement méditatif palpite dans le premier mouvement tandis que la violence éclate dans le Dies irae (jour de colère). Un requiem accompagne une âme dans son dernier voyage, tandis que nous accompagnons Mozart et revivons à travers sa plume ses derniers jours.

La soirée s'ouvre avec une femme attendant son amant "...celui qui m'est cher viendra aujourd'hui. Deux trains circulent ces deux jours, un arrive ce soir. " La chanson folklorique yiddish i lie (2001) de David Lang, est une oeuvre hypnotique, minimaliste et mystérieuse pour voix féminines. Une pièce centrée sur l'attente : attente de bonheur, attente de tristesse et de rédemption, ouvrant le film La Grande Bellezza (2013).

L'image est cinématographique : L'artiste n'est qu'un voyageur, comme l'auditeur... Pärt cherche son idole, Mozart attend la mort, Lang est dans un train et dans ce concert, pour un instant, nos chemins vont se croiser.