Sonia Rubinsky présente son Récital Goldfingers à la salle Cortot le 8 novembre 2024

Description

Sonia Rubinsky, pianiste multi-primée (Latin GRAMMY, nominée prix ICMA 2019, prix William Petschek entre autres) et prisée pour son intégrale de l'œuvre pour piano de Villa-Lobos, présente son dernier disque Goldfingers dans l'écrin idéal et historique qu'est la Salle Cortot. Le programme interprété par la pianiste virtuose se composera de pièces de W.A Mozart, L.v Beethoven, C. Debussy, H. Villa-Lobos et S. Rachmaninov, dressant une fresque sonore dont la variété des tableaux ne manquera pas de ravir l'auditeur. A ne pas manquer le 8 novembre 2024 à la salle Cortot !

Le programme de la soirée

W.A Mozart Sonata K282

L.v Beethoven Sonata Opus 109

C. Debussy Children's Corner

H. Villa-Lobos Extraits du Carnaval das Crianças

Kreisler/Rachmaninov Liebesleid

Goldfingers, Présentation du disque par Irineu Perpétuo

Le titre de cet album rend hommage à ce qu'on appelle l'Âge d'Or du piano. Cet hommage est rendu de plusieurs manières. L’une d’elles est un type de performance qui refuse une normalisation impersonnelle. Chaque pianiste de cette époque a laissé sa marque individuelle, sa façon de jouer – unique, virtuose, personnelle et colorée, qui comportait de nombreux risques pris sur scène.

L’autre est le choix du répertoire lui-même. Avant la spécialisation imposée par l'essor des concours de piano et les exigences de l'industrie du disque, les pianistes agissaient comme conservateurs d'un vaste musée musical, offrant à l'auditeur une visite à travers des siècles d'histoire, du XVIIIe au XXe siècle.

Ainsi, le programme du disque de Sonia Rubinsky fonctionne comme un récital, se déroulant dans un ordre chronologique. Et cela commence avec l'un des premiers virtuoses du clavier, l'Autrichien Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). Prodige qui a séduit les principales capitales européennes dès son plus jeune âge grâce à ses talents pianistiques, Mozart a écrit ses premières sonates pour piano à l'âge de 18 ans, en 1774, alors qu'il était à Munich, pour la première de son opéra-comique La Finta Giardiniera. Parmi elles, Rubinsky a choisi la quatrième, en Mi bémol majeur, K. 282. Le calme et la légèreté sont les affections prédominantes de l’œuvre, se faisant sentir dès l'Adagio d'ouverture, à travers la simple mélodicité de la paire de menuets qui constituent son mouvement central, jusqu'à ce qu'elles se transforment en l'agilité de l'Allegro final.

Des subtilités du classicisme mozartien, passons à celui qui a donné naissance à la tradition des pianistes-compositeurs du XXe siècle : le Russe Serguei Rachmaninov (1873-1943). Si nous associons normalement l'ère du modernisme aux ruptures, aux avant-gardes et expérimentalistes pouvant aboutir à une confrontation ouverte ou à un déni du système tonal, Rachmaninov représente avant tout la continuité de l'esthétique du XIXe siècle, intéressé par la communication directe avec l'auditeur, les mélodies lyriques, l'harmonie tonale et par un piano hérité de Chopin, Liszt et de son compatriote Tchaïkovski. (...)

Peu après la Révolution de 1917, Rachmaninov quitte la Russie. En Occident, il se consacre principalement à sa carrière de pianiste, composant moins et entreprenant des révisions de ses travaux antérieurs. Il a déclaré un jour : « Je regarde mes premières œuvres et je vois combien y a-t-il de superflu en elles. Même dans cette sonate, il y a beaucoup de voix qui bougent simultanément, et c’est trop long. »

Ainsi, en 1931, le compositeur réalise une version réduite et relativement simplifiée de la sonate. Sentant que quelque chose s'était perdu dans la révision de l'œuvre, le virtuose Vladimir Horowitz, l'un des grands noms de l'Âge d'Or du piano, compatriote et ami de Rachmaninov, tenta de fusionner les deux textes, produisant une nouvelle version en 1943, qui défait une partie des coupes effectuées par le compositeur. Également en quête de la grandeur rachmaninovienne initiale, l'enregistrement de Sonia Rubinsky est basé sur la version originale de la sonate, celle de 1913.

Si l'on considère cet album comme un récital, après la Sonate de Rachmaninov viendrait l’entracte. On entend ensuite une pièce chronologiquement contemporaine de la Sonate (elles ne sont séparées que de cinq ans), mais faisant référence à un pianisme absolument différent. Élève de Mauté de Fleurville (belle-mère du poète Paul Verlaine), qui se réclamait, lui aussi, comme disciple de Chopin, Claude Debussy (1862-1918) tient du compositeur polonais son goût pour la douceur. (...)

En écrivant Children’s Corner en 1908, Debussy n’a apparemment pas eu recours à ses souvenirs d’enfance troublée en tant que fils d'un propriétaire de magasin de porcelaine en faillite et d'une couturière, au moment de la défaite de son pays dans la guerre franco-prussienne. Ce qui l’a ému, c’est avant tout l’expérience transformatrice de la paternité. La partition comporte la dédicace suivante : « à ma chère petite Chouchou, avec les tendres excuses de ton père pour ce qui va suivre. »

(...) Tout comme les Kinderszenen de Schumann, il ne s'agit pas d'une œuvre destinée aux enfants, mais plutôt d'une partition pour pianistes professionnels, évoquant un univers enfantin. Le voyage entre exercices techniques au clavier (Doctor Gradus ad Parnasum) et l’univers du ragtime (Golliwogg’s Cakewalk, avec une allusion subtile et cinglante au Tristan et Isolde de Wagner) comprend la mention d'un éléphant du zoo de Paris (Jimbo's Lullaby), la sérénade d'une poupée en porcelaine, (Serenade for the Doll, à échelles pentatoniques marquant son origine chinoise), une description impressionniste des chutes de neige (The Snow is Dancing) et la suggestion de l'instrument pastoral par excellence, la flûte (TheLittle Shepherd).

Cela marquerait la fin du récital – après quoi, évidemment, viendraient les bis. Il n'était pas rare que les pianistes de l'Âge d'Or incluent leurs propres transcriptions. Rachmaninov était un partenaire de musique de chambre du violoniste viennois Fritz Kreisler (1875-1962), avec lequel il a enregistré. Il a transcrit pour piano seul l'une des pièces les plus célèbres, mélodiques et nostalgiques de son ami : la valse Liebesleid (Douleur d'amour). Horowitz a cherché dans l'ambiance tzigane de l'opéra Carmen (1875), du Français Georges Bizet (1838-1875), l'inspiration d'un rappel où tout n'est qu'éclat et virtuosité. (...) Horowitz mobilise toutes les ressources du clavier pour caractériser l'insolence et la sensualité de Carmen, faisant prendre au pianiste des risques extrêmes qui rappellent à chaque fois que le personnage de l'opéra est toujours sur le fil du rasoir, au bord du gouffre.

Écoutez Sonia Rubinsky sur Spotify

Dernière critique du disque GOLDFINGERS (Libération)

"Le nouveau Rubinsky [disque Goldfingers] est arrivé et c'est encore une leçon de piano. Au programme, la quatrième sonate, de Mozart, chantant avec la simplicité et le naturel de Backhaus, suivie de la deuxième, de Rachmaninov, qui voit la musicienne déployer une stupéfiante variété de couleurs, de dynamiques et de plans sonores sans jamais perdre de vue ni le cap ni la ligne. Retour à Debussy, ensuite, avec les Children's Corner, dont la Brésilienne maîtrise l'alchimie d'ironie pressée et de mélancolie fantasque; une pincée de nostalgie mitteleuropa avec le chatoyant Liebesleid, de Kreisler, et c'est déjà champagne : les redoutables Variations d'Horowitz sur un thème de Carmen, souverainement articulées et posées. Comme personne aujourd'hui. "

Teaser du CD

Ils ont aimé...

“Certains comparent sa manière pianistique à celle d’Eugene Istomin ou de Wilhelm Kempff, d’autres louent son Mozart simple et calme “qui respire et qui chante’, d’autres encore admirent sa “technique claire” son “phrasé élastique”, la “délicatesse infinie” de ses Estampes de Debussy, la “sophistication musicale” de ses Regards de Messiaen et le “toucher puissant et presque de fer” de son Villa-Lobos. Le New York Times qui rend régulièrement compte de ses apparitions au Carnegie Hall ayant été jusqu’à parler d’un “degré de puissance et de précision exceptionnels.” LIBÉRATION

"... La pianiste Sonia Rubinsky possède une technique phénoménale, une palette de couleurs incommensurable et un tempérament irrépressible. Elle rappelle sa collègue Martha Argerich.” KLASSIK.COM

“D’une constante justesse…. Immanquablement séduisante par son élégance racée.” QOBUZ

“Quel tempérament !” ARTHUR RUBINSTEIN

“Un vrai talent, un sens artistique, une technique pianistique raffinée.” LEON FLEISHER

“Un talent exceptionnel” JAN EKIER

“…impact viscéral et excitation virtuose…. Grande performance…énergie nerveuse infatigable…. Degré inhabituel de puissance et de précision…. des sonorités brillantes…. splendide et ardente énergie…capable de lyrisme…vitesse époustouflante, énergie joyeuse.” THE NEW YORK TIMES

“La pianiste fait preuve d’une vitalité assez remarquable qui n’empêche pas, lorsque cela est nécessaire, les nuances les plus fines”. LE MONDE DE LA MUSIQUE

Photo credit: Lyodoh Kaneko

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