« BEZEF » : c’est « trop » en argot, « trop » en arabe dialectal, « trop » dans
quelques histoires extrêmes du répertoire arabo-persan sur le thème des désirs
immodérés.
D’abord un Slishkom de paresse, un Too much de cupidité, un Ziyaada d’ennui, un
grand Chouia de méchanceté : le spectacle commence en douceur. Ce trop là passe
au galop.
Mais le vrai « BEZEF », le démesuré, l’exagéré, l’abusé, c’est quand la chance
vous colle après comme une malédiction, comme un sparadrap dont on n’arrive pas
à se défaire.
Six fois le portefaix d’Ispahan subit l’immensité de l’imposture croissante que
lui impose un destin propice. Notre plaisir talonne la démesure de son effroi.
Plus grande est la supercherie, plus intense est notre plaisir.
Ce spectacle se métisse sans cesse. Paroles et chants tricotent le spectacle,
une histoire maghrébine s’habille d’une mélopée persane, une histoire égyptienne
s’appuie sur un chant séfarade. Le récit le « plus mieux » décalé reste
incontestablement l’histoire persane du faux devin d’Ispahan. Les personnages
les plus importants – le faux devin, sa femme, le Shah – y sont caractérisés par
les airs les plus connus de « La belle Hélène » d’Offenbach
Le rat - Lecture
04juli
17:00 - 18:00
Rue Du Rouge-Cloître - Rokloosterstraat 3, 1160 Auderghem, Région de Bruxelles-Capitale, Belgique
1.25€ - 15.4€
Description
Lorsqu’on manque de temps, d’espace, d’eau, de lumière, d’air et de pain, en somme de tout ce qui fait la dignité de vivre comme un être humain debout, la résistance s’impose pour donner sens au combat à mener.
Et lorsque les mots, ces pauvres mots, sont volés, détournés puis souillés parce que mis au service de cette sempiternelle rengaine nauséabonde du Nous et du Eux, du Bien et du Mal, des Civilisés et des Barbares, ce combat commence par le cri.
Ce texte est un cri de douleur devant l’infamie et le mensonge institué en vérité immuable, et de rage devant l’inconséquence de nos positionnements. Ce cri, c’est la voix d’un enfant né dans l’humiliation, qui y a vécu et souffert. Un enfant qui porte témoignage de l’anéantissement en cours des siens comme un écho de la souffrance subie par des peuples entiers à travers notre petite terre.
Si ce texte s’inscrit dans l’expression d’une littérature de confrontation, il est aussi l’expression, naïve mais consolatrice un peu, d’une infinie foi dans la parole et les actes qu’elle provoque parfois.
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