Culture
THÉÂTRE / BARO D'EVEL
Au commencement, il y aurait le geste réduit à l’essentiel : deux corps, deux
genres, deux couleurs, deux dimensions, deux règnes, une même solitude, le même
désir tenace que ça continue et que ça recommence. La même envie profonde de se
laisser transformer par l’autre, déplacer par l’autre. Comme si tout n’existait
que d’être troublé ou traversé.
Il y aurait deux humains et un corbeau pie s’embarquant les uns les autres dans
un drôle de ballet sensible et poétique, où chaque corps fait trace, où chaque
histoire s’écrit. Premier volet d’un diptyque, Là est un prologue, un geste brut
et nu qui circule entre corps et voix, entre rythmes et portés, entre chute et
élan. Rien ne s’y fixe, rien ne s’y installe, tout s’y laisse dévaler...
INFOS PRATIQUES
* Les 22, 23, 29 & 30 juin à 20h
* Les 24, 25 juin & les 1, 2 juillet à 20h30
* Durée : 1h10
Theatre Garonne
Lieu
Événements à venir
Il n'y pas d'événements à venir
Événements passés
Culture
**Théâtre - Sylvain Creuzevault
**
Dans le cadre du festival In Extremis
[https://www.theatregaronne.com/evenements/2021-2022/in-extremis-hospitalites-2]
Présenté avec le Théâtre Sorano
13 mars 1848, de retour d’insurrection dans les rues de Paris, le cercle des
républicains réuni autour de Raspail a bien besoin de boire et manger. Corps et
esprits sont échauffés par l’âpreté de la lutte. Après 18 ans de Restauration,
la IIe République enfin proclamée moins d'un mois auparavant est déjà confisquée
au peuple par la bourgeoisie libérale. Le travail et sa valeur se présentent
alors comme l’enjeu majeur de ce qui se trame, en lien avec l’idéologie
capitaliste qui assied son emprise. C’est dans le chaudron originel de notre
histoire contemporaine que plongent Sylvain Creuzevault et son collectif, y
précipitant ensemble les forces à l’œuvre pour sentir comment cela bouillonne et
se noue. Corps des acteurs, corps historiques et corps social mêlent leur chair
pétrie d’espoirs, de passions et de contradictions pour donner naissance au
monstre que l’on appellera Histoire. Se mettant en bouche et en tripes ce
qu’auraient pu dire Blanqui, Louis Blanc, Engels, Jeanne Duval et les autres,
les comédiens portent une parole épique à l’opposé d’un discours politique : mue
par cet imprévisible et cette opacité des idées en train de se tramer, malaxée
par les cahots du présent. Une épaisseur de vie permise par un intense travail
de création au plateau, qui ne cesse de muter. Depuis sa première version
présentée à Garonne en 2014, la pièce a vécu et évolué. Le public est désormais
invité à venir partager le banquet à la fin – comme celui qui mit le feu aux
poudres en son temps –, pour continuer à tisser de façon conviviale l’alchimie
de cette parole vivante.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/banquet-capital]
INFOS PRATIQUES :
* Les 7, 8 & 9 juin à 20h (Hors les murs)
* Durée : 1h40
* Lieu à déterminer
Culture
DANSE / MUSIQUE - EMMANUELLE HUYNH
àlúnisson(s)
[https://www.theatregaronne.com/evenements/2021-2022/alunissons-musiques]
Apparue au début des années 1990, Emmanuelle Huynh trace une voie très
singulière dans le paysage chorégraphique français.
Faisant écho à sa première pièce, Múa (1995), à forte teneur autobiographique,
sa nouvelle création Nuée a commencé à prendre forme lors d’une résidence de
travail en février 2020 au Vietnam, pays natal de son père, mort en 2018. Durant
les longues semaines d’immobilisation forcée qui ont suivi, elle a laissé ce
voyage s’imprimer en elle et, peu à peu, a vu se dessiner "un pays qui n’est sur
aucune carte, au point de contact entre mon corps et la nature, entre le Vietnam
et la France, entre le désir et la mort". Nuée nous emmène à la découverte de ce
pays. Seule en scène, enveloppée par moments d’une légère fumée, Emmanuelle
Huynh déploie un langage corporel, tout en lenteur frémissante, qui laisse
affleurer les signes de son histoire. Surgissant par éclats, plus ou moins
lumineux, sur un écran digital, des mots et fragments de textes, écrits par
Gilles Amalvi, entrent en résonance intime avec sa danse. S’y mêlent également
la lumière en ardent clair-obscur de Caty Olive et la musique minimaliste aux
nuances intenses de Pierre-Yves Macé, composée à partir d’éléments sonores
recueillis au Vietnam. A la fois très sophistiqué et très fluide, l’ensemble
exhale une atmosphère envoûtante. Subtile autant que suggestive évaporation du
réel, Nuée ouvre un large horizon à l’imaginaire et transforme une exploration
mémorielle individuelle en une expérience sensorielle universelle, d’une rare
profondeur immersive.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/nuee]
INFOS PRATIQUES :
* Jeudi 21 avril à 20h
* Vendredi 22 avril à 20h30
* Durée : 1h
Culture
THÉÂTRE
**Gisèle Vienne [https://www.theatregaronne.com/artiste-associe/gisele-vienne] -
coproduction / présenté avec le Théâtre Sorano
**
_Fritz : Ils vont pleurer, et ça me fait bien plaisir. À ce jour, personne n’a
encore jamais pleuré à cause de moi. Peut-être admettront-ils que moi aussi, je
vaux quelque chose. Robert Walser, L’Étang
_C’est avec Ruth Vega Fernandez, Adèle Haenel et sept poupées que Gisèle Vienne
fait coexister au plateau plusieurs réalités, plusieurs frises temporelles qui
révèlent la complexité de l’intime. L’Étang fait parler les silences.
Le jeune Fritz simule son suicide, une noyade cruellement orchestrée, pour
attirer l’attention de sa famille qui ne lui manifeste que trop peu d’affection.
Lorsque la supercherie est découverte, contre toute attente, Fritz n’est pas
puni. Le dialogue qui s’ensuit avec sa mère, pourtant sévère, est d’une douceur
infinie, telle une déclaration d’amour. Dans ce texte de jeunesse offert en
toute intimité à sa sœur Fanny, Robert Walser écrit sur l’audace et
l’effronterie délicieuses d’un enfant face au monde qu’il arpente. Peu de mots,
vingt-quatre petites scènes et l’essentiel est là. Gisèle Vienne se saisit de ce
texte pour interroger les voix multiples qui composent nos perceptions et leurs
différentes strates de langues : ce qui est dit et ce qui est en nous, enfoui,
rêvé, fantasmé et parfois même regretté.
Cette pièce a été créée en souvenir de Kerstin Daley Baradel, comédienne et
collaboratrice de Gisèle Vienne, décédée en juillet 2019, avec laquelle ce
travail a été développé si intimement.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/l-etang]
INFOS PRATIQUES :
* Les 13 & 14 avril à 20h
* Les 15 & 16 avril à 20h30
* Durée : 1h25
Culture
THÉÂTRE (CRÉATION 2021)
Nicolas Bouchaud
[https://www.theatregaronne.com/artiste-associe/nicolas-bouchaud-0] / Eric Didry
/ Véronique Timsit
_L'histoire ne doit pas être seulement commémorée, elle peut et doit se
transmettre autrement, à travers des gestes, comme celui de jouer. Nicolas
Bouchaud
_Un vivant qui passe... C'est ce que semble exprimer le regard des déportés
croisant celui de Maurice Rossel à Auschwitz en 1944. C'est aussi le titre du
documentaire de Claude Lanzmann dans lequel, en 1979, le réalisateur
s'entretient avec le médecin helvète, ancien délégué du Comité international de
la Croix-Rouge. Si les Nazis n'ont eu de cesse d'effacer les traces de leur
barbarie, à Theresienstadt, en 1944, ils ouvrent les portes du ghetto "embelli"
spécialement pour la visite du délégué Rossel. Ce dernier ne verra pas "au-delà"
de la mise en scène des Allemands, restant un spectateur sans jamais en devenir
un témoin. Qu'est-ce que voir ? C'est la question que conduit Lanzmann à travers
son échange avec Rossel. C'est aussi la question que pose toute pratique
artistique. Que voyons-nous de l'histoire que nous sommes en train d'écrire ?
Interroge Nicolas Bouchaud, en portant au théâtre ce documentaire qui met en
scène le combat sourd entre deux hommes. C'est à cette discussion que Nicolas
Bouchaud, entouré de l'équipe de création qui l'accompagne depuis 2010, invite
les spectateurs à prendre part. Au cœur de la tragédie. Maurice Rossel est
l'incarnation de ce qui dans nos vies, nous guette à chaque instant.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/un-vivant-qui-passe]
INFOS PRATIQUES :
* Les 29,30 & 31 mars à 20h
* Les 8 & 9 avril à 20h30
* Durée : 1h30
* Spectacle conseillé à partir de 12 ans
Culture
THÉÂTRE
Lionel Dray / Clémence Jeanguillaume
_"Ne pas donner à l’oiseau plus d’ailes qu’il n’en peut". Franz Kafka
_
On se souvient peut-être de Lionel Dray dans Les Dimanches de Monsieur Dézert,
spectacle pour un seul interprète (lui-même) présenté à Garonne en mars 2020.
Conçue et jouée en binôme avec la compositrice Clémence Jeanguillaume, sa
nouvelle création, Ainsi la bagarre, explore toujours le même univers
poético-décalé. Inscrivant la pièce dans la tradition littéraire de l’énigme, le
duo s’est inspiré au départ de nouvelles et aphorismes de Franz Kafka. Divers
autres éléments (textuels, visuels, sonores ou imaginaires) ont ensuite nourri
le matériau durant le processus créatif, résolument prospectif et ouvert à
l’imprévu. Si le cinéma burlesque – de Buster Keaton à Jacques Tati – appose une
vive empreinte, l’influence de David Lynch se perçoit également. Générée à
partir de synthétiseurs et d’un thérémine, la composition musicale s’intègre à
la scénographie et, très suggestive, contribue pleinement au développement de la
fiction. Minutieusement (dé)cousu, le récit suit par libres fragments deux
personnages situés dans un monde parallèle (si loin, si proche du nôtre) et
distille un taraudant suspense sans résolution, au bord de l’angoisse – que seul
le rire, éclatant, parvient à conjurer. Des masques étonnants, dont deux
dessinés par un facteur de masques, ajoutent encore à l’étrangeté lunaire de la
pièce. S’attachant à atteindre une « grande délicatesse dans un merdier sans nom
», selon la très jolie formule de Lionel Dray, Ainsi la bagarre fait surgir un
exaltant cabaret fantasmatique à l’intérieur duquel se transfigure superbement
le réel.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/ainsi-la-bagarre]
INFOS PRATIQUES :
* Les 23 & 24 mars à 20h
* Les 25 & 26 mars à 20h30
Culture
DANSE - MATHILDE MONNIER
_Le mouvement simple que rien d’extérieur ne paraît motiver cache un trésor
immense de possibilités.
Vassily Kandinsky
_Figure phare de la danse contemporaine en France, Mathilde Monnier poursuit son
exigeante recherche chorégraphique. Intitulée Records et impulsée en mai 2020,
au sortir du premier confinement, sa nouvelle création se saisit de l’espace
comme d’un motif central, en écho direct au bouleversement de notre rapport à
l’espace engendré par la pandémie. Évoluant dans un territoire cadré, dont elles
éprouvent les contours et les limites, les six remarquables interprètes
féminines de la pièce doivent (ré)apprendre à s’y mouvoir et à y vivre. Au
centre du dispositif scénique, élaboré avec le plasticien Jocelyn Cottencin et
le créateur lumières Éric Wurtz, se trouve une piscine sans eau, vide comme un
vestige d'une époque passée d'image de la réussite sociale, dans laquelle ne
peut plonger que le regard. Savamment (re)composée à partir de morceaux
interprétés par la renversante soprano Barbara Hannigan, voix majeure de notre
époque, la musique tient une place essentielle, en interaction étroite avec la
danse. Tendue vers les rythmes et l’abstraction, la chorégraphie se développe
elle-même comme une partition. De modulations profondes en fluctuations légères,
la dramaturgie oscille entre vide(s) et plein(s) avec une puissante dynamique
rythmique. En quête d’une fondamentale simplicité de mouvements et d’une
radicale économie de moyens, sans dépense inutile, la pièce – utilisant très peu
de matériel – révèle une grande richesse de possibles. Tout du long, les
danseuses manifestent une vibrante présence au monde, chacune avec son intensité
propre, et donnent forme à de denses organismes chorégraphiques en mutation
constante, infiniment vivants.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/records]
INFOS PRATIQUES :
* Jeudi 17 mars à 20h
* Les 18 & 19 mars à 20h30
* Durée : 1h
Culture
MUSIQUE
àlúnisson(s) [https://www.theatregaronne.com/evenements/2021-2022/alunissons]
Le trio Bey.Ler.Bey (Wassim Halal, Laurent Clouet et Florian Demonsant) a, pour
ainsi dire, appris la musique ensemble, au gré de voyages et de collaborations
multiples. Une complicité qui s’exprime aussi bien dans la maîtrise d’une
grammaire balkanique qui fait l’admiration des musiciens locaux, que dans une
capacité à détourner ces codes dans l’improvisation grâce à une culture musicale
qui dépasse largement le cadre des répertoires traditionnels. Bey.Ler.Bey invite
cette année le violoniste rom turc Serdar Pazarcıoğlu, musicien de la région
d’Izmir parmi les plus talentueux de sa génération, passant sans façon du
répertoire classique turc à celui des mariages, comme du jazz à la manière
indienne, pour une création et une tournée qui passera par le théâtre Garonne.
PLUS D'INFOS :
Site du Théâtre Garonne
[https://www.theatregaronne.com/spectacle/2021-2022/beylerbey-serdar-pazarcioglu]
INFOS PRATIQUES :
* Lundi 14 mars à 20h
* Durée : 1h10
Culture
THÉÂTRE D'APRÈS LE ROMAN D'HENRY BAUCHAU ET GEORGE STEINER / NATHALIE NAUZES
Coproduit et présenté avec le Théâtre Sorano, au théâtre Garonne
Je ne peux plus être humain, je ne peux plus passer une journée normale quand je
sais qu'à côté de moi on massacre, on torture, on enterre vivant. Ce qu’aurait
dit Antigone.
George Steiner
Les mythes nous aident à vivre, ils se réactualisent le plus souvent en nous à
notre insu. Parfois, certaines figures s’imposent comme une évidence, parce que
l’époque les appelle. Nathalie Nauzes croise régulièrement des Antigones, elle
les devine dans la rue. Des femmes prêtes à dire non, mais pas que : ni mère, ni
épouse, Antigone n’est pas que femme. Elle est universelle, non assujettie à un
genre, un statut social ou un mode d’action. C’est cette figure multiple qu’est
allée chercher cette adaptation dans la prose sublime de Bauchau. Personnage et
narratrice, de retour d’exil avec son père Œdipe, elle retrouve à Thèbes le nœud
politique et familial de sa lignée maudite. Lumineuse, profondément incarnée,
soignante et mendiante autant que fille de roi, à la fois fragile et intrépide,
elle peut douter, souffrir, désirer. À travers elle se font entendre les voix de
ses parents, de ses frères, de sa sœur, de son amour, du tyran. Sur le plateau,
les sept comédiennes l’abordent par l’intime, par les chambres et les fantômes.
Par les corps qui rêvent, qui s’aiment, qui s’attachent et se libèrent. Par les
silences et les découpages du temps. Une approche sensorielle et poétique,
profondément engagée : "Quand je vais au théâtre, j’ai envie d’être renversée,
dévastée", déclare Nathalie Nauzes.
INFOS PRATIQUES :
* Les 8, 9 & 10 mars à 20h
* Les 11 & 12 mars à 20h30
Durée : 1h45
Culture
Théâtre / Danse / Musique - Silvia Costa
Non seulement tout révolu, mais comme si... jamais été.
Samuel Beckett, Comédie
L’artiste italienne Silvia Costa recrée en français un spectacle qu’elle a conçu
en allemand en 2019, composé de deux parties : Comédie, pièce en un acte de
Samuel Beckett (1963), sera prolongée par une proposition sonore, visuelle et
chorégraphique, Wry smile Dry sob (Sourire en coin, sanglot sec), imaginée avec
le musicien Nicola Ratti, où se déploie une approche sensible et charnelle de ce
qui vient d’être traversé dans la pièce de Beckett.
Un trio, ou plutôt trois solistes, morts, rejouent chacun indéfiniment la
partition de sa version de l’histoire triviale de leur triangle amoureux. Mais
le jeu léger du vaudeville, ironique et superficiel, se change vite en une nasse
serrée de laquelle aucun des trois personnages ne semble pouvoir sortir. Chez
Beckett, l’horizon est une masse sombre qui s’approche parfois tant, qu’elle
déborde sur la scène, réduit l’espace, cerne les personnages. Si le rire n’est
pas absent de ce deuxième théâtre beckettien (après Godot, qui tire plus encore
vers l’abstraction), c’est bien à la chandelle de Dante qu’on lira le titre de
cette œuvre, une comédie métaphysique, mais bien humaine.
Dans le volume d’air raréfié de ce huis clos, dans les murs mêmes de la pièce de
Beckett, Silvia Costa et le musicien Nicola Ratti ont imaginé Wry smile Dry sob,
où les trois comédien.nes sont rejoint.es par trois danseuses. Celles-ci, comme
émanant des personnages eux-mêmes, viennent donner corps à leur part d’ombre
dans l’environnement liquide de la musique de Nicola Ratti, métamorphosant en
gestes et en actions la mémoire du texte que le spectateur vient d’entendre.
Infos Pratiques :
* Les 9 & 10 février à 20h
* Vendredi 11 février à 20h30
* Durée : 50mn