Un des principaux aspects de l’écriture de Copi, et notamment de La tour de La
Défense, c’est cette manière qu’elle a d’en faire trop, de dépasser toutes les
bornes, de pousser dans leurs retranchements les acteurs et les limites de la
machine théâtrale. Dans la pièce, les évènements se succèdent, et tous sont plus
fous les uns que les autres : un serpent remonte les canalisations, une mouette
rentre par la baie vitrée, un hélicoptère s’écrase sur la tour d’en face, une
mère se retrouve soudain accusée du meurtre de son enfant… l’écriture semble
toujours vouloir en rajouter une couche, elle déborde d’idées. Pourtant, on y
lit aussi quelque chose de mélancolique ; comme si elle s’acharnait en vain,
tentait par tous les moyens de rendre sa force à une vie qui, depuis longtemps,
a perdu toute sa consistance. Les personnages, par leurs réactions, racontent ce
rapport étrange aux évènements, vécus avec une intensité sincère, mais ne
laissant aucune trace, comme oubliés aussitôt qu’un nouvel incident advient.
Pendant la quasi-totalité de la pièce, aucun de Jean, Luc, Micheline, Daphnée ou
Ahmed n’est véritablement marqué par ce qu’il vient de traverser ; tous semblent
guidés par leurs seuls instincts, dans une naïveté qui n’est pas sans rappeler
celle de l’enfance, comme un grand jeu auquel ils seraient en train de prendre
part, et depourraient indifféremment passer d’un état à un autre. Au plateau,
les acteurs s’étonnent de tout, et toujours au premier degré, tenus dans cet
“hyperprésent” qui leur empêche tout recul sur ce jeu auquel ils sont en train
de jouer. Côté public, certains évènements peuvent faire rire, mais à peine
a-t-on le temps de s’en amuser qu’un autre déjà survient, et qu’on se retrouve
alors peu à peu plongé dans cet état étrange, à mi-chemin entre l’asphyxie et
l’ivresse, si caractéristique de l’univers de Copi. Auteur Copi Mise en scène
Lewis Janier Dubry Avec Louis Certain, Manaëlle Cobra, Marius Ponnelle, Tom
Rundstadler, Sylvain Septours, Théo Urtubey Scénographie et accessoires Sylvain
Septours Création sonore Basile Lacroix-Boettcher Production Compagnie du
Sixième Mur
31maart 2023
-23april 2023
Route Du Champ De Manœuvre, 75012 Paris, France
Description
THEATRE DE LA TEMPETE présente ce spectacle Texte et mise en scène : Julien VillaAvec : Vincent Arot, Laurent Barbot, Tristan Ikor, Clémence Jeanguillaume, Damien Mongin, Renaud Triffault, Noémie ZurlettiSimple jardinier communal à Rodez, Marco décide un beau jour d’occuper le rond-point en face de chez lui en signe de protestation contre la démolition prochaine de son pavillon, dernier vestige au milieu de la zone industrielle. Très vite le glissement opère du rêve à la réalité pour cet apprenti lecteur de Marx. Nouveau guérillero zapatiste dans son pavillon devenu «?la Realidad?», Marco Jublovski n’est autre que le sous-commandant de Rodez. Le voilà parti en croisade, affublé d’un passe-montagne, armé d’un «?fusil à cauchemar?» pour combattre la fausseté du monde avec sa bande de potes et son groupe d’anarcho-mariachis. Le geste est fou mais comment faire autrement ? Dans cette tragicomédie, Je est un autre. Après Philip K. Julien Villa poursuit sa quête du Don Quichotte moderne. Ici, Don Quichotte mythomane, véritable chasseur de mythe selon Artaud. D’abord née de l’écriture d’un roman et d’une marche collective, la fiction sera tissée d’analogies et de références à l’art brut, à l’image du plateau recyclé, en transformation permanente. Dans une langue au souffle épique, nous suivrons les tribulations d’un jardinier devenu révolutionnaire. Viva l’armée zapatiste de Rodez !
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