Table d’harmonie – Des objets migrateurs, des films et des voix

Description

Table d’harmonie – Des objets migrateurs, des films et des voix

4-8 octobre 2022, 14h30-21h

Cinéma Le Miroir, Centre de la Vieille Charité

L’histoire des objets et de leur représentation au cinéma est bien l’histoire de la constitution d’espaces dialogiques singuliers dans l’espace visuel. Pris entre des logiques d’usage, d’échange, les objets portent des représentations. À l’intérieur même de ce récit, le parcours des objets migrateurs décrit des registres de clandestinité au sein de vies et de destins lacunaires, de territoires de guerre, de précarité, d’exploitation humaine, amplifiant l’amplitude des objets à signifier.

Conçu comme un ensemble d’écrans parallèles à l’exposition Objets migrateurs, le programme Table d’Harmonie se déploie en six plateaux thématiques, à partir d’œuvres de la collection des films du Centre national des arts plastiques et d’un choix d’œuvres d’un cinéma d’art contemporain.

Prologue/Ouverture

Mardi 4 octobre 

•  14h-15h30
Alexander Kluge*, Nouvelles de l’Antiquité idéologique : Marx- Eisenstein- Le Capital, 2008, 6h50 ( fragments, 90’)

Figure importante de la culture allemande contemporaine, Alexander Kluge est cinéaste, écrivain, philosophe, théoricien des médias. Dans son film monumental de 570 minutes, il reprend et commente, à quatre-vingts ans de distance, le projet mythique d’Eisenstein de mettre en scène et en images Le Capital de Karl Marx. À des lectures de passages fondamentaux du Capital succèdent des entretiens avec des philosophes comme Boris Groys et Peter Sloterdijk, mettant en perspective les enjeux philosophiques engagés dans la pensée des objets et des images.
*Cinéaste, écrivain, vit et travaille à Munich

•  17h-19h
Marie Voignier, Na China, 2020, 71’

L’implantation de commerçant.e.s africain.e.s à Canton est un phénomène récent, dont Marie Voignier rend compte à travers les portraits croisés de Jackie, Julie, Shanny venues monter leur commerce en Chine. Au milieu de l’accumulation monstrueuse des marchandises sur les marchés sans fin de la mégapole, le film met en scène ces entrepreneuses africaines aux prises avec l’économie globalisée chinoise.
*Artiste, vidéaste, vit et travaille à Paris

Randa Maroufi, Bab Sebta (Ceuta’s Gate), 2019, 19’.

Bab Sebta désigne en arabe Ceuta, enclave ibérique située au Maroc, face à l’Espagne. Littéralement, la Porte de Ceuta. Franchir cette porte signifie entrer sur le continent européen. Randa Maroufi filme l’économie induite par cette situation géographique. L’artiste choisit de mettre en scène sous la forme d’un reenactment le ballet des
va-et-vient des migrants et vendeurs selon deux points de vue : horizontal et en plongée, en reproduisant les trajectoires des hélicoptères de surveillance, qui tentent de déjouer les trafics et la dissimulation d’objets et de denrées.
*Artiste, vit et travaille à Paris

•  19h30-21h
Alain Cavalier, Le Paradis, 2014, 70’

« Depuis l’enfance, j’ai eu la chance de traverser deux mini dépressions de bonheur et j’attends, tout à fait serein, la troisième. Ça me suffit pour croire en une certaine beauté de la vie et avoir le plaisir de tenter de la filmer sous toutes ses formes : arbres, animaux, dieux, humains… et cela à l’heure où l’amour est vif.
L’innocence, le cinéaste en a perdu une partie. C’est si délicat à repérer autour de soi, si difficile à ne pas perdre au tournage. Ma reconnaissance va à ceux que vous regarderez à l’écran.
Pour tenir tête au temps, j’ai une parade qui est de fouiller dans mon stock d’émotions et d’images anciennes. Non pour retrouver ce qui ne reviendra pas mais pour deviner dans l’hiver les signes du printemps. Cela permet de recommencer encore une journée d’un pas aisé. » Alain Cavalier
*Cinéaste, vit et travaille à Paris.

Mercredi 5 octobre

•  14h-15h30
Les 24 Portraits, I et II, 1987-1991, 152’, 140’ (quelques portraits, fragments, 80’)

Vingt-quatre magnifiques portraits de femmes. Chacun a pour but d’archiver le travail manuel féminin. C’est l’histoire d’une rencontre, un recueil de souvenirs, la mémoire d’une époque. « Ces portraits sont des rencontres que je voudrais garder de l’oubli, ne serait-ce que pendant les quelques minutes où elles sont devant vous. Ce sont des femmes qui travaillent, qui font des enfants et qui, en même temps, gardent un esprit d’indépendance. J’ai tourné vingt-quatre portraits de treize minutes. J’ai choisi cette courte durée pour plusieurs raisons : ne pas ennuyer, échapper à toute coupure publicitaire, réaliser le film vite, dans un élan et sans trop de ratures », explique Alain Cavalier.

•  17h-19h
Luc Moullet, Genèse d’un repas, 1978, 115’

Au départ, l’auteur (Luc Moullet*) mange un repas tout simple : du thon, une omelette et une banane. Puis il cherche d’où viennent exactement ces aliments : la boite de thon provient d’Afrique noire, l’omelette a été faite avec des œufs européens, la banane est arrivée d’Amérique latine. L’enquête, faite sur place, s’efforce de montrer, sans aucun postulat théorique de base, les modalités pratiques de l’exploitation des travailleurs, de ceux du tiers-monde surtout, et tente de définir les lois éventuelles régissant cette exploitation. Si les circuits d’acheminement de ces trois produits sont comparés, l’auteur étudie également le circuit économique de la pellicule cinématographique, depuis le producteur jusqu’à la consommation en France.
*Cinéaste, vit et travaille à Paris

•  19h30-21h
Christos Karakepelis, Matière première, 2012, 78’

La collecte de matériaux de récupération est essentielle à la survie des communautés roms et des migrants. Pendant six ans, le cinéaste grec Christos Karakepelis* a documenté cette recherche de matériaux et d’objets, seul moyen de subsistance pour un grand nombre des personnes rencontrées au fil de son enquête essai. Le film dénonce l’implication de ce nouveau précariat dans une activité lucrative pour l’industrie mais dont sont totalement privés ceux qui fournissent la
« matière première ».
*Cinéaste, vit et travaille à Athènes

L’objet dans le travail

•  14h-15h30
Wang Bing, Fifteen Hours, 2017, 15h (extraits, 90’)

Entre 2014 et 2016, Wang Bing* tourne Argent amer dans le quartier manufacturier de Zhili à Huzhou, ville ouvrière florissante des environs de Shanghai où dix-huit mille entreprises de petites confections emploient 300 000 ouvriers. Il y suit le quotidien de jeunes migrants venus, comme des millions d’autres, chercher du travail sur la côte est de la Chine et dans ses ateliers textiles toujours avides de main-d’œuvre. En parallèle, Wang Bing tourne en août 2016, durant vingt-quatre heures en continu, dans un des ateliers textiles de la ville. 15 Hours est le résultat de cette journée.
*Cinéaste, vit et travaille en Chine et en Europe

•  17h-19h
Harun Farocki*, Comparaison avec un tiers, 2009, 62’

Comparaison avec un tiers est un diptyque qui « expose » la fabrication de briques dans des sociétés traditionnelles (Afrique, Inde) et sur des chaînes de production européennes (Allemagne). Le cinéaste déploie un dispositif à deux écrans qui produit à la fois un travail d’analyse des images et de leur montage.
*Cinéaste, écrivain, 1944-2014.

•  19h30-21h
Ila Bêkaet, Louise Lemoine*, Koolhaas Housewife, 2008, 58’

Soit une maison extraordinaire, soit un des monuments de l’architecture de la fin du 20e siècle, dessinée par le célèbre architecte néerlandais Rem Koolhaas. Soit la star du film, Guadalupe, la femme de ménage. Les deux cinéastes filment ce qui constitue l’objet fondamental de leur regard : comment les corps vivent, se déplacent, résistent dans l’espace ? Qu’il s’agisse d’une architecture privée ou d’un espace urbain, comment les objets se « liguent » contre les humains, comment ils deviennent autonomes, engendrant de l’adversité, du désordre.
*Cinéastes, vivent et travaillent à Venise

Jeudi 6 octobre

Les objets dans la guerre

•  14h-16h
Jocelyne Saab, Les Enfants de la guerre, 1976, 11’

Quelques jours après le massacre de la Quarantaine, dans un bidonville à majorité musulmane de Beyrouth, Jocelyne Saab* va à la rencontre des enfants rescapés, marqués par les visions horribles des combats qui se sont déroulés sous leurs yeux. Elle leur offre des crayons pour dessiner et les invite à jouer sous l’œil de sa caméra.
*Cinéaste, reporter de guerre, photographe, 1948-2019

Narimane Mari, Loubia Hamra, 2013, 81’

Sur une plage d’Algérie, des enfants barbotent, jouent, dorment, se chamaillent — puis, soudain, s’en vont en guerre. Narimane Mari, pour son premier long métrage filme de près cette mêlée enfantine, au rythme accidenté d’une imagination qui emprunte au grand vrai, à l’Histoire nationale : à la guerre d’indépendance, rien de moins. Sérieuse comme dans les jeux d’enfants, l’Histoire – celle de la guerre d’Algérie, est ramenée à la taille sans mesure d’un fantastique théâtre de silhouettes. Les objets, les denrées, listés de façon anthropologique, prennent part au récit et à la mise en scène au même titre que les personnages du film.
*Cinéaste, productrice, vit et travaille à Marseille

•  17h30-19h
Joana Hadjithomas, Khalil Joreige*, Khiam, 2000, 52’

Créée en 1985, dans la zone de sécurité occupée par Israël depuis 1978 et administrée par sa milice supplétive, l’Armée du Liban Sud, Khiam était un lieu de non-droit, où régnaient l’arbitraire et la torture. Sonia, Afif, Soha, Rajaé, Kifah, Neeman ont passé dix ans dans cet enfer. Ils témoignent de la vie quotidienne au camp.
*Artistes, cinéastes, vivent et travaillent à Paris et Beyrouth

Objets spoliés, objets blessés, objets perdus

•  19h30-21h
Duncan Campbell*, It For Others, 2013, 54’

Avec son film It for Others, l’artiste irlandais Duncan Campbell questionne le genre documentaire lui-même, tout en mettant en perspective la réception des œuvres africaines par l’Occident et leur représentation au cinéma, dans le contexte de la décolonisation. Son œuvre fait écho au court-métrage Les statues meurent aussi, réalisé en 1953 par Chris Marker et Alain Resnais. À son tour, ce film est mis en abyme par un questionnement contemporain portant sur le statut des images et des objets.
*Artiste, cinéaste, vit et travaille à Glasgow.

Ali Cherri, Somniculus, 2017,14 40’’
Le travail d’Ali Cherri* porte sur la place des objets archéologiques dans la construction des récits historiques. Ici le film évoque littéralement le léger sommeil dont sont frappés les objets archéologiques dans les musées, et interroge la fonction qu’occupent ces objets ar­chéologiques dans l’élaboration des récits nationaux, dans l’élaboration des notions de trans­mission et de préservation de l’histoire. La vidéo met en scène des œuvres issues des collections de divers musées parisiens : des ossements d’animaux appartenant au musée de la Chasse et de la Nature, des ossements d’animaux et humains venant du Muséum national d’histoire naturelle, des sculptures antiques du musée du Louvre ou encore des objets de culte présentés au musée du Quai Branly – Jacques Chirac.
*Artiste, cinéaste, vit et travaille à Paris et Beyrouth

Simon Starling, Project for a masquerade (Hiroshima), 2010, 25’54’’

L’œuvre de Simon Starling* questionne les relations entre l’art et le réel, en revisitant l’héritage moderne, considéré depuis une histoire de la sculpture et des objets. Sa démarche esthétique s’apparente à une recherche enquête cherchant à découvrir ce que portent les formes, ce qui constitue les objets, comme un enquêteur scientifique procéderait. L’œuvre est ici composée d’un riche tissu de coïncidences aux connections multiples.
*Artiste, vidéaste, vit et travaille à Berlin et Copenhague.

Vendredi 7 octobre

•  14h-16h30
Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Le film perdu, 2003, 42’

Tout commence par un e-mail : le 22 mai 2000, une copie du premier long métrage des cinéastes, « Autour de la maison rose », disparaît au Yémen dans des circonstances étranges. C’était un jour historique, le jour du dixième anniversaire de la réunification du Sud et du Nord du pays. Ce message étrange interroge les deux cinéastes libanais peu habitués à la manifestation d’un tel intérêt, dans une partie du monde qui se soucie peu de cinéma, le censurant davantage. Quelqu’un au Yémen a pu s’intéresser à leur premier long métrage au point d’en voler la copie. Un an après, pour le 11e anniversaire de la réunification, les cinéastes prennent l’avion pour Sanaa et suivent les traces de leur film. Tel est le début du film et son argument.

Aude Fourel*, Pourquoi la mer rit-elle ? 2019, 58’

Le titre du film évoque des chants de la révolution algérienne gravés sur un disque paru clandestinement en Italie, en 1961. Graver les chants de la révolution dans le microsillon, pour soutenir le combat et l’inscrire dans le mouvement de la mélodie, pour en préserver la mémoire à venir incarnent le geste même des combattants auxquels la cinéaste rend hommage en recueillant des témoignages et des documents à travers un voyage d’Italie vers la Tunisie et l’Algérie qui reconstitue le circuit clandestin des chants révolutionnaires.
*Cinéaste, vit et travaille à Grenoble.

Théâtre documentaire

•  14h-16h30
Lokman Slim, Monika Borgmann*, Tadmor (Palmyre), 2016, 113’

À la suite du soulèvement populaire contre le régime syrien en 2011, un groupe d’anciens détenus libanais décide de rompre le silence sur leurs longues années passées dans la prison de Tadmor (Palmyre), l’une des plus terribles du régime des Assad. Ils choisissent de témoigner au grand jour des tortures systématiques et des humiliations subies. Le film met en scène cette reconstitution, à la manière du théâtre documentaire d’Erwin Piscator ou Peter Weiss.
*Lokman Slim, écrivain, éditeur, cinéaste, 1962-2021. Monika Borgmann, journaliste, cinéaste, vit et travaille à Beyrouth.

•  19h30-21h
Épilogue : Enfants sans enfants, enfants sans objets
Hana Makhmalbaf*, Le Cahier, 2007, 81’

Sous les anciennes statues géantes des Bouddhas de Bâmiyân, détruites par les talibans, des milliers de familles tentent de survivre dans des grottes. Baktay, une petite fille de six ans, entend toute la journée son petit voisin réciter l’alphabet. Elle se met alors en tête d’aller à l’école, quitte à braver tous les dangers. Le film restitue le réel à hauteur de l’enfance.
*Cinéaste, vit et travaille à Téhéran.

•  19h30-21h
Pascal Convert, Les Enfants du Bâmiyân, 2017, 20’

Les enfants de Bâmiyân filme d’une manière improvisée des enfants nés au pied de la falaise, dans les anciennes cavernes creusées par des moines bouddhistes désormais transformées en habitations. Ces enfants sont de lointains descendants des soldats de Gengis Khan et sont aujourd’hui rejetés et discriminés par d’autres ethnies. La caméra de Pascal Convert* saisit les rires des enfants, qui résonnent dans le fossile vivant qu’est la falaise de Bâmiyân, ville afghane tristement célèbre pour ses bouddhas géants qui étaient sculptés dans une falaise et que les Talibans ont détruits en 2001, suite à la promulgation d’un édit condamnant les idoles.
*Artiste, vidéaste, vit et travaille à Biarritz
*œuvres du Centre national des arts plastiques

Samedi 8 octobre 2022

«Vivre avec, vivre sans ».

14h – Cycle « Vivre avec, vivre sans ». Films et création sonore réalisés au
« studio Image et mouvement » du Centre Pénitentiaire de Marseille – Production Lieux Fictifs

Objet mémoire dedans, dehors. Série de films courts réalisés par des personnes détenues sous la direction de Joseph Césarini – 60’

L’objet en prison est d’une extrême rareté, comme dans d’autres contextes de pauvreté, de déplacement et d’enfermement. À partir de cette absence qui renforce le sentiment de manque, nous proposons à des personnes détenues du centre pénitentiaire de Marseille, stagiaires en formation audiovisuelle de réaliser des films courts à partir de la mémoire d’un objet. Quel objet choisir et pourquoi ? Comment le représenter, le mettre en scène? Quel imaginaire construire à partir de lui ?

Sons migrateurs, « Vivre avec ce qui manque ». Une création sonore réalisée en collaboration avec le Centre international de poésie Marseille, sous la direction de Monica Fantini et de Joseph Césarini, avec Cheikna, Mustapha, Raphaël, Sébastien, Tourquie, Walid. 3’

Quels sons nous manquent ? S’agit-il toujours de sons lointains ou perdus ? Et comment hantent-ils nos esprits pour investir le présent et le quotidien ? Au fil d’entretiens croisés, de textes écrits, dits ou chantés ou de lecture de poèmes, avec six détenus du centre pénitentiaire de Marseille, nous avons composé le quatrième épisode de la série « Sons migrateurs ».

Le studio image et mouvement est soutenu par le ministère de la Justice – Direction de l’Administration Pénitentiaire, la Direction Régionale des Affaires culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Fond Interministériel de Prévention de la Délinquance, le Conseil régional Sud Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, la Ville de Marseille, la Fondation de France et le CNC.

En présence de Joseph Césarini, Monica Fantini et des participants.

*œuvres du Centre national des arts plastiques

Entrée libre dans la limite des places disponibles. Réservation conseillée

Renseignements 04 91 14 58 97 – museearcheologie@marseille.fr
www.musees.marseille.fr

Publié par : Ville de Marseille

Date info

Du mardi 4 au samedi 8 octobre 2022 de 14h30 à 21h.

Tickets

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Gratuit

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Suggested events

La Collection Lambert et le Mucem s’unissent pour une exposition inédite. La culture méditerranéenne a profondément façonné le destin du grand marchand d’art Yvon Lambert, dont le nom et l’histoire résonnent avec les richesses culturelles de la Provence. Né en 1936 à Vence, Yvon Lambert a grandi au cœur d’une région imprégnée par la présence de grands artistes tels qu’Henri Matisse à Vence ou Paul Cézanne à Aix-en-Provence. Dès les premiers temps de la galerie d’Yvon Lambert, le marchand d’art s’est fait également collectionneur et commence à constituer des ensembles importants d’œuvres d’artistes de son temps, pour la plupart encore inconnus. Ainsi commence presque 60 années d’une histoire intime de l’art. Son regard singulier est marqué par la poésie, l’amour, la liberté de pensée et la défense de l’art de son temps. Chaque pièce traduit l’amitié indéniable entre le collectionneur et les artistes. La donation exceptionnelle faite en 2012 à l’État français par Yvon Lambert a permis de consolider la présence d’un grand musée public d’art contemporain à Avignon : La Collection Lambert. Amoureux des objets insolites, témoignages des croyances populaires de tous les âges, en particulier issus de la culture provençale, Yvon Lambert ressent une proximité naturelle forte avec les collections du Mucem dont la constitution lente et fabuleuse lui rappelle ses propres recherches vagabondes de choses étonnantes allant d’ex-voto fantasmagoriques, à des scènes de genre de petits maîtres provençaux, de la bibliothèque félibrige de son père aux ustensiles et pièges à grives que ce dernier fabriquait. Les objets d’art populaire du Mucem sont le fruit de collectes d’enquêteurs sur le terrain : ethnologues, observateurs des mutations de la société et défenseurs des savoirs du peuple. Ces collections sont des témoins précieux, des documents sur nos modes de vie et sur l’évolution des mœurs, mais ils présentent aussi une valeur esthétique qui se font particulièrement jour dans des analogies étonnantes avec des œuvres d’art. L’exposition commence par l’évocation du parcours d’Yvon Lambert, lié aux cultures provençales et méditerranéennes, pour s’attarder ensuite sur des thématiques autour desquelles dialogueront ses collections et celles du Mucem : le populaire et le quotidien, l’homme et la nature, la poésie et la littérature, l’intime et l’existence. Ainsi, la rencontre entre la Collection Lambert et celle du Mucem présentée lors de l’exposition « De Basquiat à Édith Piaf. Passions partagées. La Collection Lambert au Mucem » est bien plus qu’une juxtaposition de collections exogènes. Des fils sensibles tissent spontanément leur toile par résonances formelles et poétiques entre les œuvres d’art et celles issues de cultures populaires. Par affinité réciproque de récits et de formes, le dialogue entre ces deux collections patrimoniales est une tentative de voyage au centre d’un regard singulier, celui d’une personnalité majeure de l’art contemporain, et invite les visiteurs du Mucem au jeu des coïncidences, de la libre interprétation et des associations poétiques empreintes du charme et des passions tenaces qui ont été les ferments de ces deux grands musées. Des invitations pour des interventions artistiques et littéraires : Ryoko Sekiguchi (née à Tokyo en 1970) a été invitée à écrire pour l’exposition vingt-et-un cartels imaginaires dans lesquels elle déploie une écriture sensible et poétique pour aborder les objets et leurs odeurs, notamment celle du musée, de la lumière, des couleurs des œuvres. Elle propose une véritable ode à la contemplation et aux sens. L’artiste peintre et designer Nathalie Du Pasquier (née à Bordeaux en 1957) a conçu une cabine peinte afin d’abriter les projets des chapelles de Vence réalisés en 1994 par Jean Charles Blais, Sol Lewitt, Jean-Michel Othoniel, Niele Toroni, Robert Barry à l’invitation d’Yvon Lambert. A l’extérieur, couleurs et objets de la collection du Mucem liés aux croyances et coutumes en Provence se répondent : amulettes, santibelli, croix de la Passion, boîtes-oratoires, ex-voto, palmes des rameaux… Œuvres exposées : Le Mucem bénéficie de prêts exceptionnels d’Yvon et Ève Lambert, mais aussi du Centre national des arts plastiques (CNAP) : 80 œuvres ont été soigneusement sélectionnées parmi les 600 œuvres données par le marchand et collectionneur Yvon Lambert à l’Etat en 2012. Ces pièces couvrent une large gamme de médiums artistiques, tel que la peinture, la sculpture, l’installation, la vidéo ou la photographie. Elles côtoient 150 œuvres de la collection du Mucem, référence dans le domaine des arts populaires. Ces objets du quotidien se mêlent subtilement avec les créations contemporaines. Artistes présentés : Parmi les artistes dont les œuvres de la collection Lambert sont présentées, on compte notamment Jean-Michel Basquiat, Andres Serrano, Christian Marclay, Sol Lewitt, Daniel Buren, Mircea Cantor, Marcel Broodthaers, Cy Twombly, Kiki Smith, Nan Goldin, Christian Boltanski, Louise Lawler… Commissariat : Marie-Charlotte Calafat, conservatrice en chef du patrimoine, Mucem Stéphane Ibars, directeur artistique, Collection Lambert Scénographie : Agence Nathalie Crinière Graphisme : Tania Hagemeister L’exposition est conçue et organisée par la Collection Lambert et le Mucem, Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée. Publié par : Ville de Marseille
Ce sera la deuxième projection de Cinéo 13, ce sont des trimestrielles de projection de courts-métrages autour d’un thème, au cinéma Les Variétés. Notre idée est de proposer une vitrine à des réalisateurs et d’offrir la possibilité d’élargir un réseau de professionnels et de spectateurs. 4 courts-métrages sont proposés Il y aura également une exposition de photos dans le hall du cinéma. Publié par : Ville de Marseille
La décennie 1968-1978 marque un tournant important dans l’évolution de la mémoire de la Shoah en Europe et dans le monde. L’action spectaculaire de Beate et Serge Klarsfeld, menée sur plusieurs continents, exerce un rôle majeur dans ce mouvement vers la reconnaissance. 56 ans après la gifle administrée par Beate Klarsfeld en 1968 au chancelier ouest-allemand Kurt Georg Kiesinger et 46 ans après la publication en 1978 par Serge Klarsfeld du Mémorial de la déportation des Juifs de France, le Mémorial de la Shoah retrace le parcours de Beate et Serge Klarsfeld en faveur des victimes de la Shoah et de la connaissance historique, contre l’impunité d’anciens responsables de la Solution finale et contre l’antisémitisme. Grâce à de nombreux documents et objets inédits, l’histoire et les motivations de leur engagement sont pleinement restituées, rejoignant celles de toute une génération, dont ils deviennent jusqu’à aujourd’hui les symboles. Exposition réalisée par le Mémorial de la Shoah, en partenariat avec le Musée d’Histoire de Marseille. [Salle d’exposition temporaire] ► Afin d’être certain(e) de pouvoir bénéficier de la visite complète de toutes nos salles d’exposition, nous vous invitons à contacter le Musée avant votre visite. ► Le Musée d’Histoire de Marseille dispose d’un centre de documentation. Uniquement sur rendez-vous par mail : documentation-mhm@marseille.fr et au 04 91 55 36 20. ► Toutes les visites et activités autour de l’exposition sont disponibles sur le site musees.marseille.fr Publié par : Ville de Marseille
Asseyez-vous bien confortablement dans votre siège, les êtres fantastiques du Petit Peuple viennent à votre rencontre. Deux voyageurs viennent vous saluer ; il remplissent la plus noble des mission pour leurs tribu : partager des histoires. Grâce à votre attention, ces créatures vont protéger leur monde. Sypha, le troll des terriers, vous apprendra tout sur le petit peuple et Saulmy, venant du bout du bord du monde, vous enchantera par ces mélodies. Un voyage onirique, drôle et sensible qui ravira grands et petits !
Marstlanta est un projet de création sonore basé sur des archives musicales, des enregistrements de paroles et de bruits des rues des deux villes. L’objectif : créer un pont entre Marseille et Atlanta par et pour la culture hip-hop. Parfois dénigrées, souvent fantasmées, Marseille et Atlanta subissent des transformations sociologiques et urbaines en accéléré. Situées à plus de 7000 km de distance, ces capitales périphériques ont aussi pour point commun d’avoir été placées sur la carte grâce au rap. Le projet propose de réunir les voix, les ambiances sonores et visuelles de ces deux planètes singulières dans une troisième ville imaginaire appelée MARSTLANTA. Conçue comme une mixtape documentaire avec Djellali El Ouzeri aux manettes, cette exposition sonore et visuelle esquissera trente ans d’histoire musicale et de mutations urbaines des “sale sud” au travers des témoignages d’habitants, d’intellectuels et d’acteurs de la scène hip-hop issus de différentes générations. L’artiste invite, via sa transcription sensible, à expérimenter des sensations, des découvertes et des réalités constitutives de ses deux villes réunis dans un nouvel espace-temps. Une expérience immersive qui propose un voyage singulier au cœur de ce territoire allégorique. UNE RÉSIDENCE DE CRÉATION De sa résidence de recherche et création en 2023 à la Villa Albertine à Atlanta est né son projet d’exposition MARSTLANTA. En s’appuyant sur ces deux thématiques de création : « Géographie sonore, art, culture et transmission : Dirty South vs Sale Sud » et « Innovation, transition, gentrification et politique », cette résidence lui a permis de faire de nombreuses rencontres d’acteurs majeurs de la ville d’Atlanta en relation avec sa recherche (chercheur·euses, activistes, habitant·es, artistes, leaders institutionnel·les et économiques). Pendant cette résidence, il a donc réalisé plusieurs types de prises de sons (field- recording, enregistrement musicaux, interviews) ainsi que des photographies et vidéos. En amont de sa résidence à Atlanta, il avait réalisé ce même travail de recherche et de production à Marseille. DJELLALI EL OUZERI Djellali El Ouzeri aka DJ DJEL est né à Marseille en 1974 et rencontre la culture hip-hop en 1989. Il est vite attiré par la fraîcheur de cet art et ses différentes disciplines. Il s’essaie à la danse, au graffiti (qu’il pratique toujours, à l’écriture, avant de découvrir le deejaying, le sample et la recherche musicale). De 98 à 2006, il sortira chez Sony Music, plusieurs disques avec son groupe la FONKY FAMILY (plusieurs fois certifiés Or et Platine). À partir de 2007, il produit d’autres projets d’artistes (albums, compilations, mixtape) sur son label DON’T SLEEP. Il a collaboré sur scène ou sur disque avec des artistes reconnus au niveau national et international (Oxmo Puccino, IAM, Akhenaton, Soprano, Kendrick Lamar, Napoleon Da Legend, Infamous Mobb). Beatmaker et producteur de musique électronique (Rap et autres), il continue d’échanger autour de plusieurs sujets avec des artistes de tous bords. (Plasticiens, réalisateurs, danseurs, peintres et chanteurs (opéra, slam, chant, rap). Il transmet son savoir autour du mix, du scratch et de la composition dans une école de DJ qu’il a créé avec l’Affranchi depuis 2017 et est artiste associé et coach scénique pour l’AMI auprès d’artistes émergents de la scène locale. Il continue de performer en concerts et en club. Djellali El Ouzeri a participé à la réalisation de la pièce principale de l’exposition 360° Hip-Hop, Gloire à l’Art de rue (titre de la FF) présentée à La Philharmonie de Paris. Publié par : Ville de Marseille
Plongez dans une expérience captivante et participative avec le spectacle époustouflant de Patrick Torres. Présenté lors de sa dernière tournée aux États-Unis, laissez-vous emporter par l'univers unique de ce mentaliste talentueux qui maîtrise l'art de mélanger divers styles et techniques pour créer un spectacle inoubliable. Patrick Torres vous invite à être au coeur de l'action, car votre participation est non seulement encouragée, mais également essentielle. Explorez son monde fascinant où la psychologie, l'influence, le détournement d'attention et l'humour se conjuguent pour lire dans vos pensées, créant ainsi une expérience immersive qui défie les limites de votre réalité. Réservez dès maintenant pour vivre une soirée exceptionnelle où l'extraordinaire devient possible grâce à l'incroyable talent de Patrick Torres.
2024 marque certes le 50e anniversaire de la disparition de Marcel Pagnol, mais aussi celui d'Andrée TURCY (1891 - 1974), grande dame de la chanson marseillaise, artiste chérie du célèbre Alcazar de Marseille. Jean-Christophe Born, Guillemette Lefevre, accompagné au piano par Danielle Sainte Croix, vous invitent à fêter la mémoire de cette star de la chanson qui triompha à Paris, à Marseille, à Alger et de multiples tournées. Laissons-nous emporter en un voyage vibrant à travers l'histoire de cette immense artiste dans les cafés-concerts, les music-halls parisiens, l'Alcazar de Marseille, le Casino d'Alger, les guerres mondiales... Évoquer Andrée Turcy, c'est réveiller l'âme même de la Provence, du cabanon, de l'anisette, de l'amour plus fort que tout et de sa passion pour la chanson marseillaise. C'est plonger dans l'univers d'une artiste légendaire, où chaque note résonne comme un hommage à son souvenir immortel. Site web : https://www.billetreduc.com/340831/evt.htm Infos réservation : Vendredi 3 Mai à 20hSamedi 4 Mai à 16hSamedi 4 Mai à 20hDimanche 5 Mai à 16hDimanche 5 Mai à 20h06 25 02 36 79 & sur billetreduc PAF: 15?/18?Dans un authentique atelier d'artiste (secteur La Criée/Vieux Port)
La 7e édition du Festival Cinéma Enfants Télérama/AFCAE, organisé par l’AFCAE et Télérama, aura lieu du 13 au 30 avril 2024. ­­ Cette nouvelle édition est l’occasion d’une nouvelle forme de programmation constituée de trois sélections distinctes : 10 films ou programmes de courts métrages autour de la thématique « Face à face, côte à côte ». Vivre ensemble, c’est se regarder, se découvrir, parfois dans l’adversité mais aussi dans la complicité, accepter les différences et vivre plein d’aventures. Au travers du thème « Face à face, côte à côte », l’AFCAE et Télérama invitent les jeunes spectateurs·rices à s’interroger sur leurs liens de solidarité grâce à une sélection de films pour (re)découvrir des duos improbables et explosifs sur grand écran ! 5 films ou programmes de courts métrages récemment sortis en salles 4 films en avant-première choisis par la rédaction cinéma de Télérama en concertation avec l’AFCAE. Au programme : La séléection des films « Face à face, côte à côte » • À partir de 3 ans « Gros-Pois et Petit-Point » de Uzi Geffenblad et Lotta Geffenblad [Les Films du Préau, 43 min, sortie le 30 novembre 2011] • À partir de 4 ans « Perdu ? Retrouvé ! » Programme de courts métrages [Les Films du Préau, 41 min, sortie le 1er décembre 2010] • À partir de 5 ans « Arrietty et le petit monde des chapardeurs » d’Hiromasa Yonebayashi [Wild Bunch Distribution, 1h34, sortie le 12 janvier 2011] « Mon tonton ce tatoueur tatoué » de Karla von Bengtson [Cinéma Public Films, 45 min, sortie le 17 octobre 2012] • À partir de 6 ans « Mia et le Migou » de Jacques-Rémy Girerd [Gebeka Films, 1h31, sortie le 10 décembre 2008] « Chicken Run » de Nick Park [Pathé Films, 1h24, sortie le 13 décembre 2000] • À partir de 7 ans « La Vie de château » de Clémence Madeleine-Perdrillat et Nathaniel H’Limi [Gebeka Films, 48 min, sortie le 8 septembre 2021] • À partir de 8 ans « Chantons sous la pluie » de Gene Kelly et Stanley Donen [Warner Bros., 1h43, VO/VF, sortie le 11 septembre 1953] • À partir de 9 ans « Ma vie de courgette » de Claude Barras [Gebeka Films, 1h06, sortie le 19 octobre 2016] • À partir de 12 ans « Un vrai bonhomme » de Benjamin Parent [Ad Vitam, 1h28, sortie le 8 janvier 2020] ••• Les films sortis récemment • À partir de 6 ans « Les Petits Singuliers » – Programme de courts métrages [Les Films du Préau, 47 min, sortie le 7 février 2024] • À partir de 7 ans « Sirocco et le royaume des courants d’air » de Benoît Chieux [Haut et Court, 1h20, sortie le 13 décembre 2023] « Léo, la fabuleuse histoire de Léonard de Vinci » de Jim Capobianco et Pierre-Luc Granjon [KMBO, 1h37, sortie le 31 janvier 2024] • À partir de 8 ans « Mon ami robot » de Pablo Berger [Wild Bunch Distribution, 1h41, sortie le 27 décembre 2023] « ­Le Royaume de Kensuké » de Neil Boyle et Kirk Hendry [Le Pacte, 1h24, sortie le 7 février 2024] ••• Les avant-premières • À partir de 3 ans « Pat et Mat, un dernier tour de vis » de Marek Beneš [Cinéma Public Films, 38 min, sortie septembre 2024] • À partir de 5 ans « Super Lion » de Rasmus A. Sivertsen [KMBO, 1h16, sortie le 8 mai 2024] « Maya donne-moi un titre » de Michel Gondry [The Jokers Films, 1h, automne 2024] • À partir de 11 ans « Le Jour où j’ai rencontré ma mère » de Zara Dwinger [Les Films du Préau, 1h32, sortie le 17 avril 2024] Programme et horaires des séances sur le site des cinémas participants au Festival. Publié par : Ville de Marseille
Le Carnaval de Marseille est un événement festif et participatif majeur pour tous les habitants de la ville. Chaque année, cette rencontre annuelle favorise la cohésion sociale et l'intégration de tous les publics. En 2024, le thème sera les Jeux Olympiques. Depuis plus de 30 ans, le carnaval rassemble les quartiers de la cité phocéenne dans une grande fête collective organisée par la Ville de Marseille. Tous publics
Initié à l’été 2021, le projet Bianco Ordinario d’Hélène Bellenger prend racine dans les carrières de marbre de Carrare, en Italie. Sculptées depuis des siècles pour la qualité de leur marbre blanc, ces carrières sont aujourd’hui surexploitées pour l’utilisation de la poudre de marbre, un carbonate de calcium à l’état pur. Utilisée notamment dans la composition du dentifrice, du maquillage, du papier ou des produits d’entretien, la poudre de marbre vient ainsi se nicher dans l’histoire du blanchiment et de la blanchité de nos sociétés occidentales contemporaines. Hélène Bellenger a initié une collection de produits de consommation à imprimer directement sur le verso en carton. À la fois fragiles, précieuses, uniques mais aussi éphémères et jetables, ces petites images, dont la forme varie selon les produits, proposent ainsi une typologie des formes industrielles, tout en présentant une sélection d’images de ces paysages modelés par l’exploitation intensive du marbre de Carrare. Publié par : Ville de Marseille